Maxime MAUFRA:LA RÉCOLTE DES GOÉMONS.

« Maxime MAUFRA LA RECOLTE DES GO MONS Le peintre était breton et aimait son pays.

Il n'en fallait pas plus pour recevoir la leçon de Gauguin, venu s'installer en Bretagne.

En 1891, quand il brosse ce tableau, Maxi­ me Maufra est pratiquement inconnu, surtout si on le compare aux jeunes disciples de Gauguin, à Pont-Aven.

Cette discrétion· ne l'a pas empêché d'être un des peintres majeurs de la Bretagne.

L'ŒUVRE La mer, un peu houleuse, s'est retirée, laissant sur le sable des paquets de goémon vis­ queux.

C'est le moment que dioisissent les paysannes pour le ramasser et le dis~ser en meules, comme les foins.

Sec, il fera un excellent engrais.

Les peintres ont toujours aimé représenter cette scène traditionnelle de la vie côtière.

Mais, ici, Maxime Maufra ne s'intéresse ni au pittoresque ni à la couleur locale.

Vues de loin, les coiffes blanches des Bretonnes res­ semblent plus à des mouettes au repos.

En h1it, elles sont là pour animer le rapport mélancolique entre le vert glauque de l'eau et le rose pastel du sable.

L'HOMME Maxime Maufra est le grand méconnu de l'Ecole de Pont-Aven, sans doute parce que sa formation artistique fut entièrement nantai­ se.

Ses premiers paysages des années 1880, découverts au musée de Nantes, se ressentaient de l'influence de Corot et ne devaient rien à l'impressionnisme .

Ce mouve­ ment, ne l'oublions pas, fut essentiellement un phénomène parisien, du moins à ses débuts.

La rencontre avec Gauguin, en 1890, fut décisive, pour Maufra comme pour tous les jeunes peintres de sa génération .

Il lui apprit LA COTE Les tableaux peints sous l'influence de Gauguin sont évidemment les plus cotés.

Un Soleil couchant à Belle-Ile, effet rose, fut vendu 95 OOOFF (env.17 200 dollars) en 1993: une réputation trop discrète.

Maxime MAUFRA 1861-1918 •lA Rkolte tln golwwm • Huile sur toile 46 an x 63 an • Slgaé et~ «1891• •Pelaten1891 • .LoœlisatioD: Nantes, m1Re des Beaux-Ans à se dégager du pittoresque si facile de la Bretagne,comme en témoigne cette Récolte des goémons.

LE CONTEXTE Dans la France des années 1890, la Breta­ gne est devenue une sorte de refuge contre l'atmosphère viciée des grandes villes.

L'essor de l'industrie , la montée des luttes sociales inquiétaient confusément bon nombre d'artistes.

Ceux-ci, réfugiés à Po nt-Aven, voyaient dans le travail simple et répétitif des paysans une valeur morale qu'ils opposaien t fa,cilement au monde artificiel des villes.

L'Ecole de Pont-Aven a ainsi transmis la vision idyllique d'une Bretagne pure et c authen ti­ que» .

Le fait que la vie quotidienne de ces paysans était en réalité fort pénib le ne semble pas avoir beaucoup préoccupé Gauguin et ses disciples ! la récolte du goémon est un su je t typique de la Bretagne, qui fascinera bOn nomb re de peintre s, y compris l'Anglais John Wats on, qui .n o us en offre i ci sa version.. »