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Paul Scarron (1610-1660)

Publié le 23/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Paul Scarron (1610-1660) On classe Scarron dans les dramaturges à cause de Jodelet ou le maître-valet, et Don Japhet d'Arménie, comédies en vers. Ce document contient 116 mots soit 0 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Culture générale.


SCARRON Paul. Ecrivain français. Né et mort à Paris (14 juillet 1610- 7 octobre 1660). Fils d’un conseiller au Parlement de Paris, d’origine piémontaise, Scarron eut une jeunesse rendue fort pénible par la présence au foyer paternel d’une belle-mère autoritaire que l’enfant n’accepta jamais. Il n’avait que sept ans lors du remariage de son père et à treize dut aller habiter chez un de ses parents à Charleville. Afin de se débarrasser de lui, son père voulut lui faire embrasser l’état ecclésiastique, ce que le jeune homme, épris des plaisirs du monde, n’accepta qu’après une longue résistance; encore ne prit-il que le petit collet et n’entra-t-il jamais dans les ordres. Ce geste lui permettait cependant de recevoir des bénéfices ecclésiastiques et Scarron fut attaché à la personne de Charles II de Beaumanoir, évêque du Mans, ce qui ne l’empêchait pas de fréquenter la société galante du temps dont la fameuse Marion Delorme. En 1633, Scarron dut suivre l’évêque du Mans. Deux ans plus tard, il l’accompagna à Rome et, au retour, fut nommé chanoine de sa cathédrale. Il semble que cette vie provinciale n’ait pas déplu à Scarron; il fréquentait les comédiens de passage, telle la troupe qu’il devait illustrer dans Le Roman comique , la société de la ville aux divertissements de laquelle il participait. Ce serait à la suite d’un bal costumé donné pour le carnaval de 1638 qu’il aurait contracté la paralysie qui devait le rendre impotent. Toujours est-il qu’à partir de 1638 Scarron n’est plus qu’un pauvre corps, tordu et perclus, immobilisé dans un fauteuil, tel qu’il s’est dépeint lui-même avec une féroce et ironique minutie. Fort heureusement, ce paralytique avait le meilleur caractère du monde, il prit le parti de rire de lui-même et d’en faire rire les autres. Il en vint à rire de tout et fit école. Lorsqu’il revint à Paris en 1640, ce fut cependant pour y trouver d’autres soucis. Les outrances de langage de son père lui avaient valu l’animosité de Richelieu et la perte de sa charge. Scarron s’employait à la lui faire rendre lorsque le conseiller mourut. Son fils ne put recueillir l’héritage capté par la belle-mère malgré un procès qui dura de nombreuses années et à propos duquel Scarron écrivit, en 1652, un Factum ou Requête ou tout ce qu’il vous plaira pour Paul Scarron, doyen des malades de France. De sa maladie, en effet, il s’était fait un titre de gloire, s’intitulant « malade de la reine », qui lui versait une pension, son esprit fit le reste. Bien reçu partout, il tint un salon où vint ce que la cour et la ville comptaient de beaux esprit. Dès ses premières œuvres, Scarron mit à la mode le burlesque. Venu d’Italie, ce ton avait déjà été illustré par certaines Satires de Mathurin Régnier, mais il n’avait guère suscité que des œuvres isolées. Après Scarron, et surtout après la parution du Virgile travesti (1648-1652), le procédé entraîna chez les poètes un engouement qui dura jusque vers 1660 et se prolongea après cette date avec les œuvres de Dassoucy, par exemple. Scarron donna d’abord de courts poèmes réunis dans le Recueil de quelques vers burlesques (1643), la Suite de la première partie des Œuvres burlesques (1647), la Suite des Œuvres burlesques, 2e partie (1647), la 3e partie des Œuvres burlesques (1651); en 1644, paraissait un grand poème mythologique, Le Typhon ou la Gigantomachie, dédié à Mazarin qui l’apprécia peu, où la guerre des géants et des dieux ressemble fort à une échauffourée de portefaix sur la place de Grève; en 1645, Scarron portait le burlesque au théâtre avec Jodelet ou le Valet-maître , écrit pour l’acteur de ce nom et imité d’une pièce de Francisco de Rojas : Où il y a injure, il n’y a pas jalousie. Cette comédie connut un très grand succès : l’année suivante, utilisant encore les personnages traditionnels du répertoire de la farce, il donnait Les Boutades du capitaine Matamore, puis en 1647 Les Trois Dorothées ou Jodelet duelliste. C’est en 1648 que commença de paraître le début du Virgile travesti, qui suscita un véritable enthousiasme, sans doute parce qu’ici le burlesque s’appuyait sur la parodie d’une épopée sacro-sainte et que cette profanation apportait une impression de soulagement à ceux qui avaient été élevés dans le respect religieux de l’antiquité classique. La parution s en échelonna sur cinq ans. Scarron ne poursuivit pas au-delà du chant VII; il est vrai qu’il ne manqua ni de continuateurs ni d’imitateurs. Au théâtre, son succès ne se démentait pas. Cependant L’Héritier ridicule ou la farce intéressée (1649) dut être retiré de l’affiche, par suite des troubles de la Fronde. Scarron, d’ailleurs, participa alors à la vie politique, en composant des libelles contre son ancien protecteur, Mazarin. En 1652, il revint à la scène avec son chef-d’œuvre Dom japhet d'Arménie inspiré également d’une œuvre espagnole, Entre fous va le jeu de F. de Rojas. La même année, Paul Scarron, âgé de quarante-deux ans, qui avait eu un instant ridée d’émigrer en Amérique, épousait par charité une jeune protestante convertie, sans fortune et presque sans famille, Françoise d’Aubigné. Par contrat, il reconnut solennellement qu'elle lui apportait : « deux grands yeux fort mutins, un très beau corsage, une paire de belles mains et beaucoup d’esprit ». Et le notaire lui ayant demandé quel douaire il lui constituait : « L’immortalité, répondit-il, le nom des femmes des rois meurent avec elles, celui de la femme de Scarron vivra éternellement ». Ce n’est pourtant pas sous le nom de Scarron que cette jeune fille devait devenir célèbre mais sous celui de Mme de Maintenon. Au théâtre, Scarron donna encore, en 1654, L'Ecolier de Salamanque ; en 1655, Le Gardien de soi-même et Le Marquis ridicule ou la Comtesse faite à la hâte. Entre-temps, Scarron avait abordé un genre nouveau qui, mieux que ses vers et même que ses pièces, devait lui assurer de passer à la postérité. En 1651, il avait donne la première partie du Roman comique, dédiée au coadjuteur (Retz); la seconde partie, présentée à Madame la Surintendante (Mme Fouquet), vit le jour en 1657. Le Roman comique était l’histoire d’une troupe de comédiens et c’est encore au théâtre que, sans le vouloir, Scarron revint avec les Nouvelles Tragi-comiques (1655-57) puisque l’une d’elles, La Précaution inutile, fournit à Molière le sujet de L'Ecole des femmes , une autre Les Hypocrites, l’idée de Tartuffe . Toutefois l’influence de Scarron sur le théâtre comique ne se limita pas à ses emprunts; la vivacité, le naturel de ses dialogues ouvrirent la voie à Molière. Bien que déjà la vogue du burlesque commençât à passer, Scarron vivait honoré de l’estime de tous et fort entouré. C’est au milieu des siens et de ses amis en larmes qu’il s’éteignit, ayant prononcé ces dernières paroles : « Je ne vous ferai jamais autant pleurer que je vous ai fait rire. » ♦ « Pour faire entendre ses pensées il emploie une espèce d’idiome, qui force tout le monde à s’étonner comment les vingt-quatre lettres de l’alphabet se peuvent assembler en tant de façons sans rien dire. » Cyrano de Bergerac. ♦ « On ne vit plus en vers que pointes triviales; Le Parnasse parla le langage des halles. » Boileau. ♦ « Ses farces remplies d’inepties et d'ordures n’ont de comique que leur extravagance et leur imbécillité. » Grimm. ▼ « Paul Scarron est en quelque sorte l’Homère de l’école bouffonne, celui qui résume et personnifie le genre... Sa langue charmante, colorée, naïve, forte, libre, fantasque, élégante, grotesque, se prête à tous les besoins, à tous les caprices de l’écrivain, elle est aussi propre à rendre les allures hautaines du Cid qu’à charbonner les murs des cabarets de chauds refrains de goinfrerie. » Th. Gautier.

« Paul Scarron 1610-1660 On classe Scarron dans les dramaturges à cause de Jodelet ou le maître-valet , et Don Japhet d'Arménie, comédies en vers.

Mais son Typhon (1644), son Virgile travesti , sa terrible Mazarinade (1649), son Roman comique (1651), montrent la variété de son étrange génie.

Il a passé les vingt-cinq dernières années de sa vie qui ne fut pas longue, cloué par l'infirmité sur une chaise basse, comme un cul-de-jatte.

Il épousa en 1652, dans des conditions qui lui font honneur, celle qui devait devenir Madame de Maintenon.

Scarron, c'est le burlesque incarné, et les jugements sévères de Boileau sur cet écrivain qui, dans le Roman comique au moins, est un maître, témoignent de trop d'étroitesse.. »

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