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Mme de Clèves

Publié le 08/12/2021

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Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves, 1978.

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Mme de Clèves lut cette lettre et la relut plusieurs fois, sans savoir néanmoins ce qu'elle avait lu. Elle
voyait seulement que M. de Nemours ne l'aimait pas comme elle l'avait pensé et qu'il en aimait
d'autres qu'il trompait comme elle.
Quelle vue et quelle connaissance pour une personne de son humeur, qui avait une passion violente,
qui venait d'en donner des marques à un homme qu'elle en jugeait indigne et à un autre qu'elle
maltraitait pour l'amour de lui ! Jamais affliction n'a été si piquante et si vive : il lui semblait que ce
qui faisait l'aigreur de cette affliction était ce qui s'était passé dans cette journée et que, si M. de
Nemours n'eût point eu lieu de croire qu'elle l'aimait, elle ne se fût pas souciée qu'il en eût aimé une
autre. Mais elle se trompait elle-même ; et ce mal, qu'elle trouvait si insupportable, était la jalousie
avec toutes les horreurs dont elle peut être accompagnée. Elle voyait par cette lettre que M. de
Nemours avait une galanterie depuis longtemps. Elle trouvait que celle qui avait écrit la lettre avait
de l'esprit et du mérite ; elle lui paraissait digne d'être aimée ; elle lui trouvait plus de courage qu'elle
ne s'en trouvait à elle-même et elle enviait la force qu'elle avait eue de cacher ses sentiments à M. de
Nemours. Elle voyait, par la fin de la lettre, que cette personne se croyait aimée ; elle pensait que la
discrétion que ce prince lui avait fait paraître, et dont elle avait été si touchée, n'était peut-être que
l'effet de la passion qu'il avait pour cette autre personne à qui il craignait de déplaire. Enfin elle
pensait tout ce qui pouvait augmenter son affliction et son désespoir. Quels retours ne fit-elle point
sur elle-même ! quelles réflexions sur les conseils que sa mère lui avait donnés ! Combien se
repentit-elle de ne s'être pas opiniâtrée à se séparer du commerce du monde, malgré M. de Clèves,
ou de n'avoir pas suivi la pensée qu'elle avait eue de lui avouer l'inclination qu'elle avait pour M. de
Nemours ! Elle trouvait qu'elle aurait mieux fait de la découvrir à un mari dont elle connaissait la
bonté, et qui aurait eu intérêt à la cacher, que de la laisser voir à un homme qui en était indigne, qui
la trompait, qui la sacrifiait peut-être et qui ne pensait à être aimé d'elle que par un sentiment
d'orgueil et de vanité. Enfin, elle trouva que tous les maux qui lui pouvaient arriver, et toutes les
extrémités où elle se pouvait porter, étaient moindres que d'avoir laissé voir à M. de Nemours qu'elle
l'aimait et de connaître qu'il en aimait une autre. Tout ce qui la consolait était de penser au moins
qu'après cette connaissance elle n'avait plus rien à craindre d'elle-même, et qu'elle serait
entièrement guérie de l'inclination qu'elle avait pour ce prince.

I- La jalousie
1/ Un amour-propre blessé
2/ Une violente douleur
3/ Le désordre intérieur
II- Mme de Clèves, esclave de l'amour
1/ L'absence de clairvoyance
2/ la passion comme aliénation
3/ le retour au calme ?
III- Un roman d'analyse
1/ La méditation intérieur
2/ La progression des sentiments
3/ L'éloge de la connaissance de soi.

LVC 2013

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