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PANGERMANISME

Publié le 02/12/2021

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La doctrine politique du pangermanisme entend réaliser l'unité politique de l'Allemagne en regroupant autant d'Allemands que possible en un seul État. S'identifiant avant la création du IIe Reich (1871) au nationalisme allemand, il inspire la création de la Ligue pangermaniste (1891), qui devient un lobby influent tant auprès du pouvoir impérial que des élites militaires, industrielles et intellectuelles. Avec à sa tête Ernst Hasse, elle diffuse une vision catastrophiste de l'histoire : selon elle, l'Allemagne, nation fragile, de création récente, serait en butte à l'hostilité de ses voisins, qui travailleraient à sa perte. Celle-ci, pour survivre, doit se placer au-dessus des relations internationales et tenter de réunir aussi bien les Allemands qui vivent au-delà de ses frontières (Autriche-Hongrie) que les peuples « cousins » (Flamands, Hollandais, Suisses). Par conséquent, les autres peuples (Slaves, Magyars, Latins) seraient déportés hors du nouveau Reich. Même s'ils ne renoncent pas à un empire colonial outre-mer (Afrique du Sud, Maroc, Asie Mineure, Pacifique), les pangermanistes privilégient l'idée d'une (re)colonisation de l'Europe centrale et orientale. La Première Guerre mondiale est censée, selon la Ligue, avec à sa tête Heinrich Class depuis 1908, réaliser les ambitions du Reich par l'annexion de territoires qu'il serait possible de (re)germaniser par assimilation ou expulsion des populations vaincues. La question allemande trouverait alors sa solution définitive. La Ligue renforce encore son influence après la défaite, car elle cristallise les idées et les revendications des nationalistes humiliés par le traité de Versailles. Son antisémitisme est alors patent : H. Class la dote d'une filiale antijuive en 1922. Toutefois, l'une de ses revendications fondamentales demeure l'Anschluss. La Ligue est ainsi à la pointe du front du refus au « Diktat » de Versailles. Néanmoins, elle n'est pas - et n'a jamais été - une organisation de masse. Elle pense donc s'appuyer sur le parti nazi qui se constitue. H. Class rencontre Hitler en 1920 : le national-socialisme lui permettrait de toucher les milieux populaires. La Ligue, dont les idées ont influencé l'auteur de Mein Kampf, travaille dès lors à son insu au profit du nazisme qu'elle croit utiliser. Mais Hitler, dès 1924, refuse de négocier avec elle : il a déjà dépassé, par son antisémitisme de masse, l'idée d'un Anschluss-soumission de l'Autriche et, par le choix d'alliances opportunes, le pangermanisme classique. Le rôle de médiation de la Ligue au sein de la droite demeure cependant important sous la république de Weimar. Les pangermanistes, après 1933, sont sommés de se rallier au nazisme, malgré leur antériorité historique et sa dette idéologique à leur égard. Du reste, l'Anschluss et l'annexion des Sudètes (1938) réalisent les principaux objectifs de la Ligue qui, dès lors, n'a plus de raison d'être aux yeux du « Führer ». Il la dissout en mars 1939. Gilles MASTALSKI

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