Otto dix
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
· Otto Dix est né à Untermhaus le 2 décembre 1891.
Il est issu d'un milieu ouvrier (son père Franz travaillait dans une mine de fer), mais
reçoit une éducation artistique par sa mère qui s'intéressait à la musique et à la
peinture.
· Otto Dix est admis en 1910 à l’Ecole des Arts décoratifs de Dresde, un des centres de
l’expressionnisme germanique où il assimile les nouveautés, et devient peintre de
portraits.
A la proclamation de la guerre, il s’engage avec enthousiasme dans l’armée allemande
et prend part à la bataille de la Somme, puis part sur le front de l’Est en 1917.
Il est
gravement blessé plusieurs fois.
La guerre, qui le traumatise profondément, deviendra
le thème majeur de son œuvre, à travers ses toiles, mais aussi par de nombreux dessins
et gravures.
En 1923, la toile La Tranchée , décrivant les corps démembrés et
décomposés des soldats, provoque une telle fureur du public qu’elle doit êtres cachée
derrière un rideau.
Après la guerre, Dix affirme son style, très graphique et mouvementé, agressif et
relevé par une palette de couleurs acides et froides, qui lui permet de décrire son
époque avec une grande cruauté.
Il est alors considéré comme le chef de file de la
Nouvelle Objectivité allemande, aux côtés du peintre, et comme lui ancien vétéran
George Grosz .
Les dignitaires nazis, à leur arrivée au pouvoir en 1933, jugèrent l’art de Dix «
dégénéré » et le font renvoyer de son poste de professeur à l’Académie de Dresde.
Plusieurs de ses œuvres sont exposées à la fameuse exposition d’« Art dégénéré »
organisée par les fascistes, puis brûlées (notamment La Tranchée ).
Otto Dix meurt à
Singen en 1969, âgé de 78 ans.
· En 1932, Dix a réalisé l’œuvre la plus importante qu’ait suscitée la Grande Guerre, un
triptyque composé sur le modèle des maîtres anciens.
Le panneau central reprend la
composition de La tranchée , une vision d’épouvante où un soldat, le visage recouvert
d’un masque de gaz, demeure seul vivant dans une tranchée effondrée, près d’un abri
reversé.
Des cadavres achèvent de pourrir alors qu’un squelette est demeuré accroché
à la branche d’un arbre.
Les panneaux latéraux figurent le départ vers le front et le
retour de deux blessés.
Sur la prédelle, des dormeurs ou des des cadavres sont allongés
sous une toile de tente.
Le triptyque, peint sur bois est exécuté d’une manière
soigneuse et extrêmement réaliste.
Alors que les dessins préparatoires décident
seulement des silhouettes et de la construction, la peinture cultive l’illusionnisme
jusqu’au morbide insupportable des chairs putréfiées, des vers et la gangrène.
Les
jambes d’un mort sont constellées de pustules ou de blessures purulentes, comme les
membres du Christ dans le retable d’Isenheim.
L’espace est saturé de corps, de débris,
de formes déchirées.
Il est traversé par des verticales hérissées.
Jusqu’aux cieux qui
inquiètent : des nuées, des tourbillons rougeâtres y circulent, souvenirs de la Bataille
d’Alexandre d’Altdorfer et signes de la catastrophe qui étend son empire à la nature
entière..
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