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Micromegas Voltaire Micromegas

Publié le 08/12/2021

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Table of Contents
Micromegas.........................................................................................................................................................1
Voltaire....................................................................................................................................................1
Préface de l'Éditeur..................................................................................................................................1
CHAPITRE I. ..........................................................................................................................................2
.
CHAPITRE II..........................................................................................................................................4
CHAPITRE III.........................................................................................................................................5
CHAPITRE V..........................................................................................................................................7
CHAPITRE VI.........................................................................................................................................8
CHAPITRE VII.......................................................................................................................................9

i

Micromegas
Voltaire
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• Préface de l'Éditeur
• CHAPITRE I.
• CHAPITRE II.
• CHAPITRE III.
• CHAPITRE V.
• CHAPITRE VI.
• CHAPITRE VII.
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Préface de l'Éditeur
L'immense correspondance de Voltaire ne contient pas un mot qui puisse faire connaître l'époque de la
publication de Micromégas . L'édition que je crois l'originale est sans millésime et avec un titre gravé. L'abbé
Trublet, dans ses Mémoires sur Fontenelle, n'hésite pas à dire que Micromégas est dirigé contre Fontenelle;
mais il ne parle pas de la date de sa publication. J'ai donc conservé celle que donnent les éditions de Kehl
(1752). Il existe cependant de Micromégas une édition portant la date de 1700. Cette date est−elle
authentique? je n'oserais l'affirmer ; loin de là. J'ai donc suivi les éditions de Kehl, où Micromégas est
précédé de l'Avertissement que voici :
Ce roman peut, être regardé comme une imitation d'un des voyages de Gulliver. II contient plusieurs
allusions. Le nain dé Saturne est M. de Fontenelle. Malgré sa douceur, sa circonspection, sa philosophie, qui
devait lui faire aimer celle de M. de Voltaire, il s'était lié avec les ennemis de ce grand homme, et avait paru
partager, sinon leur haine, du moins leurs préventions. Il fut fort blessé du rôle qu'il jouait dans ce roman, et
d'autant plus peut−être que la critique était juste, quoique sévère, et que les éloges qui s'y mêlaient y
donnaient encore plus de poids. Le mot qui termine l'ouvrage n'adoucit point la blessure, et le bien qu'on dit
du secrétaire de l'académie de Paris ne consola point M. de Fontenelle des plaisanteries qu'on se permettait
sur celui de l'académie de Saturne.

Les notes sans signature, et qui sont indiquées par des lettres, sont de Voltaire.
Les notes signées d'un K sont des éditeurs de Kehl, MM. Condorcet et Decroix. Il est impossible de faire
rigoureusement la part de chacun.
Les additions que j'ai faites aux notes de Voltaire ou aux notes des éditeurs de Kehl, en sont séparées par un
, et sont, comme mes notes, signées de l'initiale de mon nom.
BEUCHOT.

Micromegas

1

Micromegas
4 octobre 1829.
MICROMÉGAS,
HISTOIRE PHILOSOPHIQUE.

CHAPITRE I.
Voyage d'un habitant du monde de l'étoile Sirius dans la planète de Saturne.
Dans une de ces planètes qui tournent autour de l'étoile nommée Sirius il y avait un jeune homme de
beaucoup d'esprit, que j'ai eu l'honneur de connaître dans le dernier voyage qu'il fit sur notre petite
fourmilière; il s'appelait Micromégas[1], nom qui convient fort à tous les grands. Il avait huit lieues de haut:
j'entends par huit lieues, vingt−quatre mille pas géométriques de cinq pieds chacun.
[1] De micros, petit, et de megas, grand. B.
Quelques géomètres[2], gens toujours utiles au public, prendront sur−le−champ la plume, et trouveront que,
puisque M. Micromégas, habitant du pays de Sirius, a de la tête aux pieds vingt−quatre mille pas, qui font
cent vingt mille pieds de roi, et que nous autres citoyens de la terre nous n'avons guère que cinq pieds, et que
notre globe a neuf mille lieues de tour; ils trouveront, dis−je, qu'il faut absolument que le globe qui l'a produit
ait au juste vingt−un millions six cent mille fois plus de circonférence que notre petite terre. Rien n'est plus
simple et plus ordinaire dans la nature. Les états de quelques souverains d'Allemagne ou d'Italie, dont on peut
faire le tour en une demi−heure, comparés à l'empire de Turquie, de Moscovie, ou de la Chine, ne sont qu'une
très faible image des prodigieuses différences que la nature a mises dans tous les êtres.
[2] C'est ainsi qu'on lit dans les premières éditions. D'autres, au lieu de géomètres, portent algébristes. B.
La taille de son excellence étant de la hauteur que j'ai dite, tous nos sculpteurs et tous nos peintres
conviendront sans peine que sa ceinture peut avoir cinquante mille pieds de roi de tour; ce qui fait une très
jolie proportion. [3]Son nez étant le tiers de son beau visage, et son beau visage étant la septième partie de la
hauteur de son beau corps, il faut avouer que le nez du Sirien a six mille trois cent trente−trois pieds de roi
plus une fraction; ce qui était à démontrer.
[3] Je rétablis celte phrase d'après les premières éditions. B.
Quant à son esprit, c'est un des plus cultivés que nous ayons; il sait beaucoup de choses; il en a inventé
quelques unes: il n'avait pas encore deux cent cinquante ans; et il étudiait, selon la coutume, au collège le plus
célèbre[4] de sa planète, lorsqu'il devina, par la force de son esprit, plus de cinquante propositions d'Euclide.
C'est dix−huit de plus que Blaise Pascal, lequel, après en avoir deviné trente−deux en se jouant, à ce que dit
sa soeur, devint depuis un géomètre assez médiocre[5], et un fort mauvais métaphysicien. Vers les quatre cent
cinquante ans, au sortir de l'enfance, il disséqua beaucoup de ces petits insectes qui n'ont pas cent pieds de
diamètre, et qui se dérobent aux microscopes ordinaires; il en composa un livre fort curieux, mais qui lui fit
quelques affaires. Le muphti de son pays, grand vétillard, et fort ignorant, trouva dans son livre des
propositions suspectes, malsonnantes, téméraires[6], hérétiques, sentant l'hérésie, et le poursuivit vivement: il
s'agissait de savoir si la forme substantielle des puces de Sirius était de même nature que celle des
colimaçons. Micromégas se défendit avec esprit; il mit les femmes de son côté; le procès dura deux cent vingt
ans. Enfin le muphti fit condamner le livre par des jurisconsultes qui ne l'avaient pas lu, et l'auteur eut ordre
de ne paraître à la cour de huit cents années[7].
[4] Au lieu de le plut célèbre, qu'on lit dans la première édition, les êdilions postérieures portent: des jésuites.
CHAPITRE I.

2

Micromegas
B.
[5] Pascal devint un très grand géomètre, non dans la classe de ceux qui ont contribué par de grandes
découvertes au progrès des sciences, comme Descartes, Newton, mais dans celle des géomètres qui ont
montré par leurs ouvrages un génie du premier ordre. K.
[6] L'édition que je crois l'originale, porte: téméraires, sentant l'hérésie. Le texte actuel existe dès 1756. B.
[7] M. de Voltaire avait été persécuté par le théatin Boyer, pour avoir dit dans ses Lettres philosophiques que
les facultés de nôtre ame se développent en même temps que nos organes, de la même manière que les
facultés de l'ame des animaux. K.
Il ne fut que médiocrement affligé d'être banni d'une cour qui n'était remplie que de tracasseries et de
petitesses. Il fit une chanson fort plaisante contre le muphti, dont celui−ci ne s'embarrassa guère; et il se mit à
voyager de planète en planète, pour achever de se former l'esprit et le coeur_[8], comme l'on dit. Ceux qui ne
voyagent qu'en chaise de poste ou en berline seront sans doute étonnés des équipages de là−haut; car nous
autres, sur notre petit tas de boue, nous ne concevons rien au−delà de nos usages. Notre voyageur
connaissait merveilleusement les lois de la gravitation, et toutes les forces attractives et répulsives. Il s'en
servait si à propos, que, tantôt à l'aide d'un rayon du soleil, tantôt par la commodité d'une comète, il allait de
globe en globe lui et les siens, comme un oiseau voltige de branche en branche. Il parcourut la voie lactée en
peu de temps; et je suis obligé d'avouer qu'il ne vit jamais, à travers les étoiles dont elle est semée, ce beau
ciel empyrée que l'illustre vicaire Derham[9] se vante d'avoir vu au bout de sa lunette. Ce n'est pas que je
prétende que M. Derham ait mal vu, à Dieu ne plaise! mais Micromégas était sur les lieux, c'est un bon
observateur, et je ne veux contredire personne. Micromégas, après avoir bien tourné, arriva dans le globe de
Saturne. Quelque accoutumé qu'il fût à voir des choses nouvelles, il ne put d'abord, en voyant la petitesse du
globe et de ses habitants, se défendre de ce sourire de supériorité qui échappe quelquefois aux plus sages....

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