Maurice DENIS:CHAUDRON AUX HORTENSIAS.

« :Maurice DENIS CHAUDRON AUX HORTENSIAS Ce peintre nabi religieux réalisa peu de nature~ .mortes.

Celle-ci, éclatante, pourrait être une étude pour sa magmftque Madone aux hortensias .

Assez lard dans sa carriè r e, Maurice Denis s'essai e à peindre une nature morte aux fleurs.

Il ne l'ac hèvera pas L'ŒUVRE Dans un chau dron e n cui vre, suspendu comme dans un âtre, sont disposées de grosses fleurs d'horten sia.

Un peu en arrière, quelques gla1euls, sem ble-t-il, avec leurs longues feuill es en forme de sobre.

Il est diffi­ cile d'affirmer que lo toile est délibérément inachevée.

Dans l'idée du pein tre, le fond rouge n'était sans doute qu'une préparation destinée à recevoir une feinte beaucoup plus sombre.

On le de vine à la crémaillère et à la partie droite du chaudron, qui, seules, sont ce rnée s d'ombres.

Se ravisant, Maurice Denis a préféré jouer sur un contraste très simple entre le chaud et le froid , entre deux couleurs primaires, le rouge et le bleu.

On ne Maurice DENIS 1832-1883 • Chaudron aux hortensias • Monogramme en bas, à droite • Peint en 1916 • Localisation : collection particulière peul s'empêcher de faire la comparaison avec ce l ui qu i fut le maîlre de l'artis te En effet autant les nombreuses natures mortes de Gau'gu in ont une sompt uosit é, un raffinement rare dans le coloris, autant ces Hortensias de Ma urice Denis paraissent sages.

LA TECHNIQUE Les petites corolles sont traitées d'une façon synthé tique, qui leur o fait perdre leur grâce el leur souplesse végéta l es.

Sous le pin ceau du oeinlre elles se sont minéralisées el sont deve­ ~ues , pour ain si dire, de petits fragments de mosa1·que.

Cette comparaison n'est pas fortui­ t e.

Lors de ses voyag es en I talie, le /·eune peintre s'était en e fet interrogé sur l'aspect décoratif des mosa1·ques byzan­ tines • «A l' origine, l'a­ rabesque pure, aussi peu trompe-l' œil que possible; un mur est vide: le remplir avec des taches symétriques de forme, harmonieuses de couleurs», écrivait-il.

Un étonnant autoportrait de Maurice Denis, dans lequel subsiste une touche nabi tout empreinte de symbolisme.

LA COTE Éta nt donné la rareté du sujet chez Maurice Denis et le goût des amateurs pour les natures mortes de fleurs, une telle œuvre pourrait sans doute s'échanger aux environs de 100000 francs.. »