Paul Langevin (1872-1946)

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LANGEVIN Paul. Physicien français. Né le 23 janvier 1872 à Paris, où il mourut le 19 décembre 1946. De famille modeste, il se consacra très tôt aux études scientifiques. En 1884 il entra comme élève à l’Ecole Lavoisier, et en 1888 à l’École de Physique et de Chimie, où Pierre Curie exerça sur lui une grande influence. En 1893, il entra à l’Ecole Normale Supérieure, où il se lia d’amitié avec Jean Perrin. En 1897, il obtint une bourse d’étude pour le Laboratoire Cavendish en Angleterre. En 1905, il était professeur de physique à l’École de Physique et de Chimie, et en 1909 professeur ordinaire au Collège de France. En 1920, il dirigea la Revue de physique, et en 1926 l’École de Physique et de Chimie; en 1934, il fut élu membre de l’Académie des Sciences. Les premiers travaux de Langevin, qu’il devait reprendre dans les dernières années de sa vie, concernaient les propriétés des ions dans les gaz. Il apporta une vaste contribution à la connaissance des lois de diffusion et de combinaison des ions, et démontra le mécanisme du passage du courant électrique dans les gaz. Un des plus remarquables résultats qu’il obtint se trouve décrit dans son livre Sur les ions de l’atmosphère (1905), où il rapporte la découverte selon laquelle certains ions de l’atmosphère ont une charge cinquante fois supérieure à celle des autres. A partir de 1905, il effectua une série de recherches sur les grands problèmes de la physique, formula une théorie du dia- et paramagnétisme, et étudia les mouvements browniens, les fondements de la mécanique de Newton et la dynamique de la relativité, l’inertie de l’énergie et la théorie des biréfringences électriques et magnétiques. Sa théorie du magnétisme constitue un pont entre les idées d’Ampère et les théories quantiques. Il s’occupa également de problèmes techniques; au cours de la guerre 1914-1918, il appliqua l’emploi des ultrasons à la lutte contre les sous-marins. Il se montra également, ainsi que le disaient certains, « professeur-né », publiant sur la nature de renseignement public plusieurs ouvrages dont : L’Esprit de l’enseignement scientifique, conférence recueillie avec d’autres essais dans le volume La Physique depuis vingt ans (1923) et La Valeur éducative de l’histoire des sciences — v. La Pensée et l’action et autres essais de philosophie et d’histoire de la science (1950). En 1945, il fut nommé président de la Commission pour la réforme de l’Enseignement. Ses mérites furent reconnus officiellement : en 1928, il avait succédé à Lorentz, mort cette même année, à la présidence des congrès Solvay; il fut nommé docteur « honoris causa » de nombreuses universités, membre de plusieurs sociétés scientifiques dont l’Académie des Lincei, la Royal Society de Londres et l’Académie des Sciences de l’U.R.S.S. Einstein fit de lui un grand éloge. Le Centre National de la Recherche Scientifique fit paraître, en 1950, un premier volume des Œuvres scientifiques de Paul Langevin.