Databac

otto dix

Publié le 06/12/2021

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : otto dix. Ce document contient 922 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Echange
Cécile Arnal

Histoire des Arts pour l'Histoire Géographie

Thématique : Art, Etat et pouvoir

Présentation de l'oeuvre
Titre : La Guerre
Auteur : Otto Dix (1891-1969)
Date de réalisation : 1929-1932
Lieu de conservation : Dresde, Stadtmuseum
Triptyque (tableau en 3 partie), peinture sur bois (204 x 204cm)
Courant artistique : Nouvelle Objectivité
Catégorie : Arts visuels

I Description
Cette oeuvre est un triptyque. Un triptyque est une oeuvre peinte ou sculptée
réalisée sur un support composé de trois panneaux, dont les deux volets extérieurs
peuvent se replier sur le panneau central.
1) Plans
Sur le volet gauche, une roue apparait au premier plan, tandis que des soldats, au
second plan, tournant le dos au spectateur partent au combat. En arrière-plan, le conflit
fait rage. Les lumières rougeoyantes des combats et la fumée qui s'en dégagent
présentent la réalité de la guerre.
Sur le panneau central, le premier plan présente les ravages de la guerre. Des
corps décharnés gisent ça et là, des membres épars sont éparpillés : un cadavre propulsé
dans un arbre sur la gauche, une main frappée par la mort au centre de monticule de
chairs humaines. La plupart des personnages représentés ne voient rien ou presque rien :
yeux fermés par la mort ou le sommeil, regards obturés par les bandages ou les masques
à gaz... L'arrière-plan montre un paysage dévasté par la guerre
1

Cécile Arnal

Histoire des Arts pour l'Histoire Géographie

Thématique : Art, Etat et pouvoir
Sur le volet droit, tandis que des corps inertes sont présentés au premier plan,
un seul un homme vivant parmi les décombres apparaît. Il tente en vain de soutenir un
compagnon inerte, la tête ensanglantée. Le regard fixe, il scrute le spectateur, tel un
appel qu'il sait déjà vain. L'arrière-plan présente une fournaise infernale.
2) Couleurs
Les couleurs sont contrastées et oscillent entre le gris foncé, clair et le rouge
vif, orangé. Le gris marque les soldats, leur casque, leurs vêtements, leurs armes./ le
blanc présente le néant consécutif au carnage, la mort. Le rouge est telle une fournaise,
il souligne l'horreur de la guerre, son côté dramatique, le sang que la guerre fait couler,
la fureur humaine déchaînée.
3) Composition
La chronologie impliquée dans le tableau implique également un cercle vicieux,
infernal : à gauche les soldats partent au front, au milieu, ils subissent l'horreur, à
droite, blessés, ils rentrent chez eux ou rejoignent le camp. La prédelle (panneau situé
tout en bas) peut indiquer le repos ou la mort. Mais dans tous les cas, le tableau dénonce
l'éternel retour au front des soldats. On ne retrouve aucune ligne permettant de
trouver le point de fuite, ce qui interdit toute impression de stabilité. Tout le tableau
inspire donc le chaos.

II Analyse de l'oeuvre
1)

Ce tableau est réalisé dix ans après la première guerre mondiale.

L'expérience de la guerre a bouleversé l'artiste. Engagé volontaire au début du conflit,
nationaliste, il découvre rapidement l'horreur de la guerre et la souffrance. Ainsi c'est
avec un réalisme extrême qu'il représente des cadavres pourrissants, un squelette et un
paysage dévasté. Tout cela illustre sa propre expérience traumatisante du conflit. Il
déclare à ce propos : « J'ai avant tout représenté les suites terrifiantes de la guerre.

Je crois que personne d'autre n'a vu comme moi la réalité de cette guerre, les
déchirements, les blessures, la douleur. «
Le but de cette oeuvre n'est pas de provoquer angoisse ou panique, mais

« simplement transmettre la connaissance du caractère redoutable de la guerre, pour
éveiller les forces destinées à la détourner «. Ce triptyque est présenté une seule fois
dans une exposition à Berlin en 1938. Il est ensuite interdit par les autorités nazies.
2)

Tout au long de sa carrière, Otto Dix a peint des sujets religieux et cette

oeuvre est précisément présentée sous forme de triptyque. Traditionnellement les
triptyques avaient une fonction religieuse. On les plaçait dans les églises, au-dessus des
autels. Les peintures ou les sculptures qui y prenaient place avaient des sujets religieux.
3)

Otto Dix fut proche du Mouvement artistique Dada, critiquant ainsi par

l'absurde la guerre et l'Etat. Au moment où Otto Dix réalise ce triptyque, il habite et
travaille à Berlin où sa peinture critique atteint son apogée. Il est alors un artiste du
2

Cécile Arnal

Histoire des Arts pour l'Histoire Géographie

Thématique : Art, Etat et pouvoir
mouvement de la Nouvelle Objectvité, dont il est un des pères fondateurs. Ce
mouvement se développe dans plusieurs grandes villes d'Allemagne et réunit alors
beaucoup de grands artistes et intellectuels qui ont fortement pris conscience de leur
responsabilité politique et de leur « devoir contestataire «. Il se caractérise par une
volonté de représenter le réel sans fard. L'art lui sert d'arme. En peinture, les mêmes
préoccupations sociales aboutissent à des oeuvres parfois aux limites de la caricature.
Les artistes de la Nouvelle Objectivité seront nombreux à être pointés du doigt comme
« artistes dégénérés « par le régime Nazi. C'est pourquoi d'ailleurs le mouvement
s'éteint en 1933, avec l'arrivée d'Hitler au pouvoir. De nombreux artistes partent en
exil.

3

Liens utiles