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mythe.

Publié le 08/12/2021

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mythe. n.m., au sens commun, représentation idéalisée d'une personne ou d'un
événement déterminant un phénomène de croyance collective en leur valeur exemplaire (le
mythe de Napoléon, le mythe de Faust). Au sens strict, le mythe est le récit fabuleux d'un
événement passé, présenté comme l'origine d'une conduite humaine actuelle. On englobe
alors sous ce terme tous les récits d'événements fondateurs du lien social transmis de
génération en génération dans le cadre d'une société donnée (comme le mythe d'OEdipe pour
l'aire culturelle européenne). Certains mythes peuvent n'être accessibles qu'à travers des
textes hérités d'une époque historique antérieure (la mythologie dite classique par exemple).
D'autres, au contraire, continuent à se transmettre oralement au sein d'une société, et
servent aux individus d'outils d'interprétation du monde et d'ajustement de leurs actions
respectives (récits oraux des griots en Afrique).
On peut par ailleurs distinguer deux types de récits, selon qu'ils mettent en scène des
êtres surnaturels et extraordinaires (la mythologie indienne ou grecque), ou qu'ils se
présentent comme des récits apparemment plausibles portant sur des êtres humains donnés
comme historiques (la tradition latine).

Le mythe comme illusion collective.
L'usage du terme s'est aujourd'hui généralisé dans le discours politique pour dénoncer
toute forme de croyance collective constituant un obstacle à la reconnaissance de la vérité
et au développement de la justice sociale. Le terme de mythe peut alors désigner
indifféremment la revendication d'une communauté imaginaire (le mythe de la race, de la
nation, de la république), une représentation idéalisée de l'avenir (le mythe du
communisme), ou plus simplement une description trompeuse du monde présent (le
mythe de la société de consommation, de l'égalité des chances...). Cette utilisation
polémique de la notion de mythe le réduit à une vision déformée et déformante de la
réalité qui ne peut être d'aucune efficacité pour résoudre les problèmes des hommes. Elle
lui oppose la nécessité et la supériorité d'une vision rationnelle des choses. Cette
opposition tranchée entre mythe et raison, entre vision magique et vision scientifique du
monde, méconnaît cependant l'efficacité sociale du mythe, du fait de sa capacité à réduire
temporairement l'incertitude de notre action sur le monde. La prise de conscience actuelle
des limites de la raison scientifique pour maîtriser les affaires humaines donne ainsi tout
son sens aux efforts des anthropologues qui ont su reconnaître au mythe, entendu au
sens strict, la fonction d'un instrument d'organisation et de connaissance du monde social.
Cette reconnaissance n'a été possible que par le dépassement d'un point de vue
ethnocentriste réduisant les mythes à des « enfantillages », et par la prise en considération
de la valeur des mythes issus d'autres cultures que la culture européenne.

Le savoir du mythe.
La mythologie comparée contemporaine, dont le plus grand représentant est Georges
Dumézil, a pu ainsi montrer comment les mythes de la tradition indo-européenne
permettaient de rendre compte de la structure idéologique profonde des sociétés qui nous
les ont légués. La mise au jour de correspondances entre les mythes, les rituels et les
organisations religieuses des divers peuples indo-européens a conduit Dumézil à identifier
l'idéologie des trois fonctions (fonctions religieuse, guerrière et productive) en tant que

principe fondateur de l'organisation des sociétés qu'il étudiait. Mais le mythe n'est pas
seulement le moyen de constitution d'un savoir pour celui qui l'étudie, il est lui-même un
savoir.
L'anthropologie structurale inaugurée par Lévi-Strauss a su montrer comment le mythe
vivant représentait un outil de « bricolage intellectuel » du monde. « Science du concret »,
la pensée mythique permet à l'homme « d'élaborer des structures » sociales en effectuant
des rapprochements ou des oppositions entre les objets (hommes et choses) par analogie
avec ceux opérés par le mythe entre les événements qu'il relate. Ainsi, le mythe d'Adiswal,
qu'analyse Lévi-Strauss, fait ressortir, par l'agencement des événements qui caractérisent
le voyage du héros, l'homologie entre des oppositions naturelles, haut/bas,
montagne/mer, amont/aval, hiver/été, et des oppositions d'ordre sociologique,
filiation/alliance, chasse/pêche, endogamie/exogamie. Il rappelle ainsi aux individus les
problèmes que pose pour la société Tshimsian (dont le mythe est issu) le mariage entre
cousins croisés, négation d'une différence équivalente à ces oppositions.
Avec le mythe, l'individu dispose d'un code lui permettant de généraliser le contenu de
son action en « agençant ces résidus et ces débris d'événements » (Lévi-Strauss), ces
« témoins fossiles de l'histoire d'une société » que le mythe lui présente. Il importe peu en
conséquence que le mythe soit une histoire « vraie » ou « fausse » : sa structure permet
de construire des oppositions pertinentes pour s'orienter dans la vie sociale.
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