MONTESQUIEU

« \\III' Sll..CLE CHARLES DE M ONTESQUIEU Le mondain amateur de sciences et de lettres C harles-Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, est né en 1689 ;~ ' . ...

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dans la province bordelaise.

Par/.;;·· sa naissance, Montesquieu ap- ~ · partient à la noblesse de robe, 7 °' 1 ..

et il s'oriente tout naturelle- t .

.J Lettres persanes, qui le rendent aussitôt im­ mensément célèbre.

Dix éditions succes­ sives sont épuisées en France en quelques mois, alors que le livre, jugé licencieux, avait été interdit.

Et un tel succès n'est certes .

pas usurpé : l'exotisme, la sensualité, la critique de la monarchie rassem­ blés en un seul livre est une audace qui, de nos jours encore, étonne le lecteur.

Dans le sillage de son succès, Montesquieu abandonne la vie pro­ vinciale et mon~e à Paris, où tous les salons lui ouvrent leurs portes : avec plaisir et curiosité, il découvre entre 1721 et 1728 -date à laquelle il est reçu à l'Académie française -la douceur mondaine .

Plan de la ville de Bordeaux vers 1756 Le château de La Brède, domaine natal de Montesquieu Le premier, Montesquieu a théorisé une idée qui fonde aujourd'hui l'ensemble des grandes démocraties: le principe de l'équilibre des pouvoirs, à travers la séparation rigoureuse de l'exécutif, du législatif et du judiciaire.

Vers la fin de sa vie, Montesquieu est un homme usé par son immense tâche: le brillant mondain des années de sa jeunesse s'est transformé en un véritable ascète de l'esprit, entièrement absorbé par l'achèvement de son œuvre .

Presque aveugle à force de travail, il meurt à Paris en 1755 .

Un homme dévoré par la passion du savoir cherche dans la loi la synthèse de la connaissance humaine.

L'existence d'un principe universel P ourtant, même s'il sait appré­ cier l'atmosphère parisienne, Montesquieu refuse de se laisser gri­ ser ; la virtuosité littéraire, il le sent bien, n'est digne que d'un intérêt limité.

Depuis sa jeunesse, il est habité d'un autre désir, d'une autre passion : celle de rassembler, en une seule synthèse, tout le savoir humain.

Saisir d'un seul regard l'enchaîne­ ment des causes, unir instantanément dans une vue de l'esprit toutes les composantes de notre intelligence, « étendre sa vue au loin » -bref, tenir un principe explicatif universel, tel est l'objet des recherches de Montesquieu.

On peut certes lui objecter que ce principe universel, l'Eglise et les religions le connaissent déjà, sous les traits du Dieu créateur.

Mais pour Montesquieu, s'il existe un principe organisateur del 'Univers, il ne peut qu'être immanent, et non transcendant.

L'explication divine. »