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Maurice Genevoix

Publié le 09/12/2021

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Sans tapage, sans parade de cirque ni roulements des tambours publicitaires, l'œuvre de Maurice Genevoix s'impose par sa pudeur même, qui n'est que la discrétion d'une ferveur ­ celle, faite d'intelligence sensible et de bonté, fondée sur l'élan, la confiance et l'amour ­ qui le porte vers tout ce qui vit. Cette discrétion ­ cette ferveur pudique ­ qui apparaît comme le caractère premier de son œuvre, Maurice Genevoix l'a manifestée au moindre détour de son existence. Vie banale que la vie de ce Français né à Decize (Nièvre), au cœur de la France, au bord de cette belle rivière glissante qui ne va pas cesser de l'accompagner du bruissement de ses feuillages et du reflet de ses eaux. Enfance à la fois rêveuse et avide, contemplative et passionnée, qui fait de lui un explorateur frémissant du monde végétal et animal. Adolescence de gamin doué : la route semble toute tracée qui le conduit du lycée d'Orléans à l'École normale supérieure d'où il sortira pour une brillante carrière de professeur. Cet avenir sans histoire, l'Histoire le foudroie. Mobilisé en 1914, Maurice Genevoix est très grièvement blessé en 1915. L'œuvre de Genevoix est née du mouvement de révolte intime que lui dictent, devant la guerre et son corps mutilé, son amour et son respect de la vie ; et de l'apaisement profond qu'il connaît à retrouver les horizons de son enfance. S'il écrit, c'est d'abord pour témoigner sur l'expérience dont il est ressorti meurtri. Plusieurs volumes, réunis plus tard en un seul : Ceux de 14, Aucune mise en scène, aucun pathétique de mauvais aloi mais le souci le plus contraignant de l'authenticité.

« Maurice Genevoix Sans tapage, sans parade de cirque ni roulements des tambours publicitaires, l'oeuvre de Maurice Genevoix s'impose parsa pudeur même, qui n'est que la discrétion d'une ferveur celle, faite d'intelligence sensible et de bonté, fondée sur l'élan,la confiance et l'amour qui le porte vers tout ce qui vit. Cette discrétion cette ferveur pudique qui apparaît comme le caractère premier de son oeuvre, Maurice Genevoix l'amanifestée au moindre détour de son existence.

Vie banale que la vie de ce Français né à Decize (Nièvre), au coeur de laFrance, au bord de cette belle rivière glissante qui ne va pas cesser de l'accompagner du bruissement de ses feuillages etdu reflet de ses eaux.

Enfance à la fois rêveuse et avide, contemplative et passionnée, qui fait de lui un explorateurfrémissant du monde végétal et animal.

Adolescence de gamin doué : la route semble toute tracée qui le conduit du lycéed'Orléans à l'École normale supérieure d'où il sortira pour une brillante carrière de professeur.

Cet avenir sans histoire,l'Histoire le foudroie.

Mobilisé en 1914, Maurice Genevoix est très grièvement blessé en 1915. L'oeuvre de Genevoix est née du mouvement de révolte intime que lui dictent, devant la guerre et son corps mutilé, sonamour et son respect de la vie ; et de l'apaisement profond qu'il connaît à retrouver les horizons de son enfance.

S'il écrit,c'est d'abord pour témoigner sur l'expérience dont il est ressorti meurtri.

Plusieurs volumes, réunis plus tard en un seul :Ceux de 14, Aucune mise en scène, aucun pathétique de mauvais aloi mais le souci le plus contraignant de l'authenticité. Le succès qui accueillit ces débuts décida de la carrière et de la vie de Maurice Genevoix.

Il renonce à l'Université.

Ils'installe à Châteauneuf-sur-Loire, près de son père ; puis, après la mort de son père, il aménage au bord de la Loire, enpleine campagne (au hameau des Vernelles, près de Saint-Denis-de-l'Hôtel), une maison rustique accrochée à la frange ducoteau et dominant trois lieues de fleuve.

C'est là qu'il habite toujours avec sa famille, ne quittant ses bords de Loire quepour Paris où l'appellent ses fonctions académiques : il fut élu à l'Académie française en 1946, dont il devint, en 1958, lesecrétaire perpétuel. La vie de Maurice Genevoix, c'est avant tout celle de ses livres.

Vie et oeuvre confondues : cela ne signifie pas qu'il ne faillevoir en Genevoix qu'un homme de cabinet, tout occupé de ses seules spéculations intellectuelles (Genevoix se méfie desmots en "isme", la vie ne finit pas en "isme") et des délices narcissiques.

Genevoix est un homme pour qui le mondeextérieur existe.

La réalité s'est dès l'abord imposée par l'expérience de la guerre.

Elle lui a dicté sa première attituded'homme et d'écrivain : celle du témoin.

Témoigner, c'est-à-dire : percevoir, exprimer, transmettre. Témoigner, Genevoix ne cessera de le faire.

Voyager et écrire sur ses voyages (Scandinavie, Afrique, Canada) même sil'auteur utilise le biais du roman (africain, comme Fatou Cissé, canadien, comme Eva Charlelois) , c'est encore témoigner.La découverte des choses et des gens compte plus que leur interprétation.

Ou plutôt "témoigner, c'est forcémentinterpréter, reconnaît Genevoix, mais l'objet reste déterminant".

Doué d'un admirable système sensoriel, servi par unvocabulaire d'une richesse savoureuse et d'une précision quasi technique, Genevoix sait voir, sait représenter.

Il "décrit"surtout, attentif aux êtres, aux bêtes, aux paysages. Surtout lorsqu'il s'agit du paysage aimé : rues, jardins, petit peuple des ateliers et des boutiques, bords du fleuve,barques des pêcheurs, habitants des eaux et des bois et la forêt voisine et le fleuve "en personne".

Cela explique quel'oeuvre proprement romanesque de Genevoix se soit épanouie dans le roman de l'aventure du coeur enracinée dans soncadre naturel c'est-à-dire le roman où la description de la nature participe activement de l'étude des âmes et dessentiments.

Le Val de Loire, ses coutumes jouent un rôle de premier plan, non pour le seul pittoresque de "terroir", ni pourla joie de la description "régionaliste", mais parce que Genevoix ne conçoit pas l'homme détaché de la nature à la foisrefuge et exemple, et que la nature, selon Genevoix, dispense à l'homme seul, ou malheureux, réconfort, repos, présencesourde et multiple, chaleur et liberté.

Et ce n'est pas par hasard si les personnages favoris du romancier sont des bêtes(Rroû, la Dernière Harde, le Roman de Renard) ou des enfants (le Jardin dans l'île, l'aventure est en nous) ou des hommespareils à ces bêtes ou à ces enfants, âmes frustes, coeurs simples (Rémi des Rauches), braconnier (Raboliot), pêcheurs,gardes-chasse, valets de chien, toute une humanité un peu sauvage, un peu secrète, pour qui comptent d'abord lesdonnées des sens.

Cela dépasse singulièrement le "régionalisme" ordinaire.

Loin d'apparaître comme une limitationfolklorique, comme un particularisme restrictif, le régionalisme de Genevoix participe de l'aventure humaine la plus vaste, laplus profonde.

Il est la forme que prend naturellement chez Genevoix la représentation de la réalité concrète. Recréation, plus que représentation.

Pas plus que sous l'étiquette "régionaliste" il ne faut se hâter de ranger l'oeuvre deGenevoix sous l'étiquette "réaliste".

Grâce au style, il y a sans cesse transposition de la réalité brute sur le plan del'évocation "merveilleuse", émerveillée.

Poésie assurément descriptive, voire picturale, accordant à la vision du réel uneplace essentielle ; mais, en peintre, dont il possède le sens de la couleur et du dessin saisissant forme et mouvement,Genevoix essaie de fixer "cet au-delà des apparences qui ressemble à ce que l'on sent".

Le chant n'est pas loin.

Genevoixy cède en toute conscience (Forêt voisine, la Boite à pêche).

Poésie en prose mais d'une prose fort riche, sachant recouriraussi bien aux vocabulaires techniques qu'aux savoureuses expressions de terroir, et où intervient sans cesse le souci durythme, d'une certaine cadence.

Avec la suprême pudeur qu'est ce style mesuré, équilibré, discrètement harmonieux et serefusant aux jongleries de la virtuosité, Genevoix a suscité, au-delà du réalisme, une poésie "panique" qui métamorphoseen êtres également vivant d'une vie également naturelle et profonde l'arbre, la bête, l'homme, le fleuve.

Genevoix apparaîtcomme un des grands lyriques de la prose contemporaine.. »

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