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On ne travaille plus là où l'on vit; on ne vit plus là où l'on travaille (Antoine Prost). Qu'en pensez-vous ?

Publié le 09/12/2021

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« Selon Antoine Prost, « on ne travaille plus là où Von vit ; on ne vit plus là où l'on travaille ».

Cette différenciation des espaces du travail etde la vie inhérente à certains métiers (nous pensons par exemple aux personnes naviguant de tous les transports ou aux représentantsde commerce) s'est en effet étendue à la plupart des métiers et des travailleurs.

Les embouteillages des grandes villes et des artères lesdesservant, les trains emplis de banlieusards en sont bien la preuve.

Cette dichotomie est-elle bénéfique ? Quels en sont lesinconvénients et les avantages ? La dissociation du lieu de résidence et de profession comporte de multiples inconvénients pour l'individu et la collectivité.Examinons en premier lieu les problèmes occasionnés à l'usager par ce nouveau trait de société propre au XXe siècle.

La distance à couvrirpour se rendre à son travail peut varier, en kilomètres et en temps.

Elle peut être exceptionnelle comme dans le cas des professions àmutations obligatoires où l'intéressé ne choisit pas son lieu de travail, dans certaines administrations ou dans l'Éducation nationale.

Sil'intéressé refuse de déménager ou ne peut pas, pour des raisons familiales le plus souvent, il vit le drame des semaines coupées endeux, des nuits à l'hôtel, des coups de téléphone pour éviter la tristesse, des multiples voyages en train...La plupart du temps, la distance entre le domicile et le travail permet de revenir le soir (et non pas à midi).

Peu de couples déjeunentchez eux, peu d'enfants dont les deux parents travaillent à l'extérieur ne prennent pas leur repas de midi dans les établissementsscolaires.

La journée est donc longue pour les enfants et les parents.

Travailler loin de chez soi est synonyme de fatigue et de dépense.Fatigue car, aux horaires réels de la journée et de la semaine de travail, s'ajoute le temps passé en déplacements : une heure à troisheures par jour, aller-retour dans les grandes villes.

Ce temps passé en voiture ou dans les transports en commun ne peut qu'êtrefatigant car il s'effectue avec la foule, dans les embouteillages pour celui qui conduit sa voiture, dans la cohue des autres usagers pourl'utilisateur des transports en commun.

Rares sont ceux qui peuvent aller à contre-courant des flux géographiques et des horaires de lamajorité.Ces déplacements coûtent également cher : achat et entretien d'une ou de deux voitures personnelles, cartes d'abonnement (en partieremboursées par l'employeur) de transports en commun.Fatigue, énervement sont le lot de ceux qui travaillent loin de leur domicile.

Cela a bien sûr des répercussions sur leur temps réel detravail, soit qu'ils arrivent en retard pour des raisons parfois indépendantes de leur volonté (embouteillages, problèmes de parking,grèves de transport), soit qu'ils aient déjà dépensé une partie de leur énergie dans le trajet effectué.Les conséquences sur leur vie privée sont également néfastes : problèmes d'horaires pour déposer les enfants à la crèche, à l'école,problèmes pour les reprendre avant l'heure de fermeture, soirées écourtées, cohue dans les magasins où tout le monde se retrouve à lamême heure vers 18 h-19 h ou le même jour libre, c'est-à-dire le samedi.Longues journées, fatigue, entassement, maisons désertées, enfants seuls : tels sont les principaux inconvénients pour l'individu quitravaille loin de son domicile. Les problèmes se retrouvent également au niveau de la collectivité.Les grandes agglomérations voient se multiplier ces migrations bi-quotidiennes : embouteillages inextricables entre certaines heures,impossibilité de garer les voitures en nombre excessif, pollution, engorgement des transports en commun.

Outre ces inconvénients, onvoit croître l'écart entre les lieux de travail et les lieux de résidence, ce qui crée un déséquilibre géographique.

Aux cités-dortoirs dont onconnaît la triste histoire, répondent les quartiers de bureaux désertés à partir de 18 heures.Il semble bien qu'une distance excessive entre les lieux d'habitation et de travail soit nuisible à l'usager comme à la collectivité.

Doit-onpour autant revenir à la situation préalable, celle de la coïncidence entre ces deux espaces et n'y a-t-il pas, là aussi, des arguments pouret des arguments contre ? Travailler chez soi n'est pas un phénomène nouveau, il est au contraire le propre du travail productif avant la révolution industrielle :travail de l'agriculteur, de l'artisan dont le magasin est en dessous de l'appartement, travail dit « en chambre » dont le travail au noir ouclandestin est une des tristes variantes, travail du commerçant et de certaines professions libérales comme encore souvent le médecin decampagne.L'ouvrier en chambre a un statut particulièrement défavorisé dans la mesure où il est isolé, séparé de compagnons de travail,d'informations et de possibilités de revendications.

Dans ce cas précis, la coïncidence entre le domicile et le lieu de travail est symboled'une exploitation beaucoup plus aisée du travailleur par l'employeur.

Ce n'est évidemment pas le cas des professions où l'on est « sonmaître » comme dans le cas de l'artisan, de certaines professions libérales ou des commerçants qui échappent aux inconvénientsmatériels de transports, de fatigue évoqués précédemment.

Le travail à domicile connaît cependant un regain de prestige auprès desfemmes grâce aux outils modernes de communication : les ordinateurs, les télécopieurs, permettent maintenant que des dossiers soienttraités à domicile et que les informations parviennent à la maison mère.

La possibilité de rester chez soi, d'organiser le temps consacréaux enfants, d'aménager ses horaires, de réduire le temps et la fatigue des transports incitent beaucoup de femmes à choisir ce moded'exercice quand la profession le permet.

Les risques d'isolement et d'exploitation demeurent cependant si des relations suivies avecl'entreprise ne sont pas acceptées de part et d'autre des contractants.Quels sont les avantages d'un « réel » travail au dehors puisque celui-ci est le lot de la majorité ?Philosophiquement, il semble que le travail soit associé à une partie prenante dans la vie sociale.

C'est pourquoi, si longtemps, on en aécarté la femme.

Il implique donc de sortir de chez soi, du milieu familial et domestique pour s'intégrer dans le tissu social.

Aux relationsde couples, avec les enfants, se substituent pendant un temps donné des échanges avec d'autres partenaires (« les collègues de travail »)ou d'autres axes de réflexion.

Le mode de production est donc axé vers l'extérieur.

C'est pourquoi lorsque le travail féminin se réclame debuts idéologiques, et non plus uniquement économiques, il entend se dérouler également « au dehors »>, hors de la cellule domestique,de la cuisine, des soins ménagers, des enfants...Il est évident que dans le débat, propre au XXe siècle, du travail féminin « libération ou asservissement », le fait de sortir de chez soi, deplacer les enfants, de rencontrer des femmes et des hommes sur le lieu de travail, et même d'avoir des horaires, a joué un grand rôle.Tout cela permet à la femme de se mesurer à l'homme, à la société, de valoriser socialement des qualités tenues sous le boisseau à lamaison.

Certes, la médaille a son revers, et l'on peut ironiser sur la prétendue libération de la femme qui jongle avec un emploi du tempsdémentiel, culpabilise à cause de son mari et de ses enfants, cumule les tâches domestiques avec le travail à l'extérieur, gagne -à travailégal - moins qu'un homme et dont le salaire disparaît dans les frais de garde, de ménage et les impôts...Tout est affaire de proportions et de nuances : le travail à l'extérieur permet à l'homme et à la femme une plus grande ouverture, desrelations plus intéressantes avec le monde du travail.

Il faut évidemment que les distances à couvrir soient raisonnables, n'entament pastrop ni le salaire, ni le temps de travail et de loisir, ni l'énergie, ni l'équilibre du travailleur.

Dans le cas précis du travail féminin, s'ajoute ledifficile équilibre avec les tâches maternelles et ménagères que l'évolution des mœurs devrait rendre de moins en moins problématique. Travailler loin de son domicile caractérise aujourd'hui la plupart des métiers exercés par les hommes et les femmes.

Au niveau individuel,les problèmes de distance, de transports, de fatigue, d'énergie gaspillée sont indéniables.

Au niveau de la collectivité, les répercussionssont d'ordre économique et géographique.

Travailler au dehors de chez soi, contrairement au travailleur en chambre si aisémentexploitable, c'est réellement s'intégrer dans le tissu social et économique, dans la production, rencontrer des partenaires qui vous ouvrentdes horizons professionnels, mais également humains.

Cette évolution, apparemment irréversible, doit donc se doubler de réformes dutype des horaires à la carte, de l'extension des transports qui permettent au travail de jouer son rôle d'épanouissement et non de simplefonction économique.. »

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