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Messaline15-48Messaline parmi tant d'autres femmes violentes, au tempérament de feu,

Publié le 23/05/2020

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« Messaline 15-48 Messaline parmi tant d'autres femmes violentes, au tempérament de feu, qui regimbèrent contre l'aiguillon du patriarcat romain et succombèrent aux tentations offertes par les conditions faites aux matrones — émerge de l'histoire, affublée d'un prestige d'opprobre et de stupre, gravée pour les siècles par Tacite et Juvénal, mais plutôt grimaçante, hystérique et lamentable si on la compare à la triomphante Agrippine la jeune. Chez sa tante Agrippine, une volonté de puissance soutenue, une énergie dans le crime comme retrempée dans ses contacts incestueux avec Néron ; une plus grande allure dans le vice ; en revanche, chez Messaline, une fureur érotique qui précipite tout projet de quelque envergure dans la divagation, une sorte de désintéressement presque, dans la jouissance même de l'infamie publique. Quel était le genre de séduction de pareille femme ? Si elle en exerça réellement, elle que d'aucuns fuyaient autant que d'autres lui cédaient, ce fut par son propre besoin de se livrer à quiconque ; rien ne semble avoir agi plus sûrement que l'image (fixée par Juvénal) de la première matrone de l'empire déshonorant sa couche, se vautrant dans la boue ; cette image de la matrone impudique forme, depuis le suicide de Lucrèce, l'obsession perpétuelle de l'imagination romaine ; nul texte ne nous parle des charmes physiques de Messaline.

La sorte de chantage dont elle usait avec les hommes quand ses charmes secrets ne suffisaient pas à les river à sa couche, se retourna contre elle dès qu'elle se fut attachée le consul Silius, “ le plus beau des jeunes gens romains ”, contraint par elle à répudier sa première épouse, la belle et noble Junia Calvina.

Selon Tacite, Messaline commençait à être sursaturée de cet adultère si notoire, lorsque Silius, croyant “ conjurer des périls imminents par le péril même ”, revint à la charge avec des projets autrement capiteux : le mariage et par là même l'accès à l'empire.

Seule l'énormité de l'infamie à prendre le titre d'épouse selon les rites requis eut de quoi ranimer la perversité de cette femme que le vice avait rendue insensible à tout le reste. Aussi la voyons-nous, au lendemain de cette solennité scandaleuse, se produire comme bacchante, échevelée, secouant le thyrse, ayant auprès d'elle Silius, couronné de lierre, chaussé du cothurne, exécutant une danse au milieu de femmes vêtues de peaux de bêtes. Messaline apparaît ici à son apogée : ce prolongement de noces sacrilèges dans une exhibition de bacchanales semblerait acquérir un sens particulier dans le contexte des efforts de Claude pour transférer d'Attique en Italie la célébration des mystères d'Éleusis. Les cultes orgiastiques de Dionysos, de Déméter et de Perséphone tirent leur origine des cultes des grandes déesses mères de l'Asie — Astarté, Cybèle, la Mère des Dieux, l'Aphrodite tellurienne —, toutes divinités matriarcales aphrodisiennes représentées par l'hétaïre souveraine et par l'institution rituelle de la prostitution sacrée. Messaline, comme beaucoup d'autres matrones, reste hantée par le besoin de se prostituer au peuple : la perruque blonde dont elle se coiffe pour s'assimiler, la nuit, aux plus viles courtisanes dans un lupanar, n'est que le sordide stratagème que lui impose, en tant qu'épouse de Claude, la législation matronale du patriarcat romain.

C'est l'envers de sa “ vocation ” de bacchante qu'elle n'en accomplit pas moins de la sorte dans les ténèbres :. »

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