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MONTAIGNE

Publié le 18/05/2020

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« MONTAIGNE 1533-1592 0 N peut faire de Montaigne quatre ou cinq portraits différents et vrais.

C'est un sceptique ou même un cynique, c'est un stoïcien, c'est un catholique, c'est un humaniste ...

Sur quelques-uns de ses sujets préférés, il a passé du pour au contre.

Il a enseigné qu'il fallait laisser les passions qui « nous esclavent à autrui ».

Mais il a aimé La Boétie d'une amitié si absolue que vingt-cinq ans après sa mort il lui semblait encore vivre sous ses yeux.

« Lui seul, dit-il, jouissait de ma vraie image et l'emporta.

C'est pourquoi je me déchiffre moi-même, si curieusement.

» Peu d'hommes ont à ce point donné des droits à l'autre.

Il a dit qu'il était fou de s'occuper des affaires publiques, qu'elles nous font « vivre selon autrui » et qu' « il faut se prêter à autrui et ne se donner qu'à soi-même ».

Mais ailleurs : «J'ai pu me mêler des charges publiques sans me départir de moi de la largeur d'un ongle, et me donner à autrui sans m'ôter à moi.

» Il a dit que philosopher, c'est penser à la mort, et que philosopher, c'est penser à la vie - en ajoutant qu'il ne s'arrêtait pas dans une maison pour y dormir sans penser qu'il pouvait y mourir.

Il a toujours excepté de sa critique les vérités révélées, mais n'en a que plus cruellement décrit la misère de l'homme sans elles - et si bien séparé l'aspect visible des hommes et du monde et leur destination religieuse qu'on se demande toujours à le lire s'il anticipe l'apologétique de Pascal, ou si, diaboliquement, il ne la ruine pas par avance en mettant la religion dans l'imaginaire.

Sur le sens même de ses Essais et du métier d'écrire, qu'il prend à trente-huit ans, il varie incroyablement : il écrit pour amuser ses amis après sa mort -il écrit pour se désennuyer, il est « moins faiseur de livres que de nulle autre besogne » -il écrit pour se confesser et se faire honte, pour mettre en paroles tout ce qu'il a osé faire et n'en pas garder le poids sur lui -il écrit pour s'obliger à une bonne conduite, puisqu'il a juré de se raconter -il écrit pour exercer son jugement.

Dans quel­ ques endroits, il est fait allusion à un sens plus étrange de l'acte d'écrire, à « un dessein farouche et extravagant de se peindre sur le vif», qui serait la volonté la plus propre de Montaigne : «Moi, je regarde dedans moi; je n'ai affaire qu'à moi, je me considère sans cesse, je me contrerôle, je me goûte ...

je me roule en moi-même.

» Ecrire est ici un refus violent du dehors, des autres, de leurs erreurs sur nous, une religion de la vérité, le vœu fanatique de faire paraître au moins un morceau de vérité parmi les hommes : «Je suis affamé de me faire connaître, et ne me chaut à combien, pourvu que ce soit véritablement.

» Dans quelques cas, on peut expliquer ses contradictions par les dates, traiter certaines opi­ nions comme provisoires, retracer un progrès dans la prise de possession de soi-même depuis les premiers essais jusqu'au troisième livre : « ...

j'ai une condition singeresse et imitatrice ...

de mes premiers essais, aucuns puent un peu l'étranger.

» Il est de ceux qui ne se croient pas d'emblée autorisés à parler de soi.

On peut donc être tenté de guetter le moment où apparaît Montaigne lui-même, et de mettre au compte des influences celles de ses pensées qui ne s'accordent pas avec sa dernière sagesse.

Mais, à vrai dire, ce n'est pas si simple.

Il est bien rare qu'il se renie.

Montaigne n'est pas une doctrine neuve venant après celles de Diogène, d'Epicure, de Posidonius, de Sextus. »

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