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Notre-Dame de Paris: En quoi le grotesque Quasimodo devient-il épique et sublime dans cet extrait ?

Publié le 17/06/2023

Extrait du document

« -Victor Hugo : romancier, poète, dramaturge, homme politique.

Figure de proue du XIXème siècle.

Chef de file du Romantisme. -ND de Paris, publié en 1831 : Roman caractéristique du romantisme : goût pour le Moyen Age : le roman nous plonge dans le Paris de 1432, au cœur de la cathédrale gothique ND qui donne son nom au roman. Volonté de faire apparaître ; depuis 18eme siècle et Manon Lescaut par exemple, des perso « ordianires » socialement = des bourgeois, des ouvriers voire des marginaux . Hugo encore + intéressé car aime le thème des misérables et est convaincu par le mélange « grotesque et sublime » -ds ce roman, le héros= Quasimodo (quasi/modo : d’une manière approximative) = héros romantique : marginal, exclu de la société par sa laideur : bossu, borgne, sourd. Recueilli par Claude Frollo enfant et élevé dans la cathédrale dont il devient le sonneur de cloches.

Mais personnage noble par sa bonté d’âme : le seul à aimer véritablement et purement Esméralda : il est « un mélange de grotesque et de sublime » >> -Esméralda, femme, libre, bohémienne, orpheline elle aussi. -Dans ce texte, il sauve Esméralda de la mort et l’emmène dans la cathédrale, lieu sacré, inviolable par les forces de l’ordre.

Livre Huitième, chapitre 6.

Spectaculaire enlèvement d’Esméralda, Quasimodo devient épique et renouvelle le TOPOS du héros protecteur d’une femme fragile et amoureuse : ici amour sublimé, sans pulsion, pur . *projet de lecture >> En quoi le grotesque Quasimodo devient-il épique et sublime dans cet extrait ? 1.

Premier mouvement (l.

1 à 5) : une description omnisciente du bossu - Moment de Pause narrative à un moment où le héros se pose aussi : à l’arrêt endroit stratégique : le portail = l’entrée de ND, permet de créer le sublime et le sacré du passage lieu où les personnages seront en sécurité, coupés de la société qui est pour eux une menace. narrateur omniscient : occasion de décrire Quasimodo avec deux aspects : l’extérieur ( foca externe) et ce à quoi il fait penser ( les comparaisons animales et héroïques) . -Descr à l’imparfait : lexique du corps + adj à la fois dévalorisants et insistant sur une force hors du commun la force, la puissance : « larges » « solides » + comparaison aux piliers de l’église. Personnage disgrâcieux mais devenu presque hors des humains, plus puissant et intemporel - Comparaison au lion en même temps, une image de force et de majesté VS Perso inquiétant, menaçant. 2.

Deuxième mouvement (l.

5 à 10) : foca plus large = les deux êtres que tout oppose -Par opposition, les évocations d’Esméralda visent à montrer sa fragilité, sa beauté, sa pureté.

Effet de contraste (topos du conte de fée paru au 17 eme siècle la belle et la bête) : « toute palpitante » (dramatisation : la peur) comparaison à la draperie blanche » : légèreté symbole de la pureté de la relation : quoique animal, pas de pulsion bestiale, pas d’abus, un respect = un amour épuré, immaculé, virginal et sacré.

Opposition aux mains « calleuses » = rugueuses, évocation charnelle et sensorielle, qu’on trouvera aussi dans l’étreinte. -2 oppositions : 1) il est actif # elle est passive et 2) il est puissant # elle est fragile -Elle est l’objet (COD des phrases) : « il tenait la jeune fille » « il la portait » : elle est fragilisée par la situation vécue, Q n’en profite pas.

Cela dramatise la scène et permet ensuite l’opposition entre eux 2 VS la foule . - « Mais » marque une opposition= douceur, délicatesse.

Le monstre est doté d’une âme bonne.

Il est ce « mélange de grotesque et de sublime » cher à VH.

Douceur qui témoigne aussi de son amour = ce qui rend le personnage sublime.

On repensera au poème « j’aime l’araignée et j’aime l’ortie » ( < tout murmure « amour »>) -Fragilité d’E : peur de « la briser ou la fâner » 2 métaphores : l’objet précieux + la fleur -Suite d’adj très valorisants qui idéalisent la jeune fille # descr dévalorisante de Q. -Marginalité et tragique des perso : elle n’est pas faite pour lui.

Amour impossible : « faire pour d’autres mains que les siennes » -2 attitudes saisies par le narrateur , contrastées elles aussi : « Par moments » # « Puis, tout à coup » : soit retenue, soit étreinte.>> Rythme ternaire et 3 comparaisons : dans les 3 adj qui décrivent Esméralda , puis ligne 8 à 9, avec anaphore comme , comme, comme : rythme ample, qui va bien à l’épopée car agrandit les séquences de phrases Amour idéalisé dans la comparaison à l’amour maternel + « tendresse ».

Compassion pour son sort tragique. -De nv : opposition forte entre physique grotesque de Q « œil de gnome » et son amour sublime. 3.

Troisième mouvement (l.

11 à 15 ) : Quasimodo héros épique face à la foule -Élargissement de la focalisation à la foule qui observe Q : comme une mise en abyme = on regarde Q comme les gens du parvis jusqu’à ce moment du texte : des singuliers et des vb d’action ici des jugements, des impressions et des sentiments aussi des mots au pluriel et des mots génériques comme « les femmes » : l’auteur crée une focalisation plus diversifiée et il donne l’entièreté de la situation , comme une hypotypose très visuelle, détaillée Hugo reste dans son projet de jouer avec des oxymores= sentiments contrastés que Quasimodo suscite : le rire (grotesque) et les larmes (sublime) + « enthousiasme » : admiration.

Il y a comme une consécration, une reconnaissance par le peuple de la valeur du héros.

Chez VH, le peuple ne se trompe pas (écho au début du roman : la foule avait élu Q « le pape des fous » pour son visage qui était une grimace ), mais perso restent en marge, ils sont les actants au milieu de ceux qui n’agissent pas ILS SONT EN MARGE DU LIEU OU SE TROUVE LA FOULE, et au dessus des régnants -Le narrateur héroïse son perso : « sa beauté » + adv « vraiment ».

Beauté morale ici (Effet saisissant car perso décrit par sa laideur depuis début du roman) -La beauté de Quasimodo est originale : non pas extérieure, mais intérieure.

La grande révolution littéraire chez Hugo est esthétique : le laid peut être admirable, il donnera ensuite lieu à des expériences très souvent poétiques ( Baudelaire, par exemple dans « Charogne ») .

Ici, révolution artistique : un sonneur de cloches tordu, crétin montre de la grandeur d’âme, c’est nouveau et c’est une manière de montrer la complexité de la vie et de l’humanité. -Reprise du mot BEAUTE au début de la phrase suivante BEAU = anadiplose et polyptote Effet d’insistance et opposition à son statut social : énumération de termes qui traduisent sa marginalité de nature : il est marginal par naissance et par nature physiologique : « cet orphelin, cet enfant trouvé, ce.... »

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