Databac

Pensez- vous que la poésie doive porter la marque de son temps, être résolument moderne, et trouver pour cela un nouveau langage, des voies originales ou qu'elle doive être intemporelle ?

Publié le 09/12/2021

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Pensez- vous que la poésie doive porter la marque de son temps, être résolument moderne, et trouver pour cela un nouveau langage, des voies originales ou qu'elle doive être intemporelle ?. Ce document contient 1071 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Littérature
On peut se pencher par exemple sur le traitement du ciel à travers les siècles : chez Victor Hugo le ciel est étoilé, la poésie elle-même est étoile. Avec Baudelaire le ciel devient bas et lourd (voir le poème « Spleen » dans les Fleurs du Mal, le coucher de soleil est sanglant (« Harmonie du soir »). Chez Verlaine, les couchers de soleil sont dilués dans le brouillard : cette évolution traduit le passage d'un enthousiasme créateur à un épuisement progressif, et à un pessimisme grandissant, à la fin du XIXe et au début du XX e   II.                 Mais les grands poètes sont ceux qui amorcent les mouvements littéraires   _ Le poète doit pouvoir être avant-gardiste, saisir ce qui fait l'originalité d'une époque, et l'intégrer dans sa poésie : deux exemples. Au XIXe siècle Baudelaire est le premier poète à introduire la ville dans la poésie : sous la rubrique « Tableaux parisiens » dans les Fleurs du Mal, il évoque les vieillards, les « petites vieilles », une mendiante, une passante, et intègre la laideur et le bruit de la ville à sa poésie. Au XX e siècle, le poète allemand Georg Heym écrit des sonnets sur la ville de Berlin (« Berlin I », « Berlin II » etc) qu'il décrit comme grise, anonyme, laide, bruyante. Cette modernité fait la valeur de la poésie. _ pouvoir également écrire une poésie très provocatrice, qui ouvre des portes : Lautréamont, en écrivant les Chants de Maldoror, propose une esthétique outrancière, grinçante, parfois de mauvais goût. Cette poésie en prose constitue aussi une grande innovation. Or il sera considéré au XX e siècle comme le précurseur des surréalistes, André Breton ayant encensé sa poésie comme celle qui libère les forces de l'inconscient.

« Pensez-vous que la poésie doive porter la marque de son temps, être résolument moderne ou au contrairequ'elle doive être intemporelle ? Ce sujet aborde la notion de temps, selon trois modes : « porter la marque de son temps » signifie : être marqué parson temps, par le présent, avoir des caractéristiques propres à une époque.

« être résolument moderne » est plusambigu : être moderne, cela signifie à la fois être de son temps ; et être en avance sur son temps, être déjà dans lefutur, au risque parfois de ne pas être compris à son époque, ou de n'être jamais compris : Mallarmé, par exemple,reste encore hermétique à une très grande partie du public français.

« être intemporel », c'est la caractéristique detoute la poésie qui est encore lue et étudiée aujourd'hui : écrite il y parfois plusieurs siècles, elle exprime dessentiments, ou témoigne d'une esthétique qui nous touche encore aujourd'hui.On se demandera donc comment la poésie est partagée entre le présent dans lequel elle s'écrit, et la nécessitéd'être avant-gardiste ; et comment définir ce qui fait qu'elle est « intemporelle ».

I.

La poésie est toujours « marquée par son temps » _ l'histoire littéraire est marquée par l'alternance entre instauration de nouveaux modèles, et destruction de cesmodèles par les suivants : les œuvres des poètes sont très souvent marquées par l'esprit et le modèle dominantd'une époque.

Exemple : au XVIe siècle, la forme du sonnet connaît une grande expansion ; les grands poètesconnus de cette période, Louise Labé, Ronsard, Du Bellay, utilisent la forme du sonnet.

Ils sont marqués par leurtemps.

Au XX e siècle, le mouvement général va dans le sens d'un éclatement des formes : les poètes commeApollinaire, Claudel, Eluard, Char utilisent le vers libre, le vers irrégulier, le verset.

L'apparition de ces formes libéréesest fortement liée à son époque._ elle délivre une vision du monde propre à une époque.

On peut se pencher par exemple sur le traitement du ciel àtravers les siècles : chez Victor Hugo le ciel est étoilé, la poésie elle-même est étoile.

Avec Baudelaire le cieldevient bas et lourd (voir le poème « Spleen » dans les Fleurs du Mal, le coucher de soleil est sanglant (« Harmoniedu soir »).

Chez Verlaine, les couchers de soleil sont dilués dans le brouillard : cette évolution traduit le passaged'un enthousiasme créateur à un épuisement progressif, et à un pessimisme grandissant, à la fin du XIXe et audébut du XX e II.

Mais les grands poètes sont ceux qui amorcent les mouvements littéraires _ Le poète doit pouvoir être avant-gardiste, saisir ce qui fait l'originalité d'une époque, et l'intégrer dans sa poésie :deux exemples.

Au XIXe siècle Baudelaire est le premier poète à introduire la ville dans la poésie : sous la rubrique« Tableaux parisiens » dans les Fleurs du Mal, il évoque les vieillards, les « petites vieilles », une mendiante, unepassante, et intègre la laideur et le bruit de la ville à sa poésie.

Au XX e siècle, le poète allemand Georg Heym écritdes sonnets sur la ville de Berlin (« Berlin I », « Berlin II » etc) qu'il décrit comme grise, anonyme, laide, bruyante.Cette modernité fait la valeur de la poésie._ pouvoir également écrire une poésie très provocatrice, qui ouvre des portes : Lautréamont, en écrivant les Chants de Maldoror , propose une esthétique outrancière, grinçante, parfois de mauvais goût.

Cette poésie en prose constitue aussi une grande innovation.

Or il sera considéré au XX e siècle comme le précurseur des surréalistes,André Breton ayant encensé sa poésie comme celle qui libère les forces de l'inconscient._ dans Le peintre de la vie moderne , à l'article « Modernité », Baudelaire souligne le devoir du poète de chercher la beauté dans le moderne.

Si la modernité se trouve supprimée de la poésie, celle-ci tombe dans la beauté abstraiteet ne peut plus toucher aussi profondément son lectorat.

Il définit dans un autre article le véritable artiste commeun « homme du monde », curieux du monde et de la foule, fasciné par ceux-ci.

Parlant d'un mystérieux peintre, M.G,il dit que la curiosité est la base de son génie.

III. Comment la poésie peut-elle devenir intemporelle ? _ Toujours Baudelaire, article sur le Beau : il distingue deux natures dans le Beau : la part éternelle et invariable, etla part relative à une époque : « enveloppe titillant, amusant, apéritive du divin gâteau ».

La véritable poésie estcelle qui peut joindre la beauté moderne à une beauté intemporelle._ Roger Caillois, dans son ouvrage critique Approches de la poésie , définit bien ce qui fait la difficulté de la poésie à être intemporelle : il dit que le genre poétique est le mieux placé pour parler des sentiments, et laisser s'exprimerune subjectivité.

Or ce genre doit aussi, pour être apprécié, toucher à l'universel.

De manière paradoxale, il fautdécrire des sentiments communs à tous avec des mots nouveaux ; et faire en sorte que ces mots nouveauxtouchent tous les lecteurs.

La poésie est dans une tension constante entre expression d'une subjectivité dans untemps donné et nécessité d'atteindre l'universel et l'intemporel.

La problématique de la modernité se pose particulièrement dans le cas de la poésie, genre littéraire qui semble aupremier abord plus « abstrait » que le roman, par exemple, qui peut intégrer plus facilement dans son cadre lescaractéristiques de son temps.

Or, du point de vue formel, la poésie semble au contraire très marquée par les règleset l'esthétique dominante à son époque.

D'une part, le poète obéit à des conventions déjà établies ; d'autre part, ils'efforce toujours de mettre à mal ces conventions, pour amorcer des mouvements innovateurs.

S'élever au-dessusde son époque pour devenir « intemporelle » constitue une seconde problématique : il s'agit, en intégrant lescaractéristiques de son temps, de produire une Beauté intemporelle.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles