Mark Tobey1890-1976Peintre américain.

« Mark Tobey 1890-1976 Peintre américain.

À seize ans, il s'initie à l'aquarelle et à l'huile en suivant des cours à l'Art Institute de Chicago.

Mais la maladie de son père l'oblige à abandonner ses études et il pratique différents métiers pour subsister.

En 1911, il est dessinateur de modes à New York.

Il visite l'Armory Show sans enthousiasme, et commence à rencontrer le succès comme portraitiste mondain pendant la Première Guerre mondiale.

En 1918, il se convertit à l'enseignement du Bahai, “ croyance universelle ” de tendance optimiste.

Jusqu'en 1922, il dessine des scènes burlesques, puis, alors qu'il donne des cours non conventionnels de peinture à la Cornish School de Seattle, il découvre le cubisme et collectionne l'art des Indiens.

C'est à cette époque qu'il fait la connaissance de Teng Kwei, étudiant chinois qui l'initie à la calligraphie orientale et à la signification spirituelle de la ligne.

En 1925-1926, il voyage en Europe, notamment à Paris et à Beyrouth.

C'est le début de nombreux déplacements qui le mènent en Angleterre et au Mexique.

“ Artiste résident ” jusqu'en 1938 à Darlington Hall, Devonshire, il y côtoie les écrivains Huxley et Tagore, comme lui à la recherche d'un lien entre Orient et Occident.

En 1934, il passe un mois dans un monastère zen de Tokyo, où il approfondit sa connaissance de la calligraphie.

Dès 1936, “ l'écriture blanche ” ( white writing ) s'impose comme capable de capter les rythmes de l'univers et leur intériorisation ( Broadway , 1936) : elle transcrit par sa linéarité, non seulement les formes, mais leurs relations spatiales et l'énergie qu'elles concentrent.

La notoriété de Tobey commence dès lors à croître aux États-Unis, mais il y reste malgré tout assez marginal : ce n'est qu'en 1956 qu'il peut vivre de sa peinture — l'année où il reçoit un Prix Guggenheim.

Séjournant périodiquement en Europe, il expose régulièrement chez Jeanne Bucher à partir de 1955, tandis que sa calligraphie passe par différentes périodes de recherches, s'assombrissant jusqu'en 1953, puis revenant au blanc, revendiquant son origine japonaise dans ses Sumi de 1957 avant de se transformer en une accumulation de signes diversement colorés dans le buisson desquels l' œ il s'enfonce en découvrant une succession d'espaces imbriqués ( Within Itself , 1950).

En 1958, Tobey obtient le Grand Prix de la Biennale de Venise ; il s'installe deux ans plus tard à Bâle, devinant en Europe une mentalité plus ouverte à sa quête spirituelle ; c'est aussi en 1960, symptomatiquement, qu'il refuse de faire partie de l'Académie américaine des Arts et des Sciences et qu'il participe à un congrès sur le thème “ Orient-Occident ”.

Sa peinture, toute de retenue et de sérénité, pratiquée dans des formats de chevalet au moment même où l'art américain les abandonne, soucieuse d'harmonie universelle alors que l'expressionnisme abstrait exalte l'exaspération gestuelle, est faite davantage pour la méditation privée que pour la concurrence et le place publique.

Même lorsqu'elle semble totalement non figurative, elle reste liée au monde par l'ambition qui l'anime de révéler l'intimité du réel.. »