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paysage, n.

Publié le 08/12/2021

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paysage, n.m.

1. SCIENCES HUMAINES :
partie de l'environnement immédiatement perceptible. Le paysage possède une histoire, et
les récits de voyage ou images du passé témoignent amplement de ses transformations.
Cette histoire peut se résumer comme celle de l'emprise croissante de l'homme sur le
milieu naturel. Ainsi, il ne reste presque plus rien des forêts originelles européennes :
défrichements et mises en culture ont eu raison des paysages de la « Gaule chevelue »
qu'évoquait César. L'intensification de l'agriculture, la création d'équipements (routes,
canaux, digues, etc.) ou l'urbanisation sont d'autres étapes du processus, devenu
planétaire, d'humanisation des paysages. Mais les sciences humaines, dont l'histoire fait
partie, ont aussi montré que cette évolution ne peut être ramenée à la seule logique d'une
dégradation volontaire et continue qui serait celle des paysages primitifs : l'action humaine
est aussi complexe que les sociétés qui l'engendrent. L'histoire des paysages se heurte
pourtant à des difficultés méthodologiques propres, inhérentes aux deux principales
approches possibles.

Le paysage, document historique.
La première approche consiste à rechercher ce qui, dans les paysages actuels, est hérité
du passé. Le tracé des routes ou la disposition des forêts et des champs peuvent être
des traces visibles, donc des témoins des paysages antiques ou médiévaux comme en
témoignent les multiples vestiges rectilignes des voies romaines qui parcourent les
campagnes françaises. Mais ils n'en sont jamais qu'un élément, mêlé à ceux d'autres
temps : nos paysages, pas plus que ceux du passé, ne sont le produit homogène d'une
seule époque ou d'une seule civilisation, même si l'on peut constater que certaines
périodes ont laissé une empreinte privilégiée, comme les XIIe -XIIIe siècles pour les
campagnes d'Europe occidentale.
En outre, cette méthode de recherche a orienté l'histoire du paysage vers une
approche plus sociale et économique qu'événementielle : par exemple, la colonisation
romaine se traduit dans le paysage par des modifications du parcellaire, la création de
voies et de cités, autant de conséquences socio-économiques du fait politique, que nous
connaissons surtout par les textes. Malgré tout, une « restitution » complète des
paysages du passé reste risquée : comment y parviendrait-on par exemple pour
l'habitat rural, alors que seul nous est parvenu l'habitat « en dur », c'est-à-dire celui qui
correspond aux catégories paysannes aisées et « enracinées » ? Aussi anciens soientils, ces héritages risquent d'occulter tout le reste de la société paysanne. Les logiques
qui conservent ou remplacent certains éléments du paysage au fil des siècles sont
toujours sélectives ; cela explique que ce soit surtout la géographie, autre science
humaine, qui ait cherché à démêler - et pour cela elle eut beaucoup recours à l'histoire
- l'inextricable écheveau d'héritages (groupement de l'habitat, forme des champs, etc.)
que sont, par exemple, nos paysages ruraux.

La difficile reconstitution des paysages.
Une autre approche utilise les images, peintures ou descriptions anciennes comme
témoignages des paysages passés. Mais, aussi séduisante soit-elle, l'iconographie ne
peut non plus être utilisée directement. Par exemple, l'enluminure médiévale nous
montre des villes beaucoup plus compactes et ramassées que ce que révèlent les
découvertes archéologiques. Les illustrateurs d'alors semblent avoir sous-estimé la
surface des jardins. Cette distorsion peut s'expliquer par leur méconnaissance des lois
de la perspective, mais aussi par leur tendance à vouloir différencier « visuellement » la
ville du monde rural, montrant ainsi combien ces deux cadres de vie pouvaient être

opposés dans leur esprit. L'image est alors une « représentation » au sens sociologique
du terme et peut être différente de la réalité. Ce risque de déformation existe aussi dans
le choix des éléments : n'est offert au regard que ce qui est digne de l'être, reconnu
comme « beau » et présenté sous un angle valorisant ; le paysage représenté reflète
alors les conceptions esthétiques ou idéologiques, les mentalités d'une époque, plutôt
que sa réalité « paysagère ». L'exemple des célèbres Très Riches Heures du duc de
Berry, exécutées vers 1413-1416 par les frères de Limbourg, est à cet égard trompeur.
Les lieux qu'elles représentent, quoique inspirés de la réalité, la transcendent et
l'interprètent. Il en va d'ailleurs de même des photographies : qu'apprendrions-nous du
monde actuel si l'on s'en tenait aux paysages « choisis » des cartes postales ou des
dépliants touristiques ? Secteur des sciences humaines en pleine évolution, l'histoire du
paysage, pour attirante qu'elle soit, ne peut ignorer cette gamme de difficultés.
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Limbourg (les frères de)
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espace géographique
organisation de l'espace

2. BEAUX-ARTS :
le mot « paysage » n'est apparu en France qu'au XVIe siècle, probablement copié sur le
mot néerlandais landschap. Il semble bien qu'il ait été inventé pour désigner d'abord le
paysage pictural avant d'être ensuite élargi au paysage naturel. L'histoire de la peinture de
paysage est très liée à l'évolution du sentiment de la nature et à la transformation de la
perception du monde extérieur.

Nature et paysage.
Avant même que la langue pût le désigner, le paysage existait dans les diverses
représentations de la nature. Dans l'Antiquité, les Grecs ignoraient la nature et ne la
reproduisaient guère, mais ils en personnifiaient les forces dans la mythologie. Les
Romains, en revanche, la célébraient et la représentaient sous forme de fresques ou de
mosaïques. Le Moyen Âge, si défiant envers le monde sensible, en produisit une image
totalement symbolique (tapisseries de la Dame à la licorne et les fresques du palais des
Papes d'Avignon). Certains miniaturistes peignirent de remarquables paysages tout en
les reléguant au second plan (le Livre de chasse de Gaston Phébus, les Très Riches
Heures du duc de Berry). Le fond du tableau fut enrichi et agrandi par les peintres de la
Renaissance ainsi que l'illustrent par exemple l'Enlèvement de Déjanire de Pollaiolo, la
Vierge à la prairie de Giovanni Bellini ou la Tempête de Giorgione. Dürer fut un des
premiers à prendre un simple paysage pour sujet unique comme le montre la Vue
d'Arco. Joachim Patenier marqua une date capitale en inversant le rapport figure/fond et
en peignant d'immenses panoramas imaginaires où l'homme est englouti (la Barque de
Charon). Au XVIe siècle fleurit alors la grande école des paysagistes flamands avec Pieter
Bruegel, Paul Bril, etc.

Le paysage, « territoire jusqu'où la vue peut porter ».
Désormais, le peintre, fidèle à son époque, se posa face au monde extérieur, nomma le
paysage, le délimita par son regard, inventa la perspective et commença à se soucier
d'exactitude topographique. L'attention portée aux lumières, aux ciels, aux
changements d'atmosphère d'une nature enfin observée constitua la leçon essentielle

des maîtres hollandais depuis Van Goyen, Van de Velde, jusqu'à Hobbema et surtout
Jacob Van Ruysdael (Vue près de Haarlem). La France connut au XVIIe siècle deux
grands peintres de paysage et de nombreuses théories : ainsi, Roger de Piles qualifiait
de style héroïque ou idéal le style de Nicolas Poussin (par exemple, les Cendres de
Phocion), parce que « la nature est représentée comme on s'imagine qu'elle devrait
être », et de style champêtre le style de Le Lorrain (par exemple, Paysage avec Acis et
Galathée), car « la nature s'y fait voir toute simple, sans fard, et sans artifice ».
Diverses variations centrées sur une vision pastorale (Watteau), idyllique (Amand), ou
privilégiant les vedute et croquis de voyages, furent inventées au XVIIIe siècle. La vogue
du paysage historique avec Michallon, Bertin et Wattelet marqua le début du XIXe siècle.
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Berchem Nicolaes
Dughet Gaspard
Les livres
Van Ruysdael Jacob, page 5418, volume 10

Une esthétique triomphante au XIXe siècle.
La nature devenant le lieu privilégié pour exprimer les sentiments, le paysage constitua
une forme dominante de l'art au XIXe siècle.
L'Angleterre tint dans ce renouveau une place prépondérante avec deux très grands
artistes : John Constable, qui exprima sa vision naturaliste dans des toiles telles que la
Plage de Brighton ou Vue sur la Stour , et Turner, romantique, qui incendiait ses tableaux
de couleurs et de lumière (Côte battue par la tempête, Après le déluge).
La France eut également, durant cette période, ses peintres paysagistes : Dupré,
Corot, Diaz, Daubigny, Rousseau, Courbet. Dans les oeuvres impressionnistes, irisées
d'air et de lumière, le thème fut élargi au paysage urbain. Sous des formes différentes,
des peintres tels que Van Gogh, Gauguin ou le Douanier Rousseau renouèrent avec le
paysage symbolique. Enfin, l'oeuvre de Cézanne (la Montagne Sainte-Victoire ) marqua
une des étapes clés de la peinture de paysage moderne.
Les avant-gardes du XXe siècle, préoccupées par les expérimentations formelles,
n'exclurent cependant pas le paysage de leurs recherches et en donnèrent des versions
très typées (il existe par exemple un paysage surréaliste). Avec le land-art, l'artiste est
entré lui-même dans le paysage ; ne se contentant plus de le représenter, il le crée
directement. Avec des artistes comme Joseph Koudelka, la photographie a pris
aujourd'hui la relève.
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Harpignies Henri
Huet Paul
Lépine Stanislas
réalisme - Le réalisme en art - Le mouvement réaliste
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Les corrélats
Barbizon
Bril Paul
Bruegel - Bruegel Pieter, dit l'Ancien ou le Vieux

Cézanne Paul
ciel
Constable John
Corot Camille
Courbet Jean Désiré Gustave
Daubigny Charles François
Dupré Jules
Dürer Albrecht
France - Arts - Beaux-arts - Le XVIIe siècle ou le triomphe de l'esprit français
France - Arts - Beaux-arts - Les derniers classiques, les premiers romantiques
Giorgione (Giorgio da Castelfranco, dit)
impressionnisme - L'apport des impressionnistes
impressionnisme - Les précurseurs
motif - 1.BEAUX-ARTS
Patinir Joachim
Pays-Bas - Arts - Beaux-arts - Le siècle d'or
Pays-Bas - Arts - Beaux-arts - Le XIXe siècle
photographie - Les tendances esthétiques - La reproduction de la réalité
réalisme - Le réalisme en art - Le mouvement réaliste
romantisme - Peinture - En Allemagne
romantisme - Peinture - En Angleterre
Turner Joseph Mallord William
Valenciennes (Pierre Henri de)
Van de Velde Willem
Van Ruysdael Jacob
Wouwerman Philips
Les livres
abstrait (art) - Paysage, de Wassili Kandinsky (1913), page 13, volume 1
paysage - Pin, d'Albrecht Altdorfer (1480-1538), page 3754, volume 7
paysage - La Liseuse sur la rive boisée, de Camille Corot (1796-1875),
page 3754, volume 7
paysage - Vue sur la Stour, le moulin de Flatford, de Constable (1776-1837),
page 3755, volume 7

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