Mort de Rommel

« Mort de Rommel Fin ignominieuse du «Renard du Désert».

Rommel était proche des conspirateurs du 20 juillet sur deux points: iln'aimait pas Hitler et il n'acceptait pas l'image que la propagande nazie offrait de lui au peuple allemand.

Après lescampagnes de Libye, en 1941 et 1942, et d'Italie, en 1943, Rommel ne se faisait plus d'illusions sur Hitler.

Il en vintmême à penser que la politique du führer conduisait l'Allemagne à sa ruine.

Il entretenait de vagues rapports avec larésistance allemande, civile et militaire.

En février 1944, il avait reçu chez lui, à Ulm, Karl Goerdeler, résistant depremier plan.

Au cours de l'entretien, Rommel s'était présenté comme une sorte de Hindenburg autour duquel lepeuple allemand pourrait se rallier, une fois Hitler éliminé.

En mai 1944, il rencontra de nouveau des personnalités dela Résistance et s'entretint avec elles du renversement d'Hitler et de la formation d'un nouveau gouvernement.Rommel s'exprima, paraît-il, avec beaucoup de nervosité.

Peut-être se rendait-il compte qu'il se compromettaitgravement dans le complot ourdi contre le führer.

Au début du mois de juin 1944, il fut grièvement blessé enNormandie lors de l'attaque de sa voiture par un chasseur britannique.

Après un séjour à l'hôpital, il poursuivit saconvalescence chez lui, à Ulm.

Il ne put donc participer à la préparation du complot qui aboutit à l'attentat du 20juillet.

Après l'échec de la tentative,nombre d'officiers allemands furent arrêtés.

L'un d'entre eux, Stulpnagel, gouverneur militaire de Paris, prononça lenom de Rommel avant de mourir.

Hitler voulait tirer une vengeance exemplaire de tous les conspirateurs mais, cettefois, il hésita.

La propagande nazie, en effet, présentait Rommel comme un héros national, le type du généralnational-socialiste.

Aussi, le 14 octobre, Hitler dépêcha les généraux Burgdorf et Maisel à Ulm.

Ils placèrent Rommeldevant l'alternative suivante: ou bien il partait pour Berlin afin de comparaître devant un tribunal du peuple sousl'inculpation de haute trahison, ou bien on le conduisait à quelques kilomètres d'Ulm et, à l'endroit choisi, il avaleraitune capsule de poison.

Le deuxième terme de l'alternative épargnerait la famille du condamné, lequel aurait desfunérailles nationales.

Rommel choisit le poison et, comme convenu, il eut des funérailles nationales.

Von Rundstedtprononça l'oraison funèbre et, au nom d'Hitler, un éloge.

Ainsi disparut un conspirateur embarrassant, transformépour la circonstance en un héros national «mort de ses blessures».. »