Maupeou
Publié le 16/05/2020
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Maupeou
Un grand homme d'Etat mal écouté.
René-Nicolas de Maupeou apparaît comme le successeur de son père, premierprésident du parlement de Paris au moment des affrontements entre la cour et Louis XV, à l'occasion de la bulleUnigenitus, et qui avait terminé sa carrière comme chancelier de France en 1768.
Autoritaire, ambitieux, Maupeou(né à Paris le 25 février 1714) bénéficie de la protection de Choiseul, puis de la confiance de Mme du Barry.Comprenant le risque que la Fronde parlementaire fait courir à la monarchie, il conseille au roi la fermeté à l'égarddes parlements (1770).
Il est à l'origine de l'édit de discipline qui limite le nombre des remontrances avantenregistrement et interdit au parlement de Paris de s'unir aux autres Cours souveraines.
Après la disgrâce deChoiseul, Maupeou, soutenu par le roi, peut donner toute sa mesure.
Avec Terray et d'Aiguillon, il fait partie duTriumvirat qui restera en place jusqu'à la mort de Louis XV.
Maupeou s'attelle alors à une réforme complète dusystème judiciaire.
Déjà, le 27 novembre 1770, il a rappelé au parlement de Paris les principes du pouvoir royal: «Ledroit de faire des lois nous appartient à nous seuls et sans partage.» La grève du parlement lui donne l'occasion defrapper le coup décisif.
Dans la nuit du 19 au 20 janvier 1771, les magistrats sont sommés de reprendre leursfonctions.
Les récalcitrants sont exilés et leurs charges confisquées.
Le 23 février, un édit abolit la vénalité descharges: les juges sont désormais nommés, appointés et révocables.
La justice devient gratuite, les épices sontinterdites.
L'énorme ressort du parlement de Paris éclate en cinq conseils supérieurs (Blois, Châlons, Clermont-Ferrand, Lyon et Poitiers).
Le parlement de Paris et les Cours de province conservent le droit d'enregistrement, maisles remontrances ne seront plus publiées.Dans l'ensemble, la réforme est bien accueillie par la majorité des justiciables, par l'Eglise, qui n'a pas pardonné auparlement l'expulsion des jésuites, et par les philosophes, indignés de certaines erreurs judiciaires retentissantes oude l'intolérance religieuse des magistrats.
Seuls, les princes du sang et une partie de la noblesse s'élèvent contreune réforme qui apparaît comme une manifestation intolérable de l'arbitraire monarchique.
Cette opposition, lesplaintes des juges privés de leurs charges, seront à l'origine de la désastreuse décision prise par Louis XVI, en 1774,de rappeler les anciens parlements.
Ecarté du pouvoir, Maupeou notera tristement: «J'avais fait gagner au roi unprocès qui durait depuis trois siècles.
S'il veut le perdre encore, il est bien le maître.» Tombé dans l'oubli, Maupeoufinira son existence dans l'Eure.
Il mourra au Thuit, le 29 juillet 1792..
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- Nicolas Fouquet1615-1680Dernier surintendant des Finances, Nicolas Fouquet, vicomte de Melun et de Vaux, marquisde Belle-Isle est le fils de François Fouquet, conseiller au Parlement de Paris puis maître desrequêtes, et de Marie Maupeou.
- MAUPEOU, René Nicolas Charles Augustin de (1714-1792)Chancelier de France, il entreprend avec l'appui de Louis XV et la coopération de l'abbé Terray et d'Aiguillon, une réforme de l'institution parlementaire, abolie à l'avènement de Louis XV.
- MAUPEOU(1714-1792) - BIOGRAPHIE.