Marx: « La religion est l'opium du peuple»

« Marx « La religion est l'opium du peuple» li Indications générales Karl Marx (1818·1883) est le fondateur du communisme.

Si Marx figure parmi les grands philosophes, c'est parce que le communisme adosse ses conceptions politiques à une vaste construction théorique portant sur l'histoire et sur l'économie, exposée notamment dans le Capital (1867) et dans le Manifeste du parti communiste (1848).

Ces conceptions enga­ gent une certaine idée de l'homme et de la société, et du rôle de la philosophie (celle de Hegel* en particulier).

La critique sociale que développe Marx passe notamment par une critique de la religion: Il Citation «Le fondement de la critique irréligieuse est: c'est l'homme qui fait la reli gion, ce n'est pas la reli­ gion qui fait l'homme.

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.] La détresse reli gieuse est pou r une part, l' exp ression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle.

La religion est le soupir de la créature oppri­ mée, la chaleur d'un monde sans c�OB comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu.

Elle est l'opium du peuple».

( Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel, 1844.) Ill Explication Dire que la religion est l'opium du peuple, c'est dire qu'elle a un rôle ambigu, car elle endo�_ le peuple et en même temps, elle sou­ lage ses souffrances.

Pour Marx, il faut se débarrasser de la religion pour voir la réalité telle qu'elle est, même si c'est douloureux.

Sans religion, l'homme n'aura plus de conso­ lation de sa misère, mais c'est justement pour cela qu'il cessera d'accepter cette misère et se révoltera contre sa condition et contre ceux qui en profitent.

Il Principales notions concernées le travail et la technique; la religion; la raison et le réel; la politique; la liberté.

Voir aussi les repères: croire/savoir; persuader/ convaincre; transcendant/;mmanent.

■ Exe mple d 'utilisation Le t exte de M arx constitue un e claire aff irma­ ti on d'athéisme (à comparer avec la preuve d e l 'existence de D ieu chez s aint Anselme p ar e xemple).

Mais surtout, il es t im port ant par la signification poli tiqu e qu'il d onn e à l a critique de la religion.

C roire ou n e pas.croire n' est pas, s elon l ui, une s imple qu estion de préférence p ersonnelle: il est v ital de se défaire d es i llu­ s ions de l a religion, parce que c e n'est qu'à c e prix que l 'homme pourra se défaire d e son a liénation.

En t ant qu'illusion, l a religion est en soi intellectuellement a liénante.

Mais elle es t de plus matériellement aliénante pa rce q u'elle est u ne superstructure idéologique q ui masque l'infrastructure é conomique d ont elle émane et qu 'elle cautionne.

La religion, en fai­ sant miroiter a ux ho mmes l e bonheur dans un au tre monde permet de faire durer l 'exploita­ ti on de l 'ho mm e p ar l'hom me dans ce monde ­ ci .

L a religion n 'est donc pas le vé ritab le ennemi d e Ma rx: à travers ell e, c 'est l e mode de p �VE`D_OVU capitaliste q u'il vise.

SUJETlYPE: la relig ion est-elle c ompatible a vec la li ber té? ■ Contresens à n e pas commettre N e pa s confondre marxisme et s talinisme, ni marxisme e t nazisme.

Certes, le mar xisme co ntient un appel à l a violence r évolutionnaire.

Mais c'es t un anachronisme et une confusion d e personnes que d 'assim iler les t héories d e Marx et le totalitaris me soviétique.

A fortiori, r envoyer d os à d os Marx e t Hitler es t un e aber­ ration: à la fo i s du fait que l es rôles po litique s joués p ar l'un et l 'autre n'o nt rien à voir ; ma is aussi parce q ue, s ur le p lan théorique, on a d 'un côté une i déologie i mpérialiste, r aciste et e xterminationist e, t andis que de l'a utre, c'est l a libération de l'humanité et l a f o nd ation d'une société p lus juste q ui es t visée. ■ Autres fiches à faire vous-même Travail h umain et a ctivité animale; la lu tte des classes; la plus- value; l'ascétisme, é thique du libéralisme; matérialisme dialec­ t ique et liberté .••. »