MUSSSET ACTE III SCENE 8
Publié le 02/06/2025
Extrait du document
«
LE THEATRE DU XVIIème AU XXIème SIECLE
Alfred de MUSSET – ON NE BADINE PAS AVEC L’AMOUR - Parcours : Les jeux du cœur et de la parole
TEXTE 2 – ACTE III, scène 8.
INTRODUCTION
- Présentez Alfred de Musset : servez-vous des éléments présents dans l’édition scolaire de votre livre.
- Présentez l’œuvre.
- Situez l’extrait dans la pièce : que s’est-il passé avant ?
- Annoncez l’enjeu de ce texte et la problématique : En quoi ce dénouement révèle-t-il la dimension
tragique du badinage amoureux ?
- Annoncez les mouvements du texte que vous allez analyser.
MOUVEMENT 1 (lignes 1 à 7) - Deux monologues marqués par le remords.
Rappelez le titre du mouvement et les lignes que vous allez analyser.
Les deux monologues de Camille et Perdican sont construits sur un principe de symétrie.
Camille et Perdican
entrent en scène et font voler tour à tour en éclat les faux-semblants par lesquels ils reconnaissent avoir été
aveuglés : « J’ai cru parler sincèrement » ; « Orgueil, le plus fatal des conseillers humains ».
Les questions qui
ponctuent leurs propos évoquent les pièges des paroles fausses : « pourquoi faites vous mentir la vérité ellemême ? » ; « Orgueil […] qu’es-tu venu faire sur nos lèvres ? ».
Ces deux monologues introspectifs (pronoms de la
1ère personne) et rétrospectifs (utilisation des temps du passé) sont donc marqués par l’expression de la sincérité.
Alfred de Musset, par le choix de cette forme de réplique, libère les personnages du badinage qui les a piégés et
donne ainsi accès à la vérité des consciences et des cœurs.
Camille, dans ce monologue, ressent son amour pour Perdican comme une fatalité.
Elle s’adresse à Dieu et
exprime son incompréhension : « M’avez-vous abandonnée, ô mon Dieu ? », « pourquoi faites-vous mentir la
vérité elle-même ? ».
elle met en avant sa piété « fidèle », « sincèrement ».
n’ayant pas le sentiment d’avoir failli,
elle ne peut envisager son amour pour Perdican que comme l’effet d’une déréliction (abandon) à laquelle elle ne
peut échapper : « mon père, ne voulez-vous donc plus de moi ? ».
cette perspective tragique se double de
l’expression pathétique de sa souffrance : « Pourquoi suis-je si faible ? Ah ! malheureuse, je ne puis plus prier ».
ANALYSE DU MOUVEMENT 2 – (lignes 8 à 21) - Des aveux pleins d’espoir.
Rappelez le titre du mouvement et les lignes que vous allez analyser.
Les retrouvailles de Camille et Perdican constituent un premier coup de théâtre.
En effet, alors que nous allions
croire que les deux jeunes gens allaient se séparer à jamais, ils s’avouent enfin leur amour : « nous nous aimons »,
prononcé deux fois par Perdican, en ouverture et en clôture de sa réplique, puis est immédiatement repris par
1
Camille : « Oui, nous nous aimons, Perdican ».
Cet effet d’écho semble mimer l’échange de consentement et
donne à ce passage un air de mariage informel.
La tirade de Perdican est lyrique, il exprime ses sentiments personnels avec exaltation (nombreuses phrases
exclamatives, notamment).
L’usage du pronom personnel « nous » est associé à ces phrases exclamatives et
interrogatives et au vocatif* « Ô » (*Construction, phrase exclamative par laquelle on s'adresse directement à qqn,
à qqch.).
Deux métaphores filées oniriques donnent une tonalité merveilleuse à leur amour.
La première (lignes
12-13) associe tous les éléments du cosmos (eau, air, minéraux, ciel, profondeurs de la terre) : « une perle si rare
dans cet océan d’ici-bas », « pêcheur céleste », « cet inestimable joyau ».
La seconde (l.
14/16) convoque la
douceur de la nature : « le vert sentier qui nous amenait l’un vers l’autre avait une pente si douce, il était entouré
de buissons si fleuris », que renforcent les intensifs « si ».
Tous ces éléments contribuent à l’expressivité de cette
tirade lyrique.
Perdican exprime ici leur culpabilité à tous les deux.
Plusieurs termes et expressions péjoratives renvoient à des
défauts moraux : « misérables folies », « la vanité, le bavardage et la colère ».
Mais cette culpabilité est atténuée
par l’adjectif « insensés », répété deux fois, en début et à la fin de la tirade, qui semble renvoyer à une sorte de
folie.
L’évocation du rêve : « Quel songe avons-nous fait, Camille ? » les déresponsabilise aussi, en partie.
S’ils sont
coupables,....
»
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