Niger (1990-1991)
Publié le 20/09/2020
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«
Pressé par une offensive syndicale constante, le général Ali Saibou, chef de
l'État, a dû accepter de remettre en cause les institutions mises en place en
1989, fondées sur le Mouvement national pour la société de développement (MNSD)
- parti unique constitué en mai 1989 - qui scellait l'alliance entre l'armée et
les grands commerçants.
A l'appel de l'Union des syndicats des travailleurs du
Niger (USTN), une grève générale de cinq jours contre les mesures d'économie
budgétaire liées aux accords avec le FMI, et pour l'instauration du
multipartisme, a contraint le chef de l'État à annoncer, le 15 novembre 1990,
devant l'Assemblée nationale, la révision de la Charte nationale et de la
Constitution (plébiscitée à 99,28% en septembre 1989...) et la reconsidération
des réductions budgétaires.
En mars 1991, l'armée s'est retirée des structures
du MNSD, tandis qu'une vingtaine de partis politiques - dont la création avait
été autorisée en décembre 1990 - et de nombreuses associations se préparaient à
la Conférence nationale prévue en juillet 1991 et aux futures échéances
électorales, préludant au retrait des militaires qui dominaient la scène
politique depuis avril 1974.
En mars 1991, la difficile reconduction de Ali Saibou à la tête du MNSD a
illustré la crise de confiance qui existait au sein même du régime, marqué, dès
mars 1990, par l'éviction de l'ancien "numéro deux", le général Amadou Seyni
Maïga, qui commandait le contingent nigérien envoyé en novembre 1990 en Arabie
saoudite, et celle du lieutenant-colonel Mamadou Tandja, privé du portefeuille
de l'Intérieur en mars 1991.
C'est dans ce climat incertain que les 44 Touaregs
détenus pour "atteinte à la sûreté de l'État" ont été acquittés, en avril 1991,
après la violente répression de leur mouvement par l'armée en mai 1990
(officiellement 63 mors).
Pratiquement en état de cessation de paiements, le Niger, qui a bénéficié d'une
importante remise de sa dette à l'égard de la France (plus de 80 milliards FCFA)
et du traditionnel appui de la Communauté européenne, a tenté en 1991 de
racheter sa dette commerciale (à 18% de la valeur des créances), avec le
soutien, notamment, de la Banque mondiale et du Trésor français.
L'effondrement
des recettes de l'uranium, un important déficit céréalier en 1991 (300 000
tonnes), la contrebande persistante avec le Nigéria ont assombri la situation
économique de ce pays où le FMI a commencé à intervenir en 1983.
Recevant en
avril 1991 le nouveau président tchadien Idriss Déby, les autorités nigériennes
ont appelé à la réconciliation les nombreux partisans armés de l'ancien
président tchadien Hissène Habré, repliés au Niger depuis décembre 1990..
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