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Maurice Scève (1501-vers 1564) La vie de Maurice Scève demeure mal connue.

Publié le 23/05/2020

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SCEVE Maurice (ou Sève). Poète français. Né probablement entre 1501 et 1505, à Lyon. Mort dans cette même ville après 1560. Maurice Scève appartenait à une famille fortunée de Lyon qui tirait son origine du bourg de Chasseley, dans le Mont d’Or lyonnais. Son père occupa à Lyon les importantes charges de juge-mage et d’échevin et eut quatre enfants, le poète et trois filles — qui épousèrent des notables lyonnais. Seul fils d’un père riche et cultivé, Maurice Scève dut faire de solides études mais nous ne possédons aucun renseignement sur cette période de sa vie. En 1533, Scève qui est déjà docteur en droit suit des cours à l’université d’Avignon, puis il participe aux recherches entreprises pour retrouver le tombeau de la Laure de Pétrarque, et découvre sous une pierre tombale un parchemin contenant un sonnet italien qu’il attribue à Pétrarque : les savants du temps émirent des doutes et certains d’entre eux accusèrent Scève d’être l’auteur du poème. En 1535, Scève, qui a fait la connaissance d’Etienne Dolet, fait imprimer son premier ouvrage, une traduction d’un roman de Juan de Flores composé d’après la Fiametta de Boccace. Marot, de Ferrare, où il était en exil, avait lancé avec son épigramme du Beau Tétin une mode dont s’engouèrent les poètes lyonnais. Ce fut Maurice Scève, qui avait écrit cinq Blasons, qui remporta la palme décernée par Renée de France. La cour de François Ier séjourna à Lyon en 1536; aussitôt, après, le roi perdit son fils préféré, le dauphin François. Les poètes publièrent un Recueil de vers latins et vulgaires de plusieurs poètes français sur cet événement; la contribution de Scève fut Arion. Eglogue sur le trespas de monseigneur le daulphin — v. Poèmes — plus cinq épigrammes latines et deux huitains français. C’est au cours de la même année que Scève rencontra pour la première fois Marot, de passage à Lyon, lequel avait déjà une vive estime pour le poète lyonnais. Dans la vie de sa cité natale, Scève jouait à cette date un rôle important. C’est lui qu’on trouve comme principal responsable des fêtes de la ville au cours des années 1539 et 1540. Il semble que ce soit en 1536 que Maurice Scève rencontra la jeune poétesse Pernette de Guillet pour qui il s’éprit d’une passion malheureuse qui dura jusqu’à la mort de la jeune femme en 1545. C’est elle qui lui inspira les dizains de Délie, objet de la plus haute vertu , dont le poète lut des fragments à ses amis dès 1536, mais qu’il ne publia que sur leur requête expresse en 1544. La mort de Pernette entraîna sa retraite. Il vécut dans la solitude, peut-être dans une maison de l'île Sainte-Barbe. De ses méditations douloureuses naquit un long poème, La Saulsaye. Ëglogue de la vie solitaire (1547) — v. Poèmes . En 1548, l’entrée solennelle d’Henri II amena ses concitoyens à faire de nouveau appel à lui et ce fut Scève qui fut l’organisateur principal de cette glorieuse journée. Désormais, il n’est plus seulement une gloire locale, il a rang de poète officiel et Sebilet, comme les membres de la Pléiade, alors à ses débuts, lui rendent hommage. Mais bientôt éclatent à Lyon les troubles des guerres de religion. Et l’on perd la trace de Scève. Certains érudits pensent qu’il s’éloigna de sa ville natale, l’un d’eux le fait se rendre en Allemagne où il serait devenu protestant. En fait, on ne sait rien de Scève après la publication du Microcosme (1562) — v. Poèmes — et il est probable qu’il mourut autour de cette date. Cette disparition ne fut pas seulement physique : l’œuvre de Scève, envers qui Ronsard et Du Bellay reconnaissaient leur dette, tomba dans l’oubli pour plusieurs siècles. Elle ne ressurgira vraiment qu’au XXe siècle qui lui rendra sa véritable place : celle d’un poète mélodieux et mâle, profond et secret, d’un poète sans modèle et sans disciples, parce qu'inimitable. ♦ < Gentil esprit, ornement de la France,/ Qui d'Apollon sainctement inspiré. / T’es le premier du peuple retiré/ Loin du chemin tracé par l’ignorance. » Du Bellay. ♦ < Scève marche en lui-même avec des pas calmes et purs... La terre que foule Scève ne porte pas le masque des fleurs et des forêts, des villes, des hommes; elle garde nu au contact libre de l’espace son véritable épiderme d’astre... Aucun poète ne s’est avancé dans un tel silence. » Thierry Maulnier.

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Il naît à Lyon vers le début du XVIe siècle. Sa famille appartient à la bourgeoisie notable.

Son père revêt de hautes charges municipales.

Privés par la mort de ses soins, ni Maurice Scève, ni ses trois s œ urs ne pâtissent.

Elles épousent des personnages en vue.

Il poursuit une carrière de riche amateur érudit.

Docteur en droit, il séjourne, environ 1533, à Avignon.

Il y suit les conférences des juristes pontificaux.

Pétrarquiste à la fois consommé et consumé, il entreprend d'y découvrir le sépulcre de Laure.

Il s'imagine de bonne foi l’avoir trouvé. En 1535, il se procure un enviable renom en confiant aux presses la Deplourable fin de Flamete, Elegante invention de Jehan de Flores, Espaignol .

Cet opuscule, dont on a beaucoup médit, ne manque point d'un charme rugueux.

Il se présente comme étant l'achèvement obligatoire de la Fiammetta , célèbre roman lyrique de Boccace.

Les amants n'y recherchent que l'honneur de souffrir.

En composant une version française de ces analyses masochistes, Maurice Scève se prépare à répondre à sa vocation. Représentant accrédité de ce que l'on nomme, avec quelque niaiserie, l'École Lyonnaise, Maurice Scève participe à ses jeux collectifs.

Marot donne une vogue au Blason, sorte de poème — chose (pour emprunter une expression à Rilke), où les Grands Rhétoriqueurs se plaisaient à peindre diverses créatures.

Exilé à Ferrare, il divulgue le fameux Blason du Beau Tetin .

Aussitôt les poètes lyonnais de rivaliser avec lui.

Ils pillent à l'envi le corps des dames.

Maurice Scève proteste contre leur grivoiserie.

Il dédie cinq idylles éthérées au Front, au Sourcil, au Soupir, à la Larme, à la Gorge.

Dans ce tournoi de gaillardise et d'euphuisme, il obtient la palme. Centre d'une société aussi élégante que bien apprise, Maurice Scève joue avec distinction le rôle ingrat d'écrivain lauréat.

Il déplore la mort du Dauphin François dans une élégie conventionnelle (1536).

En 1540, pour célébrer le passage à Lyon du Cardinal de Ferrare, il fournit à un peintre florentin, fixé à Lyon, les éléments de trois mistaires.

En 1544, il publie son œ uvre maîtresse : Delie, Object de plus haulte vertu .

C'est un recueil qui comprend quatre cent quarante-neuf dizains décasyllabiques, plus un huitain liminaire.

Ils chantent les aspects lunaires de l'Éternel Féminin qui, suivant ou sa fantaisie ou la volonté d'un Dieu presque immanent au cosmos, assume le masque terrible de Diane, l'allure funèbre d'Hécate, la rayonnante majesté de Séléné.

Face à face avec cette déité triple, dont celle qu'il chérit sur terre est l'incarnation, Maurice Scève se tient dans un état de souffrance bienheureuse et d'humilité.

Son esprit s'amplifie jusqu'à comprendre les significations et les vertus de toutes les créatures tant animées qu'inanimées.

Mais sa sexualité tolère mal la chasteté purificatrice qu'il lui impose.

Avec un bon sens peu commun, Maurice Scève entrevoit les dangers physiques et spirituels qui le menacent, lui qui brûle pour une femme qu'il ne cesse d'entretenir assez familièrement pour se permettre avec elle quelques délicates privautés.

Ses inquiétudes, ses terrifiantes angoisses, sa jalousie contre celui qui possède légalement le corps de sa dame, toutes ces passions humaines, trop humaines, font que Delie n'est pas seulement un poème idéologique où se manifestent les archétypes les plus pathétiques de la pensée méditerranéenne, mais l'hymne confidentiel d'une. »

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