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Paris

Publié le 06/12/2021

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1 PRÉSENTATION Paris, capitale de la France, chef-lieu de la Région Île-de-France, située dans le nord du pays, au cœur du Bassin parisien, sur la Seine. 2 POPULATION 2.1 Une cité devenue métropole de rang international Divisée en 20 arrondissements depuis 1859, la commune de Paris forme à elle seule le département de la Seine. Elle se situe au centre d’une très vaste agglomération qui rassemble les neuf dixièmes de la population d’Île-de-France et qui s’étend sur les trois départements limitrophes de la Petite Couronne (Val-de-Marne, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis) et sur une partie des départements de la Grande Couronne (Essonne, Seine-et-Marne, Val-d’Oise, Yvelines), où déborde la grande banlieue suburbaine. L’agglomération parisienne, qui jouit d’un grand rayonnement international, est l’une des grandes métropoles mondiales (21e rang mondial en termes de population en 2003). Située à proximité de la confluence de la Marne et de l’Oise avec la Seine, la ville valorise très tôt dans son histoire cette triple ouverture qui lui offre une situation de carrefour de voies de communication. Paris devient, dès le Moyen Âge, le principal foyer politique, culturel, économique et commercial du pays. À la fin du xviiie siècle, la ville compte environ 600 000 habitants. Aux siècles suivants, la révolution industrielle et des transports favorise de façon décisive le développement de la ville. Après une croissance démographique spectaculaire due à l’exode rural et à l’afflux de main-d’œuvre étrangère, l’agglomération enregistre une stagnation à partir du début des années 1960, puis Paris intra-muros perd des habitants : de 2,7 millions d’habitants en 1970 à 2,11 millions en 1998 ; toutefois, à partir de 1999, la courbe s’inverse, et Paris compte 2,16 millions d’habitants en 2004 (estimation Insee). En outre, la densité de population (plus de 20 000 habitants au km2) reste parmi les plus élevées du monde. Parallèlement, la grande banlieue connaît un essor démographique et spatial (la périurbanisation) spectaculaire. Avec près de 10 millions d’habitants (en 2005), la métropole parisienne concentre plus de 16 p. 100 de la population du pays, soit un écart considérable avec les autres agglomérations françaises (en 2005, Lyon, deuxième ville de France, compte 1,45 million d’habitant et ne représente donc que 2,41 p. 100 de la population nationale). Paris est en outre une ville très cosmopolite : la part d’étrangers (travailleurs immigrés, étudiants, réfugiés politiques, personnels d’ambassades) s’élève à environ 11,5 p. 100 de la population totale de la ville (en 2004). 2.2 Une métropole centralisatrice La capitale associe à son poids démographique une exceptionnelle concentration de pouvoirs, de capitaux, d’équipements et d’activités, malgré la politique de décentralisation et de déconcentration industrielle menée à partir du début des années 1980 (voir aménagement du territoire). C’est la capitale à la fois politique, économique, culturelle et financière de la France. Elle occupe une place de premier plan dans les relations internationales. Cette hégémonie de la capitale française est un phénomène unique en Europe. Elle résulte du choix de Paris comme capitale politique, sous Hugues Capet, à la fin du xe siècle, renforcé par la tradition centralisatrice perpétuée par les régimes successifs (monarchie, empires, républiques). Paris demeure aujourd’hui encore le grand centre décisionnel du pays. La ville de Paris est dirigée par un maire, élu au suffrage universel indirect. Il préside le conseil de Paris, constitué de 163 élus et de 20 maires d’arrondissement. Ces derniers n’ont que des pouvoirs limités. Le préfet de Paris est responsable du domaine judiciaire et militaire. Le maire et le conseil de Paris sont compétents en matière d’urbanisme, de budget, de logement et de politiques économique, sociale et culturelle. Le maintien de l’ordre et la sécurité publique relèvent du préfet de police. 3 ÉCONOMIE L’agglomération parisienne constitue le plus grand marché de l’emploi en France. Les opportunités y sont plus nombreuses et le taux de chômage plus faible que dans le reste du pays. Cependant, la répartition des emplois est fortement déséquilibrée : Paris intra-muros rassemble (en 2004) plus de 43 p. 100 des emplois de la Région Île-de-France alors qu’elle ne regroupe que 21,6 p. 100 des habitants. Sa population active se caractérise par un niveau de qualification très élevé (à l’échelon national, surreprésentation des cadres, des professions libérales, etc.). Capitale politique, Paris est le siège du gouvernement, des ministères, des grandes administrations, des ambassades étrangères et de plusieurs organismes internationaux (Unesco, OCDE). 3.1 Les activités industrielles Les activités industrielles traditionnelles (automobile notamment) et les industries de pointe sont développées hors des limites périphériques de Paris, qui accueille en revanche de très nombreuses petites et moyennes entreprises (PME), notamment spécialisées dans l’industries du luxe (confection et haute couture, bijouterie, joaillerie), qui contribuent à sa renommée internationale. 3.2 Le secteur tertiaire Les activités tertiaires (commerce, tourisme, information et communication notamment) sont prédominantes à Paris, qui constitue un grand centre d’affaires et de décision national et international : environ 75 p. 100 des 500 plus grandes entreprises françaises y ont leur siège social, et une grande partie des activités bancaires et financières du pays s’y concentrent (la Bourse de Paris est l’une des principales places boursières européennes et mondiales) ; de nombreuses multinationales étrangères y ont également installé leur siège européen. Les plus importants quartiers d’affaires de la capitale sont le triangle Bourse–Opéra-Champs-Élysées et le quartier de la Défense. Le tourisme représente une activité de premier plan : en 2004, Paris intra-muros a reçu 25 millions de touristes, ce qui en fait la première destination touristique française, européenne et mondiale. 3.3 Le réseau de transports Les transports assurent encore davantage la suprématie de la capitale. Les aéroports parisiens (situés en périphérie de la ville) assurent plus de 60 p. 100 du trafic passager aéroportuaire et près de 90 p. 100 du fret aérien français (en 2005). Deux grands aéroports internationaux (Orly et Roissy-Charles-de-Gaulle) et un aéroport d’affaires (Le Bourget) desservent l’agglomération parisienne, avec un trafic passager annuel de plus de 78 millions de voyageurs (2e rang européen après Londres, en 2005). Paris est également au cœur du réseau routier et ferroviaire national (« réseau en étoile »), même si de nouveaux tronçons autoroutiers et des gares d’interconnexion TGV permettent depuis les années 1980 de contourner la capitale. Six gares desservent le centre-ville : la gare de Lyon, la gare d’Austerlitz, la gare de l’Est, la gare du Nord, la gare Saint-Lazare et la gare Montparnasse. La répartition déséquilibrée des emplois provoque quotidiennement de très importantes migrations pendulaires, à l’origine de graves problèmes de circulation (sursaturation du réseau routier aux heures de pointe), de stationnement et de pollution. Une partie des déplacements quotidiens sont assurés toutefois par l’un réseau de transports en commun les plus denses au monde : autobus, métro, tramway, Réseau express régional (RER) et trains de banlieue. Enfin, la navigation fluviale sur la Seine est importante, surtout en aval de la capitale (Basse-Seine), Paris étant le premier port fluvial français (port de Gennevilliers) et le troisième port de France par son trafic (après Marseille et Le Havre). 4 PAYSAGE URBAIN Paris est située dans un bassin sédimentaire de faible altitude, au cœur d’une des régions agricoles les plus riches d’Europe. À l’intérieur de la ville, l’altitude augmente sensiblement depuis les rives de la Seine (25 m) jusqu’aux basses collines alentours. Le point culminant de la capitale est le sommet de la butte Montmartre (129 m). La hauteur des immeubles du centre ayant été longtemps limitée à 20 m, soit environ six étages, l’ensemble des constructions est assez homogène. À l’exception de la tour Montparnasse, les grandes tours se localisent principalement dans quelques quartiers récents des arrondissements périphériques (XIIIe, XVe, XIXe, XXe). Ville dense et fortement encombrée depuis le Moyen Âge, Paris est « aérée » au milieu du xixe siècle, selon les plans du baron Georges Haussmann, par de larges avenues et des jardins. Cependant, les espaces verts y demeurent rares (comparés aux autres grandes métropoles, comme Londres ou New York) : jardin du Luxembourg, parc Montsouris, Jardin des Plantes (ancien Jardin des plantes médicinales, voir Muséum national d’histoire naturelle), jardin des Tuileries, parc Monceau et parc des Buttes-Chaumont. À la périphérie de la ville se trouvent le Jardin d’Acclimatation avec son parc d’attractions pour enfants et son zoo, les lacs et le Pré Catelan du bois de Boulogne, et le Parc floral du bois de Vincennes. De forme à peu près circulaire, Paris est traversée par la Seine, qui pénètre dans la ville par le sud-est, fait une boucle vers le nord et s’éloigne par le sud-ouest. C’est au milieu de ce fleuve que s’est établi le premier village, sur l’île de la Cité, celle-ci permettant de franchir aisément la rivière (site de gué) tout en assurant un refuge efficace (site de défense). L’urbanisation s’est opérée par la suite, à l’époque romaine, un peu à l’écart de la Seine, sur les hauteurs de la montagne Sainte-Geneviève (rive gauche). Elle s’est poursuivie au Moyen Âge sur la rive droite en partie marécageuse (place de Grève de l’Hôtel de Ville et quartier du Marais) et sur l’ensemble de la rive gauche (Quartier latin). Cette progression se traduit dans le paysage urbain par les traces des enceintes successives qui ont été dressées : la muraille gallo-romaine (v. 276) autour de l’île de la Cité, l’enceinte de Philippe Auguste (1180 à 1210), le rempart de Charles V (fin du xive siècle), le rempart de Louis XIII (xvie siècle), le mur des Fermiers généraux (1784-1791) et les fortifications de Thiers (1841-1845). Néanmoins, malgré l’extension et les modifications considérables de la ville depuis le Moyen Âge, Paris conserve aujourd’hui les traces des trois fonctions d’origine sur lesquelles s’organisait la cité médiévale : commerce sur la rive droite, pouvoir central dans l’île, université sur la rive gauche. Les vingt arrondissements de Paris s’organisent en « escargot » : autour du Ier arrondissement s’enroulent en effet les dix-neuf autres, dans le sens des aiguilles d’une montre. 4.1 L’île de la Cité L’île de la Cité était le noyau central de la ville, siège du pouvoir royal, religieux et judiciaire. On y trouve actuellement la préfecture et le Palais de justice, la cathédrale Notre-Dame de Paris (style gothique, 1163-1345), la Sainte-Chapelle (style gothique, xiiie siècle), la Conciergerie et l’Hôtel-Dieu, hôpital construit de 1868 à 1878 en remplacement de l’ancien Hôtel-Dieu de Paris. 4.2 Les quartiers de la rive droite Sur la rive droite, la grève était propice à l’embarquement et au débarquement des marchandises transportées sur le fleuve. C’est là que se développa la ville commerçante (ports, ruelles, marché, artisanat), et que siégèrent, dès le Moyen Âge, les différentes corporations de métiers. Nombre de rues portent encore le nom de ces anciennes activités : rue de la Ferronnerie, de la Verrerie, etc. Au centre se trouvent le quartier des Halles (forum des Halles, église de Saint-Eustache) et le plateau Beaubourg (Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou, 1977 ; fontaine Stravinski) ; l’Hôtel de Ville et la place du Châtelet (théâtres du Châtelet et de la Ville, tour Saint-Jacques). Après l’île de la Cité, c’est l’un des quartiers les plus anciens de Paris. Au centre-est s’étend le Marais avec ses hôtels particuliers : hôtels de Sens, de Sully, de Soubise (Archives nationales), hôtel Salé (xviie siècle) qui abrite le musée Picasso (1985) ou encore l’hôtel Carnavalet. Non loin se trouve la place des Vosges, la plus ancienne place monumentale de Paris. Elle fut créée sur ordre du roi Henri IV au début du xviie siècle et devint un centre d’élégance, de divertissements et de rendez-vous pour les duellistes. Le centre-ouest est occupé par le quartier des affaires, des grands magasins et des Grands Boulevards (Opéra-Madeleine-Concorde), avec l’église Saint-Germain-l'Auxerrois, en face de la colonnade du Louvre, la place du Palais-Royal (théâtre du Palais-Royal, Comédie-Française), le Théâtre de l’Opéra Garnier, la Bourse, la place Vendôme (colonne Vendôme) et l’église de la Madeleine. À l’est se situent les anciens quartiers ouvriers, à proximité de la place de la Bastille (colonne de Juillet, Opéra de Paris Bastille) ; la place de la République ; la place de la Nation ; le cimetière du Père-Lachaise ; les quartiers de Ménilmontant et de Belleville ; la place des Fêtes. Au sud-est, les quartiers de la gare de Lyon et de Bercy se prolongent jusqu’au bois de Vincennes (zoo, parc floral). Ces quartiers en pleine mutation font l’objet d’importants programmes de rénovation, tout comme ceux du nord-est, autour des Buttes-Chaumont, du parc de la Villette (Cité des sciences et de l’industrie, Cité de la musique, Géode, la Grande Halle), du canal de l’Ourcq, de la place de Stalingrad (rotonde et bassin de la Villette), du canal Saint-Martin et de la gare de l’Est. Au nord, les quartiers cosmopolites de la Chapelle, Barbès, la Goutte-d’Or, la place de Clichy ou encore Pigalle s’étendent aux pieds de la pittoresque butte Montmartre qui domine toute la ville (basilique du Sacré-Cœur, 1919 ; place du Tertre). Au nord-ouest, ce sont les quartiers de la gare Saint-Lazare, du parc Monceau et de la porte Dauphine. L’axe historique de la capitale forme, à l’ouest, une vaste perspective, depuis la Cour carrée du Louvre jusqu’à la Défense. Il est jalonné d’artères et de monuments prestigieux : l’ancien palais royal du Louvre, transformé en musée et récemment doté d’une pyramide en verre (voir Louvre-Rivoli), le jardin des Tuileries (arc de triomphe du Carrousel, Orangerie, Jeu de paume, palais des Tuileries), la place de la Concorde, conçue sous Louis XV (obélisque de Louxor, statues), l’avenue des Champs-Élysées, la place Charles-de-Gaulle avec l’Arc de Triomphe (ancienne place de l’Étoile, d’où rayonnent douze avenues), la Grande Arche. Au sud des Champs-Élysées se trouvent le Grand Palais (1897-1900 ; galeries nationales, Palais de la découverte, planétarium) et le Petit Palais (1900). Au sud-ouest, l’esplanade du Trocadéro (palais de Chaillot, 1937) domine la Seine, à proximité des quartiers résidentiels d’Auteuil, de Passy et du bois de Boulogne. 4.3 Les quartiers de la rive gauche La rive gauche est, encore aujourd’hui, plutôt dévolue aux activités intellectuelles, avec ses lycées, ses universités et ses maisons d’édition. Au centre, sur les pentes de la montagne Sainte-Geneviève, on découvre le Quartier latin, avec la place et le théâtre de l’Odéon, la place et la fontaine Saint-Michel, l’université de la Sorbonne, le lycée Louis-le-Grand, les thermes et le musée de Cluny, le Collège de France, puis, plus haut sur la butte, le jardin et le palais du Luxembourg, la place du Panthéon et, en redescendant vers la Seine, les arènes de Lutèce et le quartier de Jussieu. Au centre-ouest, le quartier de Saint-Germain-des-Prés (église de Saint-Germain-des-Prés) s’est construit autour de l’ancienne abbaye du même nom. La place Saint-Sulpice se trouve à proximité, ainsi que l’Académie française (1635, voir Institut de France), l’École des beaux-arts, le musée d’Orsay (dans l’ancienne gare d’Orsay), le Palais-Bourbon (siège de l’Assemblée nationale) et, légèrement plus à l’ouest, l’hôtel des Invalides (tombeau de Napoléon), le musée Rodin, le musée du quai Branly (inauguré en 2006) et le Champ-de-Mars (École militaire), dominé par la tour Eiffel, construite vers la fin du xixe siècle pour l’Exposition universelle de 1889. Au sud-ouest les quartiers résidentiels du XVe arrondissement, Beaugrenelle et le front de Seine sont plus récents. Au sud, au-delà de la montagne Sainte-Geneviève, s’étendent le quartier de Montparnasse (tour Montparnasse, cimetière du Montparnasse), l’hôpital du Val-de-Grâce et l’Observatoire, la place Denfert-Rochereau, le quartier d’Alésia et le parc Montsouris et la Cité internationale universitaire de Paris. Le sud-est a vu s’édifier l’Institut du monde arabe (IMA) et la bibliothèque François-Mitterrand, nouveau site de la Bibliothèque nationale de France (quartier Paris-Rive-gauche), à proximité du Jardin des Plantes (Muséum national d’histoire naturelle) et de la gare d’Austerlitz. Un peu plus au sud, le quartier des Gobelins remonte vers la place d’Italie et au-delà vers le « quartier chinois ». 4.4 Paris et ses banlieues L’agglomération parisienne est marquée par une forte différenciation socio-économique entre l’est et l’ouest. Les « beaux quartiers » du centre et leur prolongement immédiat vers l’ouest et le sud-ouest (Neuilly-sur-Seine, la Défense, Saint-Cloud, Rueil-Malmaison, Versailles, etc.) concentrent les activités tertiaires supérieures (quartiers d’affaires, ministères, ambassades) et les catégories sociales les plus aisées (quartiers résidentiels bourgeois, immeubles cossus, magasins de luxe). Ils s’opposent aux secteurs périphériques du nord et de l’est de la capitale, plus densément peuplés, plus populaires et plus cosmopolites, correspondant aux anciens quartiers ouvriers parisiens et aux banlieues industrielles. Dans les années 1980, une politique de restructuration et de rééquilibrage est entreprise. À Paris, elle passe par une tertiarisation massive et par la rénovation des quartiers orientaux (multiplication des bureaux et des immeubles de standing), ainsi que par l’implantation de nouveaux pôles de développement. C’est le cas du parc de la Villette (Cité de la musique, Cité des sciences et de l’industrie) dans le nord-est de la ville, et des quartiers proches de la Seine, dans le sud-est (Bastille, Bercy, Paris-Rive-Gauche), devenus le lieu privilégié des grandes réalisations d’édifices publics : Opéra de Paris Bastille, palais omnisports Paris-Bercy (POPB), ministère de l’Économie et des Finances, bibliothèque François-Mitterrand (voir Bibliothèque nationale de France). Ce rééquilibrage s’exerce aussi de manière plus large au niveau de la région Île-de-France, où plusieurs pôles d’urbanisation et d’activités sont réalisés à partir des années 1960. 5 ARTS ET CULTURE Paris offre un vaste choix d’activités culturelles et compte de nombreux musées et salles de spectacle. La ville possède deux opéras et quelque 150 théâtres et salles de concerts, parmi lesquels le Théâtre-Français (Comédie-Française), dont le répertoire est traditionnellement emprunté aux auteurs classiques, le théâtre du Palais-Royal, l’Odéon-Théâtre de l’Europe, l’Opéra-Comique, l’Athénée, l’Atelier, le Théâtre des Champs-Elysées, la salle Pleyel, le Théâtre national populaire (TNP) et, sur la place du Châtelet, le Théâtre musical de Paris (ancien théâtre du Châtelet) et le théâtre de la Ville. La tradition du théâtre de boulevard, du théâtre musical (Folies-Bergère, Moulin-Rouge) et du cabaret se perpétue principalement dans les quartiers de l’Opéra, de la place de Clichy, de Montmartre, au Quartier latin et à Montparnasse, mais nombreuses également sont les salles qui proposent un théâtre d’avant-garde ou qui varient les spectacles (ballets, concerts, expositions). Les deux opéras de Paris sont le Théâtre de l’Opéra (palais Garnier), inauguré en 1875, et l’Opéra de Paris Bastille, inauguré en 1989. Parmi les salles de concerts les plus renommées figurent l’Olympia, le Zénith, le palais des Congrès et le palais omnisports Paris-Bercy (POPB). Capitale culturelle et principal centre touristique du pays, Paris abrite plus de 125 musées d’une grande diversité et particulièrement actifs (fréquentes expositions temporaires, conférences, etc.). Le musée du Louvre, le plus grand musée du monde (225 salles et plus de 400 000 entrées à son catalogue), est composé de huit grands départements qui couvrent les antiquités orientales, égyptiennes, grecques, étrusques et romaines, l’art de l’islam, mais aussi les peintures, les sculptures et les objets d’art. La période moderne et contemporaine est illustrée par le musée d’Art moderne de la Ville de Paris, installé dans l’ancien palais de Tokyo, construit pour l’Exposition universelle de 1937, et le musée national d’Art moderne, situé dans le centre Georges-Pompidou, ouvert en 1977. Il faut encore citer le musée d’Orsay, le musée Picasso, le musée Rodin, le musée des Arts décoratifs (rattaché à l’organisme privé des Arts décoratifs), le musée Carnavalet (consacré à l’histoire de la ville de Paris) et le musée de Cluny (consacré au Moyen Âge). Les arts des autres continents sont particulièrement bien représentés avec le musée du quai Branly (dédié aux arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques) et le musée Guimet (ou Musée national des Arts asiatiques). Les autres grands musées sont le musée de l’Armée (hôtel des Invalides), le musée de l’Homme (palais de Chaillot), le musée des Beaux-Arts (Petit Palais), le musée du Cinéma et la Cinémathèque de Paris, le musée Grévin, le Musée national des Arts et Traditions populaires, le Muséum national d’histoire naturelle, le Musée national de la Marine (palais de Chaillot), le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), la Cité des sciences et de l’industrie ou encore le Palais de la découverte (Grand Palais). Paris possède également un très grand nombre de salles de cinéma dont plusieurs consacrées au cinéma d’art et d’essai. Elle est aussi le siège des grands journaux et quotidiens nationaux (Le Monde, Le Figaro, Libération) et des principales chaînes de radio et de télévision. Paris est, par ailleurs, le premier centre national de recherche et d’enseignement supérieur grâce à l’abondance et à la qualité des équipements universitaires, des grandes écoles nationales (École polytechnique, École normale supérieure, etc.) et des laboratoires de recherche (CNRS, Inserm). La plus célèbre et la plus ancienne des 17 universités (en 2006) de l’agglomération parisienne est la Sorbonne, fondée en 1257. Paris est en outre le premier centre mondial de congrès internationaux. Les plus grandes bibliothèques sont la bibliothèque Sainte-Geneviève, la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, la Bibliothèque nationale de France, la bibliothèque Mazarine ou encore la bibliothèque de la Sorbonne. 6 HISTOIRE 6.1 Le village gaulois et la cité gallo-romaine Vers le milieu du iiie siècle av. J.-C., les Celtes de la tribu des Parisii s’installent dans l’île de la Cité, la fortifient et l’appellent Lutetia (Lutèce). En 52 av. J.-C., Lutèce tombe aux mains des Romains. Elle prend le nom de Civitas Parisiorum (Paris) et commence à s’étendre sur la rive gauche de la Seine. Les principaux vestiges de cette époque sont aujourd’hui les thermes de Cluny et les arènes de Lutèce (iiie siècle apr. J.-C.). Le christianisme est introduit par saint Denis, premier évêque de la ville, décapité par les Romains en 280. À partir du ive siècle, les invasions barbares obligent les habitants à se réfugier sur l’île pour mieux se défendre. En 451, menacés par les Huns d’Attila, les Parisiens résistent grâce à l’intervention de sainte Geneviève qui devient la patronne de la ville. 6.2 La capitale du royaume En 486, Clovis Ier s’empare de Paris et en fait, au début du vie siècle, la capitale du royaume franc. La ville prend un nouvel essor et se développe sur les deux rives de la Seine. Le christianisme s’épanouissant, Paris connaît alors une période d’intense rayonnement religieux, avec la construction d’abbayes et de prieurés (Saint-Germain-l’Auxerrois). Mais la ville est délaissée par les derniers Mérovingiens puis par les Carolingiens, Charlemagne ayant choisi comme capitale Aix-la-Chapelle. Au cours du ixe siècle, Paris doit lutter contre les invasions des Vikings, et la cité est soumise à un long siège en 885-886. Les Parisiens repoussent les assaillants sous la conduite du comte Eudes et de l’évêque Gozlin. À l’avènement de la dynastie capétienne en 987, Paris devient la capitale du royaume de France et connaît un rapide essor politique, économique et urbain. Pour protéger la ville, Philippe Auguste fait édifier une puissante muraille de pierre (1180-1223), renforcée par la forteresse du Louvre (1204) et par la tour de Nesle. Les rues sont pavées, et le marché des Halles est créé en 1183. Des ponts (Petit-Pont, Pont-au-Change) relient l’île de la Cité à la rive droite commerçante et à la rive gauche, lieu de fondation de l’Université (1215). La construction, sur l’île de la Cité, de la cathédrale Notre-Dame (entreprise en 1163 par l’évêque Maurice de Sully) puis celle de la Sainte-Chapelle (1246-1248) sous Saint Louis et enfin l’agrandissement du Palais royal sous Philippe le Bel (1285-1314) contribuent à faire de la Cité le cœur politique et religieux du royaume de France. 6.3 Autorité et rayonnement Les trois parties du Paris médiéval (la Cité, la rive droite commerçante et la rive gauche universitaire) s’étendent et gagnent en importance. Deux autorités, souvent rivales, s’établissent. Un prévôt du roi, installé au Châtelet, dirige la ville à la place du monarque. Un prévôt des marchands, résidant à l’Hôtel de Ville, est responsable des marchés pour les corporations. En 1257, Robert de Sorbon, confesseur de Saint Louis, reçoit l’autorisation de créer un collège, la Sorbonne. Des étudiants affluent de tous les pays et l’université de Paris devient l’un des grands centres intellectuels (théologie, philosophie) de la chrétienté médiévale. Ses grands maîtres sont notamment Bonaventure, Thomas d’Aquin ou encore Jean de Gerson. Avec près de 100 000 habitants, Paris devient, au xiiie siècle, la plus grande ville de l’Europe chrétienne. 6.4 La guerre de Cent Ans et les révoltes Au xive siècle, Charles V (1364-1380) construit une nouvelle enceinte afin de protéger les nouveaux faubourgs contre les Anglais. Elle est défendue à l’ouest et à l’est par les forteresses du Louvre et de la Bastille. Paris connaît une période sombre. Les troubles de la guerre de Cent Ans, succédant à la peste noire de 1348-1349, affaiblissent l’autorité royale et renforcent le pouvoir municipal. Dans un climat de marasme économique, Paris devient un foyer d’agitation révolutionnaire. Les Parisiens se révoltent à plusieurs reprises contre le roi : insurrection d’Étienne Marcel contre le Dauphin (1356-1358), révolte des Maillotins (1382) et de Caboche (1413). La ville prend ouvertement parti pour les Bourguignons contre les Armagnacs (massacrés par la population parisienne en 1418) et le roi. L’Université reconnait même le traité de Troyes (21 mai 1420) qui fait du roi d’Angleterre Henri VI le nouveau souverain français. Paris pactise avec les Anglais, qui prennent le contrôle de la ville de 1422 à 1439, malgré le siège de Jeanne d’Arc en 1429. Roi légitime, Charles VII reprend possession de Paris en 1436. La paix et la prospérité sont restaurées dans la seconde moitié du xve siècle, dans un royaume à nouveau unifié. Les constructions reprennent, parmi lesquelles les hôtels de Sens et de Cluny, qui sont les dernières productions de l’art médiéval. Toutefois, longtemps suspecte, Paris ne retrouve son rôle de capitale que sous François Ier (1515-1547). 6.5 Renaissance et guerres de Religion Les Valois sont des bâtisseurs : nouvel Hôtel de Ville, église Saint-Eustache, palais des Tuileries, Pont-Neuf. Le vieux Louvre de Philippe Auguste laisse la place à des bâtiments Renaissance. Ouverte aux idées de la Renaissance, la ville connaît à nouveau un grand rayonnement intellectuel et culturel : essor de l’imprimerie et de l’humanisme, fondation du Collège de France par Guillaume Budé, nombreux savants (Ambroise Paré, Bernard Palissy), poètes de la Pléiade (Pierre de Ronsard, Joachim Du Bellay). Bastion catholique, Paris est foncièrement hostile à la Réforme. Les passions se déchaînent rapidement et de violents conflits religieux éclatent, à partir de 1534, entre les catholiques et les protestants. Les guerres de Religion culminent avec le massacre de la Saint-Barthélemy en 1572, au cours duquel des milliers de huguenots sont assassinés. Lors de la « journée des barricades » (12 mai 1588), organisée par la Ligue et son chef Henri de Guise, le roi Henri III doit s’enfuir. L’assassinat du duc de Guise, en décembre 1588, provoque un nouveau soulèvement dans la capitale, qui est assiégée par Henri III. Défendue par le duc de Mayenne, elle connaît alors une grave famine (1589). Henri III s’apprête à s’emparer de Paris lorsqu’il est assassiné par un moine ligueur fanatique, Jacques Clément (août 1589). La paix n’est restaurée qu’en 1594, après l’abjuration et l’entrée à Paris du nouveau roi Bourbon, Henri IV. 6.6 Les chantiers d’Henri IV Paris reprend son expansion économique et urbaine sous le règne des Bourbons. La capitale est embellie par de nouvelles réalisations. Sous Henri IV sont construits la place Royale (actuelle place des Vosges), la place Dauphine, les quais de l’Arsenal, de l’Horloge et des Orfèvres. Le Pont-Neuf est achevé. Les constructions s’accélèrent sous la monarchie absolue et centralisatrice : édification du palais du Luxembourg par Marie de Médicis, construction du Palais-Cardinal (Palais-Royal) par Richelieu, du Val-de-Grâce par Anne d’Autriche. La capitale s’agrandit sous Louis XIII. Le développement de nouveaux quartiers (Marais, faubourg Saint-Honoré, Bastille, faubourg Saint-Germain) entraîne l’édification d’une nouvelle enceinte (actuels Grands Boulevards). L’île Saint-Louis fait l’objet d’un vaste aménagement (hôtel Lambert, hôtel Lauzun). Le rayonnement culturel de la capitale se renforce avec la création de l’Imprimerie royale en 1620, du Jardin des Plantes en 1626 et de l’Académie française en 1635 (voir Institut de France). 6.7 Le Paris classique et les Lumières Au milieu du xviie siècle, une conjoncture de baisse des prix et l’instauration par Mazarin de nouveaux impôts à Paris motivent le mécontentement des Parisiens et sont à l’origine des troubles de la Fronde (1648-1652), qui provoquent le départ du jeune roi Louis XIV : journée des Barricades (26 août 1648), bataille du faubourg Saint-Antoine (2 juillet 1652). Louis XIV, gardant en mémoire le souvenir de la Fronde, délaisse Paris et part s’installer avec sa cour à Versailles (1680). Toutefois, Paris reste le siège du Parlement et la capitale économique du pays. Les constructions majestueuses se poursuivent sous l’autorité de Colbert, qui fait appel à de grands architectes (François Mansart, Claude Perrault) : achèvement du Louvre (colonnades de Perrault), création de l’Observatoire, hôtel des Invalides, hôpital de la Salpêtrière, place Louis-le-Grand (actuelle place Vendôme), place du Carrousel, jardin des Tuileries, manufacture des Gobelins, portes monumentales (arcs de triomphe des portes Saint-Denis et Saint-Martin). Ce faste architectural contraste fortement avec le Paris des travailleurs, surpeuplé, misérable (disettes) et dangereux. Une charge de lieutenant de police est créée en 1667. L’éclairage public des rues la nuit est instauré. Le contraste entre ces deux Paris s’accentue sous la Régence et sous Louis XV. Celui-ci fait construire la vaste place de la Concorde (ancienne place Louis-XV) et la perspective des Champs-Élysées. L’architecte Germain Soufflot édifie l’église Sainte-Geneviève (Panthéon). La fièvre des affaires, le développement des banques, de la finance et du négoce entraînent une forte spéculation immobilière, avec la construction de beaux immeubles et de magnifiques hôtels particuliers (hôtel Crillon). L’expansion urbaine de Paris se poursuit vers le nord (quartier de la Chaussée-d’Antin) et vers l’ouest. En 1789, la ville compte plus de 600 000 habitants. Le rayonnement de Paris, capitale intellectuelle et culturelle de l’Europe, atteint son apogée au xviiie siècle. La vie littéraire et artistique se développe dans les églises (musique baroque), les théâtres (Odéon, future Comédie-Française), les salons (Mme de Tencin, Mme Geoffrin, Mme de Lambert) et les cafés, qui se multiplient (Le Procope). Les idées des encyclopédistes y connaissent une grande diffusion. 6.8 La Révolution La crise économique et sociale et le coût de la vie provoquent à Paris des émeutes prérévolutionnaires (faubourg Saint-Antoine, 28 avril 1789). Tandis que les États généraux, réunis à Versailles en mai-juin 1789, procèdent à une révolution bourgeoise et pacifique, substituant à la monarchie absolue une monarchie constitutionnelle, Paris, confrontée à la disette, s’engage dans une révolution violente et créé sa propre milice. La prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, permet à la population de s’armer. À la suite d’un incident (« banquet des gardes du corps »), la foule parisienne en colère se porte à Versailles pour ramener le roi et sa famille à Paris. Mais la fuite du roi (20 juin 1791), puis la fusillade du Champ-de-Mars (17 juillet 1791) marquent la rupture de la capitale et du roi. Le mouvement révolutionnaire s’accentue tandis que les milieux populaires sont gagnés par un état d’esprit égalitaire, impulsif et violent (« sans-culottisme »). Il débouche sur l’instauration de la Ire République et de la Terreur (voir Révolution française). 6.9 Aménagements et grands travaux Pendant la Révolution et sous Napoléon Ier, la suprématie de Paris sur le reste du pays s’accroît. Une politique de grands travaux est entreprise par Napoléon, qui rêve de faire de Paris le miroir de la France et la capitale de l’Europe : agrandissement du Louvre, Arc de Triomphe, colonne Vendôme, achèvement du Panthéon, église de la Madeleine. D’importants aménagements sont apportés en matière d’équipements publics : réseaux d’égouts, ponts, quais, hôpitaux, création d’abattoirs et de marchés (halles au blé et au vin), construction du canal de l’Ourcq. L’embellissement et l’équipement de Paris se poursuivent tout au long du xixe siècle (Restauration, monarchie de Juillet, second Empire). Parallèlement, la ville demeure politiquement agitée et connaît plusieurs insurrections (révolution de juillet 1830, de février 1848, Commune de Paris de 1871), tandis que s’effectue sa grande mutation sociale et économique (révolution industrielle et des transports, immigration massive). Une population trop nombreuse d’artisans pauvres, de petits boutiquiers et d’ouvriers commence à s’entasser à l’est de la capitale. Les limites urbaines ayant reculé, le chef du gouvernement Louis Adolphe Thiers ordonne en 1844 la réalisation d’une nouvelle enceinte, à l’emplacement de l’actuel Boulevard périphérique. La centralisation politique, administrative, économique et culturelle en faveur de la capitale est renforcée sous le second Empire. L’empereur Napoléon III nourrit de hautes ambitions pour Paris et, à partir de 1852, avec le préfet de la Seine, le baron Georges Haussmann, impose à la ville une partie de sa physionomie actuelle. Elle est remodelée à la fois dans un souci d’urbanisme et de maintien de l’ordre public. Entouré de nombreux ingénieurs dont Jean-Charles Alphand, le baron Haussmann entreprend de grands travaux d’embellissement, d’assainissement et d’équipements modernes de la capitale : nouveaux égouts, réservoirs, éclairage au gaz, aménagements des espaces verts (parc des Buttes-Chaumont au nord et parc Montsouris au sud, conçus sur le site d’anciennes carrières, jardins du bois de Boulogne à l’ouest et du bois de Vincennes au sud-est), agrandissement des gares et création de la « Petite Ceinture » (ceinture de chemin de fer périphérique), construction de nouveaux ponts, d’hôpitaux (Lariboisière, Sainte-Anne), du Théâtre de l’Opéra (par Charles Garnier), de la place de l’Étoile (aujourd’hui place Charles-de-Gaulle). Le centre de la capitale est percé de grandes avenues rectilignes, bordées d’immeubles cossus et bourgeois : axe méridien (boulevard Saint-Michel, boulevard de Sébastopol), axe transversal (rue de Rivoli, avenue Daumesnil), Grands Boulevards, boulevard Saint-Germain. Les grandes Halles centrales sont réaménagées, avec la création des pavillons de Victor Baltard. 6.10 La Commune de 1871 L’essor industriel de la ville s’accompagne d’une véritable explosion démographique (1,8 million d’habitants en 1871). Le refoulement de la population ouvrière vers les quartiers périphériques orientaux, déjà surpeuplés, accentue encore le déséquilibre social entre l’est et l’ouest de la capitale. La chute du second Empire (4 septembre 1870), la guerre franco-prussienne de 1870-1871 (siège de Paris, septembre 1870-janvier 1871 ; capitulation de Paris, 28 janvier 1871) et le transfert de l’Assemblée et du gouvernement Thiers à Versailles provoquent une nouvelle révolution parisienne, soutenue par l’Association internationale des travailleurs, la Commune de Paris (mars à mai 1871). Les communards brûlent une grande partie du centre de la ville et 20 000 Parisiens sont tués en défendant la ville contre les troupes de la IIIe République (les « versaillais »). La Commune est la dernière grande insurrection parisienne. Paris connaît, sous la IIIe République, une forte prospérité économique, marquée par les Expositions universelles de 1878, de 1889 (construction de la tour Eiffel) et de 1900 (construction du Grand et du Petit Palais, du pont Alexandre-III et du premier métropolitain). Au sommet de la butte Montmartre est construite la basilique du Sacré-Cœur (1876-1910), et des quartiers nouveaux s’étendent à l’ouest (Trocadéro, Passy, Auteuil). Alimentée par un exode rural massif, la population parisienne compte plus de 2,5 millions d’habitants en 1896. La ville connaît à nouveau un extraordinaire foisonnement culturel et artistique, sur le plan littéraire (Émile Zola, Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Pierre Reverdy, etc.) et surtout sur le plan de la peinture avec les impressionnistes (Monet, Renoir, Pissarro), puis, au début du xxe siècle, avec les peintres du Bateau-Lavoir et Henri de Toulouse-Lautrec à Montmartre. 6.11 Le xxe siècle Pendant la Première Guerre mondiale, l’armée de Paris est mobilisée pour stopper l’avancée des troupes allemandes vers la Marne (taxis de la Marne). En 1918, des bombardements allemands, effectués notamment par des dirigeables (Zeppelin) et des avions (Gotha), frappent la capitale. L’expansion urbaine reprend durant l’entre-deux-guerres. Débordant ses dernières enceintes, la capitale commence à s’étendre sur tout le département de la Seine. Les fortifications sont démolies et remplacées par une ceinture de boulevards extérieurs (boulevards des Maréchaux). Un nouveau matériau, le béton, fait son apparition. Utilisé par les architectes Auguste Perret et Le Corbusier, il favorise, plus tard, le développement d’une banlieue tentaculaire et un renouveau architectural. Une vie intellectuelle et artistique, toujours très intense et cosmopolite, se développe dans le quartier de Montparnasse dont les cafés sont fréquentés par Paul Éluard, Pablo Picasso, Louis Aragon, Ernest Hemingway, Jean Cocteau ou encore André Breton. À la même époque, la capitale est secouée par des grèves syndicales et de violentes manifestations populaires, conduites par l’extrême droite nationaliste (1934) ou par les partis ouvriers (1936). Au début de la Seconde Guerre mondiale, après le départ du gouvernement pour Tours (10 juin 1940), Paris, qui n’est plus défendue, est occupée par l’armée allemande (14 juin 1940). La capitale connaît, sous l’Occupation, l’une des périodes les plus sombres de son histoire. Dès 1941 se forment des groupes de résistance, rapidement fédérés dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI) sous l’autorité du Conseil national de la Résistance. À l’opposé, la collaboration des autorités parisiennes et nationales avec l’occupant nazi débouche sur de multiples arrestations et déportations de juifs et de résistants, ainsi que sur des exécutions sommaires d’otages (mont Valérien). Lors de la grande rafle de juillet 1942, 30 000 juifs parisiens sont arrêtés le même jour et envoyés dans des camps d’extermination (voir rafle du Vel’ d’Hiv). À l’approche des troupes alliées, les FFI de la capitale donnent le signal de l’insurrection (19 août 1944), inaugurant ainsi la libération de Paris. Ils reçoivent le soutien de la police municipale et d’une grande partie de la population. La 2e division blindée du général Leclerc entre dans Paris le 24 août 1944. Le général allemand von Choltitz, gouverneur militaire de Paris, désobéissant aux ordres d’Hitler, refuse de faire sauter les ponts et les principaux édifices de Paris qui avaient été minés. Il se rend à Leclerc le 25 août. Le général de Gaulle arrive à Paris le 26 août, où il reçoit un accueil triomphal (descente des Champs-Élysées). Paris sort de la guerre relativement peu endommagée. La croissance urbaine et économique reprend durant les années euphoriques des Trente Glorieuses. Une grave crise du logement entraîne la construction hâtive de vastes ensembles immobiliers en béton à la périphérie de la ville et dans les banlieues. Dans les années 1959-1960, la vie intellectuelle parisienne foisonne dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés (Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir). 6.12 Paris contemporain En mai 1968, Paris est le théâtre d’un vaste mouvement contestataire étudiant puis ouvrier, qui débouche sur la fermeture de l’université de Nanterre (2 mai) puis de la Sorbonne (3 mai). De violents affrontements éclatent entre étudiants et forces de l’ordre (émeutes et barricades dans la nuit du 10 au 11 mai au Quartier latin). La grande manifestation étudiante et ouvrière du 13 mai et la grève générale qui paralyse le pays sont suivies par les accords de Grenelle (27 mai), puis par la contre-manifestation des Champs-Élysées (30 mai), organisée par les partisans du général de Gaulle (voir Mai 68). Parmi les grandes réalisations qui marquent le paysage urbain de Paris au cours des dernières décennies du xxe siècle et des premières années du xxie siècle figurent l’opération Maine-Montparnasse, la transformation du quartier des Halles avec la construction du forum et du Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou, le front de Seine, le parc de la Villette (Cité des sciences et de l’industrie, Cité de la musique), le palais omnisports Paris-Bercy (POPB), la pyramide du Louvre, le ministère de l’Économie et des Finances, la bibliothèque François-Mitterrand (voir Bibliothèque nationale de France), le quartier de la Défense, la Grande Arche, l’Opéra Paris Bastille et le musée du quai Branly. En banlieue, beaucoup de cités des années 1950-1970, aujourd’hui très dégradées et habitées par des populations souvent défavorisées, notamment immigrées, connaissent au début des années 2000 une forte tension sociale. En mars 2001, les élections municipales voient la victoire du socialiste Bertrand Delanoë, soutenu par la gauche plurielle, dont les listes l’emportent dans quatorze arrondissements sur vingt. Ce scrutin marque un changement de majorité historique à la tête de la capitale, puisque c’est le premier depuis un siècle. Population (2005) : 2 153 600 habitants ; agglomération parisienne : 9 794 337 habitants. Superficie (Paris) : 105 km2 ; (agglomération) : 2 575 km2 (379 communes).

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