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Mexique

Publié le 02/12/2021

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1PRÉSENTATION

Mexique, en espagnol México, pays d’Amérique latine. Sa capitale est Mexico.

Le Mexique est bordé au nord et à l’est par les États-Unis, à l’est par le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes, au sud par le Belize et le Guatemala et à l’ouest par l’océan Pacifique.

2LE PAYS ET SES RESSOURCES
2.1Relief et hydrographie

La superficie du Mexique est de 1 964 382 km². La majeure partie du pays est un immense plateau élevé entouré de chaînes de montagnes qui s’abaissent vers d’étroites plaines côtières à l’ouest et à l’est. Les deux principales chaînes de montagnes, la sierra Madre occidentale et la sierra Madre orientale, se rejoignent dans le sud-est au sein d’une région appelée La Junta, où elles forment la sierra Madre du Sud, un labyrinthe de montagnes volcaniques où s’élèvent les plus hauts sommets du Mexique (Orizaba, 5 610 m). Le pays compte de nombreux volcans actifs (Popocatépetl, Paricutín, Chichinal, Nevado, Colima). La sierra Madre du Sud conduit à l’isthme de Tehuantepec, entre le golfe de Campeche et le golfe de Tehuantepec.

Le plateau central prolonge les plaines du sud-ouest des États-Unis. Représentant plus de la moitié de la superficie totale du Mexique, il s’abaisse d’ouest en est et du sud (de 1 830 à 2 440 m d’altitude) jusqu’au nord (de 1 070 à 1 200 m d’altitude). Le plateau est traversé par deux grandes vallées : le Bolsón de Mapimí au nord et le Bassin de Mexico, ou Anáhuac, au centre.

Les plaines côtières sont dans l’ensemble peu élevées, plates et sablonneuses. Au nord-ouest, la Basse-Californie, une longue et étroite péninsule qui s’étend sur 1 225 km jusqu’au sud du pays, est traversée par des montagnes naissant dans les chaînes côtières de la Californie américaine. À l’extrémité sud-est du pays, la péninsule du Yucatán est plate et peu élevée ; son altitude moyenne ne dépasse pas 30 m.

Le Mexique possède peu de grands fleuves et la plupart d’entre eux ne sont pas navigables. Le plus long est le Rio Grande (appelé Río Bravo del Norte au Mexique), qui longe la frontière américano-mexicaine (2 896 km). Les autres grands fleuves sont le Balsas Pánuco (720 km), le Grijalva, et l’Usumacinta au sud et le Conchos au nord. Le lac de Chapala, à l’ouest, est le plus grand du Mexique.

2.2Climat

Le Mexique est divisé en deux par le tropique du Cancer, et sa partie sud se trouve dans la zone intertropicale. Le climat varie avec l’altitude. Les tierras calientes (terres chaudes), comprenant les plaines côtières, s’élèvent jusqu’à environ 915 m. Le climat y est très humide et les températures varient de 15 ° à 49 °C. Les tierras templadas (terres tempérées) sont situées à une altitude de 914 à 1 830 m. Leur température moyenne est de 19 °C. Les tierras frías (terres froides) s’élèvent jusqu’à 2 745 m. Les températures annuelles moyennes à Mexico pour les mois de janvier et juillet sont respectivement de 12,6 °C et 16,1 °C.

La saison des pluies s’étend de mai à octobre. Bien que le sud du Mexique reçoive annuellement de 990 à 3 000 mm d’eau, la majeure partie du Mexique souffre de sécheresse. La pluviométrie moyenne est de 600 mm par an dans les tierras templadas, de 460 mm dans les tierras frías et de 254 mm dans le nord, quasi aride.

2.3Flore et faune

En raison du large éventail de températures et des importantes différences de relief, la flore mexicaine est extrêmement variée. Le Nord possède une grande diversité de plantes adaptées à la sècheresse : cactus, yuccas, agaves, prosopis, etc. Les tierras calientes sont recouvertes d’une remarquable variété de plantes qui forment par endroits une forêt tropicale dense. On y trouve des essences précieuses tel l’acajou, ainsi que des cocotiers, des gommiers, des amandiers, des figuiers et des oliviers. Sur les flancs des montagnes poussent des chênes, des pins et des sapins.

La faune mexicaine varie également selon les zones climatiques. Dans le Nord, sont représentés les canidés, avec le loup. Les forêts à flanc de montagnes abritent plusieurs espèces de félins (ocelot, jaguar, puma), le pécari, l’ours noir ou baribal. On trouve aussi des phoques sur les côtes. Le Mexique possède une grande diversité de reptiles, dont des iguanes adaptés aux régions désertiques (chuckwalla, phrynosome), de nombreux serpents (crotales, Leptophis, serpents-rois, etc.), des tortues, terrestres (telle les Gopherus, adaptées à la vie dans les déserts) comme marines (tortue caouanne), et les deux seuls lézards venimeux du monde, le monstre de Gila et le lézard perlé. Les oiseaux (dont le caracara, un rapace devenu emblème du pays, le jacana du Mexique, habitant des marais, le fou à pied bleu, sur les côtes, et le grand géocoucou, oiseau coureur des zones désertiques) présentent également une remarquable variété, ainsi que les poissons.

2.4Ressources naturelles

Les ressources naturelles du Mexique sont extrêmement riches et diversifiées. Outre le charbon, le sous-sol mexicain renferme quasiment tous les minerais connus dont le fer, les phosphates, l’uranium, l’argent, l’or, le cuivre, le plomb et le zinc. Le Mexique possède d’importants gisements de gaz naturel ainsi que la 7e réserve mondiale de pétrole. Les forêts, qui recouvrent près de 30 p. 100 du territoire, produisent des bois de valeur tels que l’acajou, l’ébène, le noyer et le bois de rose. Près de 14 p. 100 des terres sont cultivables, mais moins de 10 p. 100 reçoivent assez de pluie pour être cultivées sans recours à l’irrigation.

3POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1Démographie

La population mexicaine est composée de trois groupes principaux : les Mexicains d’origine espagnole, les Indiens et les métis (mestizos), d’origine mixte espagnole et amérindienne. Les mestizos sont de loin les plus nombreux et représentent près de 55 p. 100 de la population, contre 30 p. 100 pour les Indiens.

En 2008, la population du Mexique est estimée à 110 millions d'habitants, soit une densité de 57,2 habitants au km². En 2005, près de 76 p. 100 de la population vit en zone urbaine. Par ailleurs, depuis de nombreuses années, le Mexique souffre d’une importante émigration clandestine vers les États-Unis. L’indice de fécondité représente, en 2008, 2,37 nombreenfants par femme et l’espérance de vie est de 75,8 années.

3.2Découpage administratif et villes principales

Le Mexique est une république fédérale composée d’un district fédéral (où se trouve la capitale) et de 31 États : Aguascalientes, Basse-Californie-du-Nord, Basse-Californie-du-Sud, Campeche, Chiapas, Chihuahua, Coahuila, Colima, Durango, Guanajuato, Guerrero, Hidalgo, Jalisco, Mexico, Michoacán de Ocampo, Morelos, Nayarit, Nuevo León, Oaxaca, Puebla, Querétaro, Quintana Roo, San Luis Postosí, Sinaloa, Sonora, Tabasco, Tamaulipas, Tlaxcala, Veracruz, Yucatán et Zacatecas. Capitale et centre culturel du pays, Mexico figure parmi les grandes mégalopoles du monde et sa population était estimée à 14,6 millions d'habitants en 2008. Les autres grandes villes sont Guadalajara, Monterrey et Puebla.

3.3Langue et religion

La langue dominante et officielle du Mexique est l’espagnol. On compte également quelque 13 langues amérindiennes dont la principale est l’indien nahuatl, ou aztèque. On parle aussi le maya dans la péninsule du Yucatán et l’otomí dans le centre du pays.

Plus de 93 p. 100 de la population est catholique. La longue et officielle tradition anticléricale du Mexique a pris fin en 1991 avec l’adoption d’amendements constitutionnels accordant un statut légal aux institutions religieuses et autorisant les écoles paroissiales. On trouve dans le pays une minorité de protestants, essentiellement rassemblés à Mexico.

3.4Éducation

L’enseignement primaire est gratuit et obligatoire pour tous les enfants de moins de quinze ans. Les campagnes d’information du gouvernement ont permis de faire passer le taux d’alphabétisation de moins de 50 p. 100 dans les années 1940 à près de 93 p. 100 en 2005. Le Mexique possède près de 9 000 établissements d’études supérieures. Parmi les grandes universités figurent l’Université nationale autonome du Mexique (créée en 1551) et l’Institut polytechnique national (créé en 1936), implantés tous deux à Mexico.

3.5Culture

La culture mexicaine est un mélange riche et complexe de traditions amérindiennes, espagnoles et nord-américaines. Les régions rurales sont habitées par des Indiens, descendants des Mayas, des Aztèques et des Toltèques, et par des fermiers et des agriculteurs espagnols et métis ; chacune de leurs traditions a enrichi la culture régionale. Dans les villes, les influences européenne (espagnole et française surtout) et nord-américaine sont prédominantes.

Les premières œuvres mexicaines en espagnol datent du xvie siècle et beaucoup d’entre elles utilisent des thèmes empruntés à la tradition orale des populations indigènes du pays. Les écrivains mexicains les plus importants de notre siècle sont les romanciers Mariano Azuela (1873-1952), Martín Luis Guzmán (1887-1976), Andrés Henestrosa, Agustín Yáñez et Carlos Fuentes, et les poètes et essayistes Alfonso Reyes (1889-1951) et Octavio Paz, lauréat du prix Nobel de littérature en 1990. Voir littérature hispano-américaine.

Les chants et les danses folkloriques mexicains sont accompagnés par plusieurs types d’orchestres dont l’instrument principal est la guitare. Les mariachi, groupes populaires ambulants, accueillent le plus souvent deux violons, deux guitares à cinq cordes, deux trompettes et un guittarón, grande guitare basse. Le corrido, ballade folklorique composée de quatrains en vers et issue du romanza espagnol, est peut-être la contribution mexicaine la plus remarquable à la musique et à la poésie folkloriques américaines.

L’architecture coloniale espagnole, de style gothique, plateresque (style espagnol du xvie siècle évoquant l’orfèvrerie), classique et baroque, parfois décorée de motifs indiens, est présente dans tout le pays. À la fin du xixe siècle et au début du xxe, les splendeurs françaises du second Empire sont introduites dans la capitale. Pour sa part, le président Porfirio Díaz y fait construire le palais des Beaux-Arts, terminé dans les années 1930. Depuis 1945, le Mexique a connu une renaissance architecturale qui a attiré l’attention du monde entier. Les nouveaux bâtiments construits pour l’Université nationale autonome du Mexique, conçus par un groupe d’artistes et d’architectes dirigés par Carlos Lazo, sont décorés de remarquables fresques et mosaïques. Un autre architecte mexicain, Felix Candela, a créé de très originales structures en béton pour plusieurs églises ainsi que pour le palais des Sports utilisé lors des jeux Olympiques de 1968.

Une riche tradition de peinture et de sculpture existe déjà au Mexique bien avant la conquête espagnole. Par la suite, les artistes de la période coloniale produisent des œuvres d’une grande pureté, même si les dernières années de l’ère coloniale ont connu une production purement académique. L’un des artistes mexicains les plus significatifs de notre siècle est José Guadalupe Posada. Ses disciples, Diego Rivera, David Alfaro Siqueiros et José Clemente Orozco, sont les chefs de file d’un groupe d’artistes mexicains qui s’illustrent dans la peinture murale. Voir aussi art d’Amérique latine.

L’industrie cinématographique mexicaine produit aujourd’hui de 40 à 50 films par an et de nombreuses fictions sont réalisées chaque année pour la télévision.

La tauromachie, héritage du passé espagnol du Mexique, reste très appréciée.

Le pays possède de nombreux musées sur tout son territoire. Le palais de Chapultepec, à Mexico, abrite le Musée national d’Histoire. Des objets archéologiques, notamment aztèques et mayas, sont exposés au Musée national d’Anthropologie de Mexico.

3.6Institutions et vie politique
3.6.1Pouvoir exécutif

Le Mexique est une république fédérale régie par la Constitution de 1917.

Le pouvoir exécutif est exercé par un président élu au suffrage universel direct pour un mandat de six ans non renouvelable. Il est assisté par son gouvernement, qu’il nomme lui-même.

3.6.2Pouvoir législatif

Le pouvoir législatif est représenté par un Congrès à deux chambres, élues au suffrage universel : le Sénat, de 64 membres élus pour six ans (on compte deux sénateurs pour chaque État et deux pour le district fédéral) ; la Chambre des députés, de 500 membres élus pour trois ans (300 au scrutin majoritaire et 200 à la proportionnelle). Sénateurs et députés ne sont pas rééligibles. À l’intérieur de chaque État, le pouvoir exécutif est assuré par un gouverneur élu au suffrage universel pour six ans, tandis que le pouvoir législatif est exercé par des Chambres des députés élues pour trois ans. Le gouverneur du district fédéral est nommé par le président du Mexique.

Le droit de vote est accordé à tous les citoyens à partir de dix-huit ans.

3.6.3Pouvoir judiciaire

Le plus haut tribunal du Mexique est la Cour suprême de justice (21 membres permanents nommés par le président). Les autres corps de justice du Mexique comprennent des Cours de circonscription et des Cours de district.

3.6.4Partis politiques

Le principal parti politique du pays a été au xxe siècle le Parti révolutionnaire institutionnel (Partido Revolucionario Institucional, PRI), créé en 1929 et au pouvoir sans interruption sous différents noms jusqu’en 2000, date à laquelle le candidat du Parti d’action nationale (PAN), Vicente Fox, a été élu à la présidence de la République. En 2006, c’est également le candidat du PAN, Felipe Calderon, qui lui a succédé, résultat qui marque une évolution de la vie politique mexicaine vers la bipolarisation entre la droite du PAN et la gauche du Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche nationaliste).

3.6.5Défense nationale

Le service militaire n’est pas obligatoire au Mexique. Le pays possède néanmoins une armée de terre de 130 000 hommes, une marine de 37 000 hommes et une aviation de 8 000 hommes.

4ÉCONOMIE

Au milieu des années 2000, le Mexique apparaît comme la première puissance économique d’Amérique latine et la treizième puissance commerciale du monde. Bénéficiant d’importantes ressources en minerais, le Mexique axe son développement économique sur les exportations — essentiellement vers les États-Unis —, notamment de pétrole, de textiles et de café. Le secteur privé est dynamique et la croissance du pays a toujours été le principal objectif du gouvernement. Après avoir mis l’accent sur la « mexicanisation « de l’industrie et la nécessité de préserver le secteur public (mines et pêche en particulier), les autorités ont encouragé les investissements étrangers, si bien que le Mexique se situe au milieu des années 2000 au quatrième rang mondial pour les investissements directs étrangers.

Le produit intérieur brut (PIB) était, en 2006, de 839,2 milliards de dollars, soit 8 051,90 dollars par habitant. Marqué au milieu des années 1980 par la baisse du prix du pétrole, l’inflation, la dette extérieure et les déficits du budget, le Mexique a été touché par une sévère crise entre la fin de 1994 et le début de 1995, qui a trouvé son origine dans une forte inflation et un déficit de 30 milliards de dollars. Un programme d’aide international a accordé des prêts et des crédits, tandis que le président Zedillo a annoncé la mise en œuvre d’un plan d’austérité, accompagné de la vente de biens publics (chemins de fer, usines pétrochimiques et d’électricité, aéroports). Au milieu des années 2000, le Mexique bénéficie d’une relance fondée sur des exportations dynamiques – le commerce extérieur représente ainsi 60 p. 100 du PIB en 2006 contre 24 p. 100 vingt ans plus tôt et les exportations mexicaines ont été multipliées par 4 depuis le début des années 1990 — et une demande intérieure en progression. Il profite également des importants envois d’argent des expatriés aux États-Unis (17 milliards d’euros en 2005). Toutefois, avec une croissance qui reste inférieure à 5 p. 100 (3 p. 100 en 2006), la pauvreté persiste et 400 000 personnes quittent le pays chaque année pour tenter de gagner clandestinement les États-Unis afin d’y trouver du travail.

4.1Agriculture

Près de 15 p. 100 des actifs travaillent dans le secteur primaire, qui représentait 4 p. 100 du PIB en 2003. Malgré la redistribution de terres aux ejidos (fermes communales) dans les années 1980, le problème de la répartition des terres continue à se poser. Il a été le détonateur de la révolte de l’Armée de libération nationale zapatiste en 1994. Le développement de systèmes d’irrigation a pourtant permis d’augmenter l’étendue des terres cultivées. Aujourd’hui, le Mexique parvient à produire la plupart de ses produits de base, mais il est également un pays exportateur. Au milieu des années 2000, les principaux produits agricoles du Mexique sont la canne à sucre (6e producteur mondial en 2004), le café (5e producteur mondial), le maïs (4e producteur mondial), le cacao (9e producteur mondial), le blé, la pomme de terre, le coton, les fruits (7e producteur mondial, notamment d’oranges dont il est le troisième producteur mondial) et végétaux, et des animaux d’élevage (porcins et bovins).

L’abattage d’arbres est aujourd’hui strictement contrôlé par le gouvernement, mais l’industrie mexicaine utilise énormément de produits tirés de la forêt : le bois, la poix, les résines et la térébenthine.

Les plus importantes pêcheries sont situées au large des côtes de Basse-Californie. L’industrie de la pêche est principalement contrôlée par des sociétés coopératives auxquelles on accorde des monopoles sur certaines espèces. La production de pêche en mer plaçait le Mexique à la 17e place mondiale en 2001.

4.2Mines et industries

La majorité des compagnies minières du Mexique est aujourd’hui détenue par des Mexicains. La plus importante ressource est le pétrole, extrait principalement dans les États de Veracruz, de Tabasco et de Chiapas ; sa production est contrôlée par une compagnie d’État, la toute-puissante Pemex. La production de pétrole brut est de 1,2 milliard de barils par an environ (6e rang mondial en 2002), celle de gaz naturel de 38 milliards de m3 (15e rang mondial), et celle de charbon de 11 millions de tonnes (27e rang mondial). L’argent est également une ressource importante du pays qui se place au 2e rang mondial avec une production de 2 600 tonnes par an (2003). Les mines d’or de la sierra Madre occidentale produisent 20 tonnes par an, et la production de cuivre (11e rang mondial en 2003) est estimée à 361 000 tonnes. Au début des années 2000, la production annuelle (en tonnes) est de 6,7 millions pour le fer, 140 000 pour le plomb, 460 000 pour le zinc (6e rang mondial). On trouve également d’importants gisements de phosphore d’antimoine, de graphite, de manganèse, de soufre et de tungstène.

81 p. 100 de l’électricité mexicaine est produite par des installations thermiques, 12,1 p. 100 par des installations hydroélectriques (voir production et distribution de l’électricité) et le reste par des sources géothermiques.

L’industrie mexicaine connaît un développement important mais déséquilibré : à une majorité de petites entreprises artisanales (textile, alimentation) s’oppose une minorité de grandes compagnies bénéficiant d’importants apports de capitaux d’État ou privés (notamment américains). L’industrie est diversifiée, mais on peut dégager trois secteurs prédominants : l’agroalimentaire, les machines, le matériel de transport et le textile. La région de Mexico rassemble plus de la moitié de l’industrie mexicaine mais les créations d’emplois industriels sont désormais assurées en grande partie par les industries « maquilladoras «. Ces entreprises de sous-traitance situées près de la frontière américaine utilisent une main-d’œuvre mexicaine bon marché au service de firmes nord-américaines.

4.3Échanges

L’unité monétaire du Mexique est le peso mexicain divisé en 100 centavos. Les banques commerciales, nationalisées en 1982, ont été privatisées au début des années 1990.

En 2003, le montant annuel des exportations était d’environ 165,39 milliards de dollars , tandis que le montant des importations était de 171,29 milliards de dollars. Les principales exportations sont le pétrole brut, le gaz naturel, le coton, le sucre, les tomates et les oranges, le café, les crevettes, les bovins, le zinc, les textiles, les produits chimiques et les équipements de transport. Les principales importations sont les équipements mécaniques et de transport, les appareils de télécommunication, les produits chimiques, le pétrole et ses dérivés, les produits agricoles, le fer et l’acier. L’Accord de libre-échange nord-américain (Alena) qui réunit les États-Unis, le Canada et le Mexique est entré en vigueur en 1994 ; la même année, le Mexique a intégré l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Les principaux partenaires commerciaux du Mexique sont les États-Unis, avec qui le Mexique réalise près de 90 p. 100 de ses échanges (mais la Chine a détrôné le Mexique de la place de second fournisseur des États-Unis en 2003), suivis par la Chine, le Japon, le Canada et l’Espagne. Le tourisme (22 millions de visiteurs par an), le commerce frontalier, les investissements étrangers et les versements effectués par les Mexicains travaillant aux États-Unis sont des sources de revenus indispensables à l’économie du pays (17 milliards d’euros en 2005).

Les chemins de fer mexicains offrent 26 662 km de voies exploitées en 2005. Plusieurs autoroutes traversent le pays, dont quatre routes principales qui relient la frontière américaine à Mexico et qui forment une partie de la route panaméricaine. Le transport aérien connaît un très fort développement et compte deux compagnies principales : l’Aeromexico et la Compañía Mexicana de Aviación. La flotte marchande se compose de 780 navires en 2007 dont le tonnage total est de 1million.

Le Mexique possède, en 2002, 300 journaux quotidiens (dont Esto, avec une circulation de 450 000 exemplaires, est le plus important) et 870 stations de radio.

5HISTOIRE
5.1Le Mexique précolombien

Les premiers occupants de l’actuel Mexique sont des chasseurs pratiquant la cueillette, comme en témoigne l’homme fossile de Tepexpan, daté de 13000 à 10000 av. J.-C. La première grande civilisation mexicaine, les Olmèques (2000-500 av. J.-C) se développe grâce à la sédentarisation autorisée par la culture du maïs. La période 250-950 apr. J.-C. est marquée par la civilisation de Teotihuacan, qui réalise l’unification de toute la vallée de Mexico. Les Zapotèques, établis dans l’actuel État d’Oaxaca, construisent plus de deux cents centres urbains. La civilisation maya, l’une des plus remarquables civilisations précolombiennes, connaît quant à elle son apogée vers le vie siècle apr. J.-C. et se distingue par la construction de puissantes cités-États. Un autre groupe, les Toltèques (des guerriers), descend du nord et crée au xe siècle un empire dans le centre du pays. Les Toltèques fondent leur capitale à Tula développent une remarquable civilisation, comme l’attestent les ruines de superbes monuments. Voir aussi Art précolombien.

5.2L’empire Aztèque

Au xie siècle, les Toltèques sont vaincus et dispersés par les multiples invasions des Chichimèques, tribus nomades venues du nord. Les Aztèques ou Mexicas, la tribu dominante des Chichimèques, finissent par dominer tout le plateau central du pays. Itzcoatl, leur premier empereur, étend l’influence aztèque sur tout le territoire. Cette civilisation, particulièrement développée aux niveaux intellectuel et artistique, devient ainsi la puissance dominante du xve siècle. Les Aztèques construisent de grandes villes et développent une organisation sociale, politique et religieuse complexe.

Le premier explorateur qui visite le territoire mexicain, Francisco Fernández de Córdoba, découvre en 1517 la trace des Mayas au Yucatán. Hernan Cortés débarque au Tabasco en 1519 et fonde Veracruz. Il entre ensuite sans résistance dans Mexico et est nommé gouverneur et capitaine général par Charles Quint en 1522.

5.3La période coloniale

En 1535, la nouvelle vice-royauté de la Nouvelle-Espagne est au vice-roi Antonio de Mendoza. Jusqu’en 1821, soixante-et-un vice-rois espagnols devaient se succéder. Ils étendent le pays vers le nord (conquête du Nouveau-Mexique en 1598) et vers le sud. Cette époque reste marquée par l’exploitation des Indiens, pratiquement réduits à l’esclavage.

L’Église catholique, qui institue un tribunal de l’Inquisition à Mexico en 1571, exerce un pouvoir absolu par l’intermédiaire des ordres franciscains, augustins, dominicains et jésuites, arrivés au Mexique avec les conquistadores.

Les tensions nées de la croissance économique et sociale et le mécontentement des classes moyennes lié aux réformes administratives de 1786 prennent de plus en plus d’importance. Le pays subit également les effets des idées libérales de la Révolution française de 1789 et de l’occupation de l’Espagne par les troupes napoléoniennes en 1808.

5.4L’indépendance

Le 16 septembre 1810, un curé, Miguel Hidalgo y Costilla, lance le mouvement pour l’indépendance. L’insurrection est écrasée par l’armée loyaliste, qui fait exécuter Hidalgo en 1811. Mais le mouvement se poursuit sous la direction d’un autre curé, José María Morelos y Pavón. L’indépendance est proclamée en 1813 par le congrès de Chilpancingo et devient officielle en juillet 1821 à la signature du traité de Córdoba par l’ancien général royaliste Agustín de Iturbide et O’Donojù, le dernier vice-roi.

5.5Empire et République

En 1822, Iturbide se fait proclamer empereur du Mexique mais est renversé en mars 1823 par un officier, Santa Anna, qui instaure la république en 1824. Le pays connaît dès lors une période de troubles pendant laquelle alternent, jusqu’en 1855, les dictatures militaires de Santa Anna et des présidences civiles.

5.6La guerre avec les États-Unis

Cette période de trouble va permettre au Texas, alors contrôlé par le Mexique, de proclamer son indépendance en 1836, sous la conduite de Sam Houston. Le Mexique est alors entraîné dans une guerre désastreuse avec les États-Unis et en sort vaincu, abandonnant, selon les termes du traité de Guadalupe Hidalgo du 2 février 1848, toute la moitié nord du pays.

5.7La guerre du Mexique et l’Empire

Benito Pablo Juárez, grand dirigeant libéral indien, devient président de la République en 1858. Il choisit de suspendre les dettes extérieures contractées par les gouvernements précédents. Irritées par son décret, la France, la Grande-Bretagne et l’Espagne décident d’agir conjointement pour protéger leurs investissements. Une expédition commune occupe Veracruz en 1861 mais, dès 1862, les ambitions coloniales de Napoléon III deviennent évidentes, et les Britanniques et les Espagnols se retirent. Les troupes françaises pénètrent dans Mexico en juin 1863. Juárez et son gouvernement s’enfuient, Napoléon proclame l’Empire mexicain et en offre la couronne à Maximilien, archiduc d’Autriche (1864-1867). La France, sous la pression des États-Unis, doit rapidement se désengager et l’armée de Juárez reconquiert le pays lorsque les troupes républicaines du général Porfirio Díaz occupent Mexico. Maximilien, assiégé à Querétaro, doit se rendre et est fusillé. Juárez doit ensuite faire face à de nombreuses révoltes, dont celle de Díaz, battu aux élections de 1871. Sebastián Lerdo de Tejada succède à Juárez à la mort de celui-ci en 1872. Il est renversé en 1876 par Díaz, qui devient président en 1877.

5.8La dictature Díaz

Le Mexique doit subir la dictature de Porfirio Díaz jusqu’en 1911, avec une seule interruption entre 1880 et 1884. Le pays connaît alors un important développement économique et commercial (construction d’usines et de voies ferrées, amélioration des ports, aménagement urbain, etc.). Beaucoup de ces entreprises sont financées et dirigées par des étrangers, ce qui provoque le mécontentement des Mexicains.

En 1908, Díaz annonce qu’il accepte la présence d’un candidat d’opposition aux élections de 1910 : les libéraux choisissent Francisco Indalecio Madero, qui devient le leader de la révolution populaire après la réélection de Díaz en 1910. Celui-ci doit démissionner en 1911 et quitte définitivement le pays.

5.9La Révolution mexicaine

Madero, élu président en 1911, ne peut mettre fin aux remous politiques et militaires qui agitent le pays. D’autres rebelles, dont Emiliano Zapata et Pancho Villa, refusent totalement de se soumettre à son autorité. En 1913, Victoriano Huerta, chef de l’armée de Madero, conspire avec les chefs rebelles, s’empare de Mexico, prend le pouvoir et fait assassiner Madero. De nouvelles révoltes armées, sous la direction de Zapata, Villa et Venustiano Carranza, éclatent et Huerta s’enfuit en 1914. Carranza prend le pouvoir la même année et Villa lui déclare immédiatement la guerre. En août 1915, une commission représentant huit pays latino-américains et les États-Unis reconnaît Carranza comme l’autorité légale du Mexique. Les chefs rebelles, à l’exception de Villa, baissent les armes. Zapata est assassiné en 1919, et Villa poursuit ses révoltes jusqu’en 1920.

La Constitution, promulguée en 1917, et comportant des mesures relatives au travail et à la protection sociale très radicales pour l’époque, prévoit des réformes destinées à restreindre la possession des mines et des terres par les étrangers. Carranza, élu président cette même année, ne met pas en place toutes les mesures constitutionnelles et les troubles persistent. Carranza irrite les compagnies pétrolières étrangères en déclarant que le pétrole est une ressource naturelle mexicaine inaliénable et en imposant des taxes sur les champs pétrolifères ainsi que sur les contrats signés avant le 1er mai 1917. En 1920, trois généraux, Plutarco Elías Calles, Álvaro Obregón et Adolfo de La Huerta, se rebellent contre le président. Carranza est tué et Obregón accède au pouvoir.

5.10Naissance du Parti national révolutionnaire

En 1923, les États-Unis apportent leur soutien au régime Obregón lors d’une révolte avortée menée par Adolfo de La Huerta. En 1924, Calles est élu président et commence à mettre en place des réformes constitutionnelles, principalement agraires, tandis que ses réformes religieuses rencontrent une forte opposition. L’Église refuse de reconnaître les mesures de laïcisation et les relations entre l’Église et l’État deviennent tendues.

Réélu président en 1928, Obregón est assassiné plusieurs mois plus tard par un fanatique religieux. En 1932, sous la présidence d’Abelardo L. Rodríguez, le Parti national révolutionnaire (actuel PRI), le parti officiel du gouvernement, établit un programme de six ans pour « un système économique coopératif inclinant vers le socialisme « qui prévoit la saisie des champs pétrolifères appartenant aux étrangers.

Le programme du PNR est mis en place en 1934 avec l’élection de Lázaro Cárdenas, qui met l’accent sur les réformes agraires, la protection sociale et l’éducation. En 1938, le gouvernement mexicain exproprie les biens des compagnies pétrolières étrangères et crée la Pemex pour administrer l’industrie nationalisée. Le Mexique est alors contraint de signer des accords de troc avec l’Italie, l’Allemagne et le Japon, mais le commerce pétrolier avec ces nations est interrompu par la Seconde Guerre mondiale.

La politique de « bon voisinage « avec les États-Unis, impliquant une coopération commerciale et militaire, domine ensuite la vie mexicaine sous le mandat d’Àvila Camacho (1940-1946).

5.11La Seconde Guerre mondiale et l’après-guerre

Le Mexique suspend ses relations diplomatiques avec le Japon le 8 décembre 1941 et avec l’Italie et l’Allemagne trois jours plus tard. Le 22 mai 1942, le Congrès mexicain déclare la guerre à ces trois pays. En juin, le Mexique signe la déclaration de l’ONU, et une complète coopération militaire avec les États-Unis prend effet en 1943.

En juin 1945, Le Mexique devient officiellement membre de l’ONU. En 1946, Miguel Alemán Valdés succède à Àvila à la présidence. Il continue à entretenir des relations étroites avec les États-Unis. En mars 1949, pour la première fois depuis les expropriations de 1938, deux compagnies pétrolières américaines reçoivent la permission d’effectuer des forages sous le contrôle de la Pemex. Le parti du gouvernement, rebaptisé Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), remporte une large victoire aux élections législatives du 3 juillet 1949.

En 1951, la question des Mexicains émigrant aux États-Unis pour trouver un travail saisonnier devient un sujet d’inquiétude pour les deux gouvernements. Des accords officiels prévoient l’entrée légale d’un nombre annuel défini de travailleurs ; néanmoins, environ 1 million de Mexicains doivent traverser illégalement la frontière chaque année.

Adolfo Ruiz Cortines, candidat du PRI, est élu président en 1952, et Adolfo López Mateos lui succède en 1958. Un amendement constitutionnel controversé donnant au gouvernement le pouvoir d’obliger les employeurs à partager les bénéfices avec les travailleurs est approuvé en 1962.

5.12Le PRI, de Gustavo Díaz Ordaz à Ernesto Zedillo

Le candidat du PRI, Gustavo Díaz Ordaz, est élu le 5 juillet 1964. Cette même année, le Mexique refuse de se soumettre à une décision de l’Organisation des États américains de suspendre ses relations diplomatiques avec Cuba, et les États-Unis suspendent leur programme d’importation de travailleurs saisonniers mexicains, ce qui met fin à une importante source de revenus pour le pays.

En 1966, le président Díaz Ordaz annonce un plan de développement et de planification économique de cinq ans. Deux ans plus tard, le gouvernement doit faire face à des manifestations estudiantines violentes qui menacent l’organisation des jeux Olympiques de Mexico en octobre 1968, et qui sont réprimées dans le sang. L’agitation se poursuit dans les années 1970.

En 1970, Luis Echeverría Álvarez, candidat du PRI, devient président ; il poursuit une stratégie plus équilibrée de croissance économique et introduit des mesures destinées à réduire le contrôle de l’économie par les étrangers et à accroître les exportations. Les liens avec les États-Unis se relâchent et Echeverría négocie des accords économiques avec plusieurs pays d’Amérique latine, le Canada et la Communauté européenne ; il négocie également un accord avec le Conseil d’assistance économique mutuelle, parrainé par l’URSS. L’économie mexicaine connaît une croissance annuelle régulière de 6,3 p. 100 entre 1970 et 1974 mais, dès 1975, la croissance diminue et l’inflation augmente. Pour tenter de réduire la dette extérieure du pays, le gouvernement dévalue le peso de plus de 50 p. 100 en 1976. Cette même année, la découverte de larges réserves de pétrole brut dans les États de Campeche, Chiapas, Tabasco et Veracruz représente une source de développement économique potentiel.

Le candidat du PRI, José López Portillo, est élu à la présidence en 1976. Il poursuit une politique d’austérité économique en appelant les travailleurs à modérer leurs revendications salariales et les patrons à maintenir des prix bas et à accroître leurs investissements. Dans le domaine des affaires étrangères, López Portillo resserre les liens avec les États-Unis en 1977 et rétablit des relations diplomatiques avec l’Espagne.

La production de pétrole double pendant la seconde moitié des années 1970 et ce résultat, associé à l’augmentation substantielle des prix, permet au Mexique de s’affranchir partiellement de la tutelle des États-Unis.

En 1982, Miguel de la Madrid Hurtado est élu et succède au président López Portillo. Au milieu des années 1980, l’augmentation rapide de la dette extérieure et la baisse du prix du pétrole plongent le Mexique dans de graves problèmes financiers. Dans un climat d’irrégularité, le PRI se déclare vainqueur des élections parlementaires de 1985. Cette année-là, un tremblement de terre dévastateur (plus de 7 000 victimes) ne fait qu’aggraver la situation financière du pays. Carlos Salinas de Gortari, candidat du PRI, est élu en 1988, malgré des accusations de fraudes électorales. La même année, l’ouragan Gilbert dévaste la péninsule du Yucatán ; le montant des dégâts est estimé à 880 millions de dollars.

En 1989, le gouvernement Salinas accélère la privatisation des entreprises nationalisées et prend des mesures pour inciter les étrangers à investir en leur permettant de contrôler entièrement les entreprises. En décembre 1992, Salinas, le président des États-Unis George Bush et le Premier ministre canadien Brian Mulroney signent le North American Free Trade Agreement (Accord de libre-échange nord-américain ou Alena). Le Parlement mexicain ratifie l’accord en 1993 et le traité prend effet le 1er janvier 1994, créant ainsi la plus grande zone de libre-échange du monde.

En 1993, le gouvernement mexicain a vendu 80 p. 100 de ses industries à des investisseurs privés et a fait baisser l’inflation de 150 p. 100 à 10 p. 100. Néanmoins, aucune mesure efficace ne peut réduire l’importante dette extérieure du pays.

Le 1er janvier 1994, un groupe d’Indiens, appelé l’Armée de libération nationale zapatiste, s’empare de quatre villes dans l’État du sud Chiapas et exige des réformes. Bien que les troupes gouvernementales aient rapidement repris une grande partie du territoire occupé par les rebelles et qu’un appel au cessez-le-feu ait été lancé peu de temps après, le groupe rebelle donne naissance à un mouvement pour la réforme politique au Mexique.

Le président Ernesto Zedillo (PRI), élu en août 1994, doit presque immédiatement faire face à la plus grave crise financière et monétaire qu’ait connu le Mexique, engendrée par un déficit d’environ 30 milliards de dollars. Un programme d’aide internationale est conçu sous la direction du président américain B. Clinton, et E. Zedillo annonce la mise en place de mesures d’austérité et la privatisation des biens de l’État. Dans le même temps, la révolte du Chiapas se poursuit sous la direction du charismatique « Subcomandante Marcos «, nom de guerre de Rafael Sebástian Guillén Vicente. Le conflit s’intensifie entre les zapatistes et le gouvernement au début de 1995. Le gouvernement, ayant perdu la confiance de la communauté économique mondiale, ressent la nécessité d’établir à nouveau son autorité en lançant une opération militaire qui permet de reprendre le contrôle de plusieurs municipalités occupées et repousse les guérilleros. Néanmoins, l’armée ne parvient pas à s’emparer des dirigeants du mouvement. L’échec de cette offensive entraîne une reprise des négociations qui aboutissent à la signature d’un accord, le 16 février 1996, à San Andrés Larrainzer (Chiapas). Cet accord prévoit l’inclusion dans la Constitution de 1917 d’une série de droits pour les Indiens, notamment une forme d’autonomie permettant « l’exploitation collective des ressources naturelles dans les communautés indigènes «. Cependant la situation demeure tendue. Les pourparlers sur l’application de l’accord de San Andrés sont rompus en 1996, le gouvernement refusant que la notion de propriété collective soit reconnue constitutionnellement. En 1997, le président E. Zedillo tente de relancer les pourparlers en proposant l’adoption d’une loi permettant la mise en place d’un « pacte social « en faveur des cinquante-six ethnies du pays (10 p. 100 de la population, soit deux millions de personnes). Parallèlement, les zapatistes fondent un parti politique indépendant, le Front de libération nationale. Cependant, le massacre de 45 sympathisants zapatistes dans le village d’Acteal, le 22 décembre 1997, perpétré par des indigènes de la région avec la complicité de paramilitaires proches de PRI, provoque un fort regain de tension au Chiapas et quelques démissions au sein du gouvernement. En juin 1998, le démantèlement par l’armée de la quatrième « municipalité autonome « (38 villages zapatistes ont été fondés depuis le début du conflit) donne lieu à de violents affrontements entre l’armée et le EZLN (armée zapatiste de libération nationale) et provoque la mort de neuf personnes. Tout dialogue entre les zapatistes et le gouvernement semble rompu jusqu’en septembre de la même année, lors de la reprise des négociations de paix.

Déclenché par le mouvement zapatiste, la réforme de la vie politique se poursuit. Pour la première fois depuis 1929, le PRI, qui a jusqu’alors exercé un pouvoir sans partage, perd la majorité absolue à la Chambre des députés, aux élections législatives du 6 juillet 1997. Dans le même temps, Cuauhtémoc Cardenas, l’un des leaders du parti de la Révolution démocratique (PRD), formation de gauche, est élu maire de Mexico au suffrage universel.

Malgré leurs divergences, les partis d’opposition, regroupés en un « Groupe des quatre «, qui comprend également le parti d’Action nationale (PAN) de droite, élaborent un programme commun prévoyant la réforme du système judiciaire et la décentralisation, et, grâce à leurs succès électoraux, accentuent leur pression sur le président Zedillo afin qu’il accélère le processus de transition vers la démocratie.

Le gouvernement doit, par ailleurs, faire face à d’importants problèmes de corruption liés en particulier au trafic de drogue, ainsi qu’à une chute des cours du pétrole en 1997. Cependant, la reprise économique est plus rapide que prévue, en raison d’un plan d’austérité et de l’accélération des réformes, en particulier dans le domaine des privatisations : l’inflation est fortement réduite et l’investissement privé augmente. Cependant, alors que les échanges commerciaux avec les États-Unis croissent depuis la mise en place de l’Alena, atteignant 80 p. 100 du commerce extérieur mexicain, la situation sociale se dégrade. En 1998, la situation économique se dégrade à la suite des crises russe et brésilienne.

5.13La présidence de Vicente Fox (2000-2006)

Le 2 juillet 2000, le parti au pouvoir depuis 1929 perd l’élection présidentielle au profit du candidat de droite et chef du Parti d’action nationale (PAN), Vicente Fox. Son succès, qui met fin à 71 années de pouvoir du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), marque la victoire de la démocratie. Avec plus de 43 p. 100 des suffrages, Vicente Fox devance Francisco Labastida, ancien ministre de l’Intérieur. Cette défaite entraîne la démission de la présidente du PRI, Dulce Maria Sauri. Cependant, le même jour, les élections législatives donnent au PRI une majorité relative à la Chambre des députés, avec 209 députés (sur 500) contre 208 au PAN.

Vicente Fox s’engage à privilégier la croissance afin de réduire le chômage et améliorer les revenus de la population. L’une de ses principales ambitions est le développement du commerce. Il mise sur un renforcement des échanges au sein de l’Alena, l’Accord de libre-échange de l’Amérique du Nord,et espère beaucoup de la future Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA). Il se lance également à la conquête de nouveaux marchés (Union Européenne et Israël en 2000, Guatemala, Honduras et Nicaragua en 2001, Japon en 2005).

Le président reprend les négociations de paix avec l’Armée zapatiste de libération nationale au Chiapas. Le retrait des troupes fédérales de sept bases du Chiapas, l’une des trois conditions de base fixées par les rebelles pour reprendre les discussions de paix, intervient en mars 2001. Plusieurs dirigeants zapatistes se rendent à Mexico au terme d’un voyage à travers plusieurs États du Sud et du centre du pays qui met en évidence le soutien de nombreuses couches de la population, pour exposer les revendications des indigènes devant le Congrès.

Ne disposant pas d’une majorité au Congrès, le président Vicente Fox ne parvient pas à mener à bien les réformes qu’il souhaite engager. Les élections générales de juillet 2003 ne remédient pas à cette situation de blocage puisque son parti, le PAN, est en recul (- 54 sièges) et toujours derrière le PRI (+ 15 sièges), qui reste le premier parti politique mexicain. Vicente Fox est donc contraint de continuer à gouverner sans disposer d’une majorité parlementaire, ce qui empêche l’adoption des grandes réformes promises, notamment fiscale.

5.14La présidence de Felipe Calderon (2006- )

Au terme de son mandat, Vicente Fox peut se targuer d’avoir permis au pays de renouer avec la croissance, mais sans avoir réussi à réduire les inégalités. Dans ce contexte économique, l’élection présidentielle de juillet 2006 voit s’affronter le candidat de droite du Parti d’action nationale (PAN), Felipe Calderon, ancien ministre de l’Énergie, et le candidat de gauche du Parti de la révolution démocratique (PRD), ancien maire de Mexico (2000-2005), Andres Manuel Lopez Obrador. À l’issue d’un scrutin très serré et après deux mois d’incertitude durant lesquels la gauche exige un nouveau décompte des voix, Felipe Calderon est élu à la présidence de la République avec 0,58 point d’avance sur son adversaire. Au sein du Congrès, le PAN s’impose comme la première force politique et dispose d’une majorité relative devant le PRD et le PRI.

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