Népal (1991-1992)

« Népal (1991-1992) Les élections libres de mai 1991, remportées par le Nepali Congress, social-démocrate, et la formation d'un gouvernement par le libéral Girija Prasad Koirala avaient marqué la conclusion du processus de démocratisation inauguré en avril 1990.

La normalisation politique qui a suivi aura été de courte durée. Le pari du cabinet Koirala était d'opérer une restructuration de l'économie favorisant l'initiative privée, tout en endiguant une inflation devenue endémique depuis une rupture de quinze mois des échanges avec l'Inde, en 1989-1990.

Or la dévaluation de 22% de la roupie népalaise en juillet 1991 et la réduction, voire la suppression, de nombreuses taxes n'auront eu d'effets que très éphémères.

Si les exportations ont connu un essor sans précédent, la hausse des prix, qui s'élevait déjà à 20,9% en 1991, a poursuivi son envolée, en particulier sur les produits de première nécessité. Jusqu'à l'hiver 1991-1992, malgré une multiplication des grèves dans les entreprises publiques - encore majoritaires dans le secteur industriel -, la contestation est restée pacifique: l'opposition, menée par des communistes particulièrement hostiles au libéralisme de G.P.

Koirala, avait consenti, pour protéger la jeune démocratie, à limiter ses actions à la seule arène parlementaire.

Ce relatif consensus avait été favorisé par la réaffirmation de l'entente avec la Chine, la gauche ayant toujours suspecté le Congress d'une sympathie excessive envers l'Inde.

Pour lever toute ambiguïté, G.P.

Koirala s'est rendu à Pékin au printemps 1992. Or la décision prise fin mars 1992 d'accroître le prix du téléphone et de l'électricité de 50% a porté le mécontentement dans les rues des grandes villes, avec un appel à la grève générale lancé par les groupes maoïstes emmenés par Nirmal Lama.

Le 6 avril, une série d'affrontements violents entre police et manifestants dans la vallée de Katmandou a conduit les autorités à imposer le couvre-feu nocturne (toujours en vigueur en mai 1992).

Les réserves exprimées par la tendance communiste majoritaire - Parti communiste uni marxiste-léniniste (UML) - sur la forme prise par le mouvement n'auront pas suffi à calmer des troubles qui - de source officielle - avaient fait 7 morts et 40 blessés en moins de trois jours.

Malgré cette crise, le Congress est sorti vainqueur des élections locales tenues fin mai 1992.. »