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Nicolas de Cuse

Publié le 16/05/2020

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« Nicolas de Cuse Celui dont on a dit qu'il était le penseur le plus original du XVe s.

est déjà un homme tout entier hors du Moyen Ageet qui, moins que les Renaissants de la génération suivante, sera empêtré de magie et d'astrologie.

Très au fait dela «science» de son temps, il étudia le droit, les mathématiques, la philosophie, à Padoue (célèbre pour sonenseignement du droit), à Heidelberg, à Cologne.Prêtre, puis cardinal et évêque, il fut aussi gouverneur de Rome.

Parmi les nombreuses missions dont il fut chargé,pointons celle qui l'occupa à réformer les abus de l'Eglise en Allemagne, aux Pays-Bas et en Bohême.Sa pensée il ne l'expose pas à la façon architecturale et pesante des scolastiques mais sous forme de dialogues, àla manière de Platon, qui visent à la conciliation par dépassement dialectique des contraires.

C'est dire qu'ilprofessait déjà en quelque sorte le grand art hégélien du travail du négatif, de l'antithèse qui seule peut amener aurenouvellement de la thèse dans la synthèse.De ce penseur immense nous ne retiendrons que, du point de vue théologico-philosophique, sa « Docte ignorance »(De docta ignorantia), et, du point de vue éthico-religieux, sa « Paix de la foi» (De pace fidei). Il ne fit pas école, et si Giordano Bruno, un siècle plus tard, s'en inspira et le cite, beaucoup, de son temps et après,l'ignorèrent. La docte ignorance « Entre le fini et l'infini il n'y a aucune proportion». Au fond, on peut dire que pour Nicolas il n'est de vérité que partielle, que l'esprit seul mesure, usant de l'intellectcomme d'un compas qu'il ouvre ou rétrécit suivant l'objet à connaître dans son unité. Quant à Dieu, il n'y a en lui, infini négatif, ni opposition, ni différence, ni mesure, il serait en quelque sorte un«super-compas» capable de s'ouvrir et de se rétrécir en même temps.

C'est ce que Nicolas appelle la coïncidencedes contraires, dans laquelle le maximum absolu et le minimum absolu coïncident.

Ce qui veut dire que Dieu : ...

transcende toute affirmation et toute négation.

Tout ce que nous concevons qu'il est, il n'est pas plus vraid'affirmer qu'il le soit plutôt que de le nier; tout ce que nous concevons qu'il n'est pas, il n'est pas plus vrai de nierqu'il le soit, plutôt que de l'affirmer. Idée qui va même plus loin que la traditionnelle théologie négative qui reconnaît qu'il est à tout le moins possible dedire ce que Dieu n'est pas, même si on ne saurait dire ce qu'il est . D'où, chez Nicolas, cette distinction importante entre un infini négatif (ou Dieu) qui échappe à notre entendementet qu'aucun concept ne saurait définir, et l'univers, le monde, sorte d'infini « privatif » ou « indéfini » qui dépend deDieu, qui en chacune de ses parties est fini, qui est mesurable, et qui ne comporte plus de centre absolu. Ainsi la Terre n'est plus au centre du monde, et la coupure cosmologique qui existait entre le monde sublunaire et lemonde supralunaire disparaît.

Le monde devient cette sphère infinie dont le centre est partout et la circonférencenulle part.

Chaque observateur est donc en quelque sorte immobile au centre de l'univers.

Révolution qui annonce et«dépasse» même celle d'un Copernic et son héliocentrisme. L'homme, dans sa finitude radicale, est capable de mesurer les choses de l'univers tout en reconnaissant sonignorance radicale de l'infini négatif ou Dieu.

En cela est sa docte ignorance tout autant que son éminente dignitéde penseur et d'acteur. La paix de la foi C'est en 1453 — l'année même de la prise de Constantinople par les Turcs, date qui marque pour beaucoup d'historiens la fin de l'Empire romain d'Orient — que Nicolas écrit sa « Paix de la foi» où il fait dialoguer, avec espritet profondeur, un Grec, un Italien, un Arabe et un Bouddhiste sur leurs confessions réciproques. Qu'il en arrive à préconiser l'union de tous les croyants, dans une sorte de «christianisme philosophique», autour dequelques principes très simples qu'il aperçoit comme partout connus et reconnus, malgré la variété des rites et dessymboles, montre à quelle liberté d'esprit, de tolérance, d'humanisme était parvenu ce très grand esprit, tellementen avance sur son temps que le nôtre ne l'a pas encore entièrement rejoint. Que dans le monde « indéfini » où nous sommes, il n'y ait lieu de recourir, pour l'expliquer et l'ordonner à aucun«géocentrisme» et à aucun «ethnocentrisme», telle pourrait bien être la leçon profitable que ce savant théologienet philosophe, cardinal pourtant, fut un des premiers à donner.. »

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