Pépi II2360-2266Lorsque Pépi II succéda à son frère Mérenrê, il était âgé de six ans.
Publié le 23/05/2020
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Pépi II
2360-2266
Lorsque Pépi II succéda à son frère Mérenrê, il était âgé de six ans.
L'Égypte, à ce moment,
était en pleine décomposition féodale.
Depuis la Ve dynastie (2563-2423) l'oligarchie qu'avait
créée la politique absolutiste des rois, avait rendu les fonctions religieuses et civiles
héréditaires.
Les gouverneurs des nomes se transformaient ainsi, en fait, en princes, qualité
que Teti (monté sur le trône en 2423), le premier roi de la VIe dynastie, leur avait reconnue en
droit.
Depuis lors, ces princes exerçaient les pouvoirs royaux dans leurs nomes, ne relevant
plus du roi que par le serment de fidélité qu'ils lui prêtaient.
Affaiblie, la dynastie perdait son
caractère divin.
Le roi Pépi Ier avait cherché à renforcer son pouvoir en épousant les deux filles de son
principal vassal, Khouï, prince d'Abydos.
L'une des deux reines fut la mère de Mérenrê qui
régna quatre ans, l'autre fut la mère de Pépi II.
Malgré le rapide effondrement du pouvoir royal, la cour disposait encore de ressources lui
permettant de lever une armée de mercenaires en Nubie.
Afin de conserver la Nubie, d'où il tirait aussi de l'or, Mérenrê avait donné au chef de ses
mercenaires nubiens, Iri, la garde de la frontière d'Eléphantine.
Mais le fils de celui-ci,
Hirhkouf, devint, comme les gouverneurs des anciens nomes égyptiens, prince féodal ; la
Nubie, à son tour, échappait dès lors, à l'autorité du roi.
Pendant la deuxième année du règne de Pépi II, Hirhkouf conduisit une expédition en Nubie
d'où il ramena, pour le roi, un danseur noir, vraisemblablement un pygmée.
L'annonce de son
arrivée à la cour, ravit le petit Pépi II qui écrivit une longue lettre à Hirhkouf — c'est le seul
souvenir personnel que nous ayons conservé du roi — lui enjoignant de bien veiller sur ce
nain afin qu'il ne se noie pas en tombant du bateau, et lui promettant de grandes récompenses
s'il le lui amenait sain et sauf.
Tout au long du règne de Pépi II, son pouvoir se désagrégea.
Les princes féodaux qui étaient
chargés d'envoyer au roi les revenus de ses domaines, situés dans leurs nomes, les gardaient
pour eux.
De plus en plus privé de ressources, le roi ne pouvait plus rémunérer son administration.
L'ancien “ Conseil des Dix Grands du Sud ”, qui constituait une sorte de conseil des
ministres, se trouva réduit à ne plus être composé que de fonctionnaires subalternes.
Des
conseillers privés du roi, il ne subsista qu'un seul “ chef des secrets du roi ”, et encore cette
charge fut-elle accaparée par un prince féodal.
Les immunités exigées par les temples, en leur
livrant les droits régaliens, empêchaient le roi d'installer des mercenaires sur les domaines
des fondations royales placées sous leur dépendance.
Le roi perdit le droit de rendre la justice
dans les principautés où les princes féodaux jugeaient en se donnant comme les représentants
de leurs dieux locaux..
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