Napoléon III par Pierre Guiral

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Empereur des Français (1852/70). Fils de Louis Bonaparte, frère de Napoléon Ier, et d'Hortense, fille de Joséphine et du général de Beauharnais, il vécut en Suisse après 1815, puis en Italie, où il participa aux complots des carbonari (v.). Devenu le prétendant bonapartiste à la suite de la mort du duc de Reichstadt (Napoléon II), il fit deux vaines tentatives pour s'emparer du pouvoir. Emprisonné à vie à la suite de la seconde (1840), il s'évada aisément en 1846 et se réfugia à Londres. La chute de Louis-Philippe lui permit de s'installer en France et de se faire élire par plusieurs départements. En déc. 1848, son succès éclatant à l'élection présidentielle est dû à la légende napoléonienne, au prestige du premier Empire, aux divisions des forces politiques, et à un entourage d'hommes dévoués (Persigny) ou efficaces (son demi-frère, Morny). Il joua habilement des divisions de la majorité royaliste de l'Assemblée et du discrédit qu'elle s'attira par une politique réactionnaire. Le conflit s'ouvrit lorsque le prince-président voulut obtenir le renouvellement de son mandat. Le coup d'État du 2 déc. 1851 ne rencontra guère que l'opposition des républicains, durement réprimée. L'Empire s'installa rapidement, grâce à la pratique du plébiscite. La presse et l'Université furent contrôlées, l'administration régna toute-puissante. Après une période brillante (1852/60) marquée par l'essor économique et la gloire (conquêtes coloniales, guerre de Crimée en 1854/55, victoires en Italie dont la conséquence fut la réunion de la Savoie et de Nice à la France), l'Empire, confronté aux difficultés économiques et aux mécomptes de la politique étrangère (échec au Mexique de 1862 à 1867, expédition militaire à Rome en 1867) devint plus libéral et même parlementaire (avril 1870). Mais, la guerre de 1870 (v. FRANCO-ALLEMANDE, guerre, 1870/71), mal préparée, mal conduite, entraîna l'effondrement du régime, et la proclamation de la république. Voir FRANCE, La IIe République et le Second Empire.