Napoléon et l'Empire
Publié le 17/12/2020
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NAPOLÉON 1er. Empereur des Français. Né à Ajaccio le 15 août 1769, mort à Sainte-Hélène le 5 mai 1821. Il était le fils de Charles Buonaparte (ou Bonaparte comme il s’appela après la Révolution) et de Letitia Ramolino. L’homme de lettres meurt très jeune, — exactement à vingt-sept ans, en 1796, lorsqu’il prend le commandement de l’armée d’Italie —, pour laisser la place au jeune — exactement à vingt-sept ans, en d’un Thiers et d’un Sainte-Beuve, il passe pour le plus grand écrivain de son temps, d’ailleurs bien moins grâce à sa plume qu’à sa parole : les lettres qu’il dicte, les phrases que ses interlocuteurs recueillent imposeront une nouvelle forme d’expression rapide, coupante, saccadée, dépouillée de toute rhétorique. Ce style ne sera pas le fruit des circonstances ou de son tempérament, mais l’expression d’une volonté bien déterminée. En 1792, il écrivait déjà à son frère Lucien : « J’ai lu ta proclamation : elle ne vaut rien. Trop de paroles et trop peu d’idées. Tu recherches l’effet; ce n’est pas ainsi que l’on parle au peuple. » L’œuvre proprement littéraire du jeune Napoléon n’est pas, tout compte fait, négligeable; elle est intéressante surtout par son caractère autobiographique, elle traduit le besoin de trouver un point d’appui, une base solide. A une époque où les croyances et les formes de vie sociale sont remises en question, Napoléon cherche anxieusement le chemin de la gloire, sa première raison de vivre. Espérant d’abord le trouver en Corse, il se propose de se consacrer pendant quatre ans (1786-1790) à la rédaction d’une histoire de son île et d’entrer dans les faveurs de son compatriote Pascal Paoli. Les deux hommes ne s’entendront jamais; Napoléon s’installe sur le continent en 1791 et il envoie à l’Académie de Lyon un essai pour le concours organisé sur le thème : indiquer les vérités et les sentiments qu’il est le plus nécessaire d’inculquer aux hommes pour leur bonheur. Ampoulée et académique, sa dissertation Le Discours de Lyon ne lui sert à rien : le jury l’estime «indigne d’attention». Toutefois, on y trouve des variations sur des thèmes qui conserveront une valeur à ses yeux, par exemple : « L’énergie est la vie de l’âme en même temps que le principal ressort de la raison. » N’ayant pas réussi à trouver une place ni dans son île ni à l’Académie de Lyon, il va tâter de la politique de la Terreur avec un court pamphlet, intelligent dans sa substance et modéré dans sa forme, Le Souper de Beaucaire, dans lequel, au nom de l’unité nationale et de l’état réel des forces armées, il veut démontrer l'inanité des soulèvements locaux. L’ensemble révèle une grande prudence, et même une certaine répugnance à s’engager à fond. Depuis l’adolescence, il se trouve souvent au bord du désespoir; à dix-sept ans, il écrivait : « Que faire en ce monde ? S'il faut mourir, n’est-il pas mieux de se tuer ?» Un an après, à Ajaccio, il écrivait des contes très « noirs »; dans l’un d’entre eux, Le Masque prophète , il évoque l’agitateur Hakem qui, à Bagdad, après avoir eu une foule de partisans, adopte un masque d’argent pour dissimuler son visage déformé par les blessures et sa cécité, et, lorsqu’il se sent encerclé, empoisonne ses adeptes et se jette lui-même dans la fosse où il a déposé leurs cadavres. Après le 9 thermidor, Napoléon fut de nouveau sur le point de renoncer à vivre. Le 12 août 1795 il écrivait à son frère : « Si cela continue ainsi, mon ami, je finirai par ne pas m’écarter quand il passe une voiture. » Ce qu’il a vu à Paris l’a échaudé; en juin 1792, il notait déjà dans son journal : « Chacun recherche son propre intérêt et veut arriver à force d’horreur, de calomnies; on intrigue, actuellement, plus bassement qu’on ne l’a jamais fait. Tout cela détruit l’ambition. » Trois ans après, du reste, il a pensé à rentrer dans la vie civile, avec une propriété et une femme (Désirée Clary). Mais, en septembre 1795, il avait reçu à la fois le refus de ses parents et la nouvelle de sa radiation de la liste des généraux. C’est de cette période malheureuse que doit dater la stupéfiante nouvelle Clisson et Eugénie, dont le texte intégral n’a été publié qu’en 1955. Dans un moment de complet insuccès, Napoléon s’incarne en un personnage chanceux, Clisson, qui, écrit-il, « était ne pour la guerre. La fortune seconde constamment son génie, ses victoires se succèdent et son nom est connu du peuple comme celui de l’un de ses défenseurs les plus chers ». A la fin, Clisson découvre la nature, s’éprend d'Eugénie, l’épouse, a des enfants et s’en va vivre dans une propriété à la campagne. Un jour, cependant, il doit reprendre le commandement des armées en guerre et sa femme le trompe; alors, il se jette « tête baissée dans la mêlée » et meurt « transpercé de mille coups ». Le rêve tout éveillé (qui confine au goût du fantastique) tiendra toujours une place dans son existence, comme un relâchement qui permet de récupérer des forces intellectuelles. Grâce à cette imagination jointe à une intelligence rapide et vaste, il saura diriger sa propagande de manière admirable tant dans les journaux français d’Italie, durant les opérations militaires, qu’à Paris, dans Le Moniteur, ou finalement à Sainte-Hélène, dans ce qu’il dicte à Las Cases et aux généraux qui l’entourent. Dans ce but, il n’hésitera pas à réexaminer et à retoucher son propre passé; par exemple, il semble bien que sa fameuse proclamation : « Soldats, vous êtes nus... » — Proclamations, mémoires et lettres — n’ait pas été composée ailleurs que sur le navire qui le conduisait à Sainte-Hélène. Non content d’agir sur l'Histoire, il savait en donner une image au trait vif et aux couleurs éclatantes. ♦ « Son style militaire offre un digne pendant aux styles les plus parfaits de l'Antiquité en ce genre, à Xénophon et à César. » Sainte-Beuve. ▼ « Coloré quand il peignait, clair, précis, véhément, impérieux quand il démontrait, il était toujours simple... Singulière destinée de cet homme prodigieux, d'être le plus grand écrivain de son temps, tandis qu'il en était le plus grand capitaine. » Thiers. ♦ « Il eut le don d'écrire avec génie.» Barbey d’Aurevilly.
«
Napoléon et l’Empire (1799 – 1815)
I – L’arrivée au pouvoir de Napoléon et le Consulat
Napoléon Bonaparte est un jeune général qui s’est rendu célèbre lors des guerres menées pendant la
Révolution française.
Il décide de s’emparer du pouvoir par un coup d’État, le 9 novembre 1799 (le 18
brumaire an VIII selon le calendrier révolutionnaire).
Cette date marque la fin de la Révolution
française et le début de l’ère napoléonienne.
Après son coup d’État, Bonaparte instaure un nouveau
régime politique, le Consulat.
Il se fait nommer Premier Consul.
II – L’Empire
Le 2 décembre 1804, Bonaparte se fait couronner Empereur.
Il prend le nom de Napoléon Ier et il
décide que son fils lui succèdera : le pouvoir se transmet à nouveau par l’hérédité, c’est la fin du
régime républicain.
En mettant en place un régime impérial, il veut rappeler le souvenir de
l’Empereur Charlemagne, plus de mille ans après.
III – Les réformes
A – Les réformes législatives
Napoléon rassemble toutes les lois dans un recueil, le Code civil.
Il maintient tous les grands acquis
révolutionnaires : la suppression des privilèges, la défense du droit de propriété, l’importance du
mariage civil.
Napoléon crée aussi le Code pénal, qui regroupe les lois concernant la punition des
crimes et des délits.
B – Les réformes administratives
Napoléon renforce les départements, mais il les fait surveiller par des préfets.
C – Les réformes économiques
Napoléon crée la Banque de France.
Il instaure une nouvelle monnaie, le Franc germinal, une pièce
d’or qui gardera sa valeur pendant plus de 100 ans.
Il encourage l’agriculture et l’élevage, relance le
commerce et les activités industrielles.
D – Les réformes techniques et artistiques
Sous le règne de Napoléon, on construit de nombreuses routes et canaux qui quadrillent la France.
Des lycées sont créés, et Napoléon met en place le baccalauréat.
Napoléon décide d’embellir Paris, en
y menant de grands travaux : il fait édifier la colonne Vendôme, deux arcs de triomphe, la Madeleine
et deux ponts sur la Seine (les ponts Austerlitz et Iéna, le nom de deux de ses victoires militaires).
IV – Un régime autoritaire
Napoléon ne respecte plus les libertés reconnues dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du
Citoyen.
Il impose un régime autoritaire.
La police est toute puissante : elle surveille le courrier,
encourage les dénonciations.
La liberté d’expression est supprimée : Napoléon contrôle tous les livres
et il interdit aux journaux de critiquer le pouvoir.
Les inégalités sociales remplacent le droit à l’égalité
instauré par l’article 1 de la DDHC : Napoléon met en place une noblesse d’Empire et organise une vie
de cour, comme au temps des rois de l’Ancien Régime.
Il crée la Légion d’honneur, une récompense
pour ceux qui lui sont fidèles.
V – Le bilan du règne de Napoléon.
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