Mémoires d’Hadrien, extrait 2, analyse linéaire « Rome n’est plus dans Rome […] s’accorder sur le temps de astres. »

« Mémoires d’Hadrien, extrait 2, analyse linéaire « Rome n’est plus dans Rome […] s’accorder sur le temps de astres.

» INTRODUCTION : Nous allons analyser un extrait du roman Mémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar, publié en 1951, soit 6 ans seulement après le cataclysme de la deuxième guerre mondiale, la révélation de la Shoah et l’explosion des bombes atomiques à Hiroshima et Nagazaki en 1945.

Cette crise de conscience européenne conduit Marguerite Yourcenar à revisiter les racines de l’Europe à travers le personnage de l’empereur Hadrien qui, à l’article de la mort, opère un retour sur sa vie.

Dans cet extrait, issu du chapitre , Hadrien évoque ses ambitions pour Rome et son admiration pour la Grèce comme nous allons le voir : LECTURE DU TEXTE PROBLEMATIQUE : Comment ce texte comparant Rome et la Grèce montre-t-il les ambitions d’Hadrien pour son empire ? ANNONCE DU PLAN : Nous verrons qu’après avoir évoqué l’expansion géographique de Rome (I) puis l’extension philosophique de la Grèce (II), Hadrien revient sur ses souhaits pour son empire. I L’expansion géographique de Rome ( « Rome n’est plus dans Rome[…] landes bretonnes.

») Dès le début de l’extrait, Hadrien énonce l’expansion de Rome « Rome n’est plus dans Rome », la ville s’est étendue au-delà de ses limites.

La ville est personnifiée (« périr » et « craintivement » sont des termes normalement attribués à des êtres humains.

Autrefois craintive et repliée sur elle-même, elle a pris de l’ampleur : « elle […] doit s’égaler désormais à la moitié du monde ».

Cette hyperbole est à peine exagérée puisque la taille de l’Empire Romain au temps d’Hadrien approche de la moitié de celle du monde connu alors. De nombreux éléments architecturaux viennent décrire la ville, à travers le champ lexical du bâtiment : « toits » ; « terrasses » ; « maisons » ; « remparts » ; « reconstruit ».

Ces éléments sont présentés sous un jour positif, et mis en valeur par la subordonnée « que le soleil couchant dore d’un si beau rose », qui montre l’affection d’Hadrien pour sa capitale. Hadrien mentionne son rôle dans l’expansion géographique de Rom, comme le souligne la redondance de la première personne du singulier : « j’ ai moi-même reconstruit ».

Il indique par ailleurs jusqu’où il a étendu son empire avec des éléments topographiques : « le long des forêts germanique » et « sur les landes bretonnes ».

Le leitmotiv d’Hadrien a été de stabiliser ses frontières et de pacifier son empire.. »