Nicaragua (1991-1992)
Publié le 20/09/2020
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«
Nicaragua (1991-1992)
Le Nicaragua a continué en 1991 à réorganiser son économie, alors que le rythme
de la "désandinisation" du pays faisait toujours l'objet d'un débat et que la
violence réapparaissait.
Le 3 mars, un an après sa victoire électorale, la
présidente Violeta Chamorro lançait un programme de restructuration économique,
avec l'appui du Front sandiniste de libération nationale (FSLN, opposition), qui
comportait une dévaluation de 400%, une augmentation des prix des céréales et
des tarifs publics de 300% à 400% et des hausses salariales moyennes de 230%.
Parallèlement, un plan de reconversion en matière d'emploi, financé par l'Agence
américaine pour le développement international (AID), devait permettre une
réduction des effectifs du secteur public.
Alors que l'AID annonçait avoir versé
207 millions de dollars pour la période 1990-1991 (sur 541 promis), l'assistance
étrangère retrouvait le chemin du Nicaragua.
Le 17 mai 1991, le gouvernement
obtenait un prêt de 360 millions de dollars lors d'une conférence de pays
donateurs à Paris, puis le FMI, pour la première fois depuis 1979, lui octroyait
un prêt de 44 millions de dollars.
Enfin, les États-Unis décidaient d'annuler
une dette de 259 millions de dollars contractée du temps du dictateur Anastasio
Somoza (chassé du pouvoir par la révolution sandiniste en 1979).
Cela n'a que partiellement compensé une agitation sociale nourrie par les
progrès du chômage.
De longues et dures grèves ont eu lieu dans les milieux
enseignants, dans les professions de la santé et dans certains secteurs
privatisés comme l'industrie sucrière.
Cela n'a pas empêché la présidente
Chamorro de poursuivre avec prudence les processus de démilitarisation (entre
1990 et 1992 les effectifs de l'armée sont passés de 88 000 à 21 000 hommes) et
de "désandinisation".
Mais elle s'est heurtée aux députés de sa majorité
désireux d'accélérer les réformes.
Le 22 avril 1991, le Parti national
conservateur (PNC) a déposé un projet de loi visant à annuler les lois
sandinistes sur la propriété de la terre et le logement, alors que le processus
de concertation politique et économique, réunissant le gouvernement, les
syndicats et le patronat, décidait de préserver ces lois.
Le 20 août, les
députés votaient la dérogation de ces lois, contraignant la présidente à faire
usage de son droit de veto.
Mais V.
Chamorro devait connaître aussi des
difficultés extraparlementaires.
Le 2 mai 1991, des affrontements ont eu lieu
entre l'armée et des anciens combattants des forces contre-révolutionnaires -
les recontras - qui réclamaient des garanties pour leur sécurité personnelle, du
travail et des crédits.
En août, d'anciens militaires sandinistes démobilisés
formaient des groupes de recompas pour lutter contre les recontras.
Le 10
novembre, des extrémistes détruisaient le mausolée de Carlos Fonseca, leader
historique du sandinisme, déclenchant de violents combats dans la capitale.
Un
remaniement ministériel le 9 janvier 1992 ne permettait pas véritablement à la
présidente de calmer les esprits, et les combats se poursuivaient dans le nord
du pays entre recontras et recompas..
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