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MALEBRANCHE et la cartésianisme

Publié le 15/05/2020

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« MALEBRANCHE Né à Pans en 1638 Malebranche fut un médiocre élève aussi bien chez le professeur de philosophie aristotélicien ducollège de la Marche que chez les théologiens de la Sorbonne.

En 1660, il entre dans la Congrégation de l'Oratoirefondée en 1611 par Pierre de Berulle, depuis cardinal.

Les pères de l'Oratoire avaient une prédilection pour saintAugustin ce qui avait pour effet de les détacher d'Aristote pour les ramener à Platon.

Mais Malebranche n'a toujourspas pris conscience de ses dons intellectuels lorsqu'il est ordonné prêtre en 1664.

Une circonstance fortuite allait lerévéler à lui-même.

Le jeune prêtre de 26 ans passait un beau jour rue Saint-Jacques, quand un libraire lui présentale Traité de l'Homme un inédit posthume de Descartes que Clerselier venait de publier.

Fontenelle — dans son élogede Malebranche nous raconte ce qui se passe à ce moment : « Malebranche ne connaissait Descartes que de nomet par quelques objections de ses cahiers de philosophie.

Il se mit à feuilleter le livre et fut frappé comme d'unelumière qui en sortit toute nouvelle à ses yeux.

Il acheta le livre, le lut avec empressement et ce qu'on aura peut-être peine à croire, avec un tel transport qu'il lui en prenait des battements de cœur qui l'obligeaient quelquefoisd'interrompre sa lecture.

» Malebranche lit l'œuvre entière de Descartes et après dix ans de méditations, il publie en 1674, le premier volume desa Recherche de la vérité.

Le second volume paraît en 1675, Les Méditations Chrétiennes en 1683, les Entretienssur la Métaphysique en 1688, l'Entretien d'un philosophe Chrétien et d'un philosophe chinois en 1708. Les œuvres de Malebranche suscitèrent des discussions passionnées.

Malebranche rencontre notamment l'hostilitéde Bossuet et d'Arnauld.

Il intervint dans toutes les disputes religieuses de son temps (en particulier dans /'affairedu quiétisme) et mourut en 1715. L'idée fondamentale de Malebranche, c'est que tout objet de méditation nous ramène à Dieu et à sa toute-puissance.

Descartes avait fait du Dieu parfait le garant de toutes les évidences, de toutes les vérités scientifiques.La vérité était une créature de Dieu, créature dont la valeur était assurée par Dieu.

Malebranche va plus loin queDescartes.

La vérité n'est pas pour lui une créature elle est Dieu même ; quand nous connaissons une vérité nousne voyons pas une créature de Dieu, mais nous « voyons en Dieu ».

C'est en Dieu que nous voyons les idées deschoses — le mot idée étant pris ici non plus au sens cartésien de représentation mentale mais au sens platonicien etaugustinien d'archétype — de modèle des choses.

Dès lors la transcendance du Dieu cartésien laisse la place à unevéritable immanence, la liaison de l'âme à Dieu est immédiate.

Pour Malebranche à la fois plus rationaliste et plusreligieux que Descartes, la raison, verbe intérieur qui éclaire la méditation du mathématicien et du physicien, estidentique au Verbe fils de Dieu qui s'est incarné pour notre Salut.

L'attention du savant est « une prière naturelle ».Elle est exaucée par une illumination divine, celle de l'évidence.

Ces idées claires et distinctes qui sont en Dieu, quenous voyons en Dieu, quelles sont-elles ? Elles sont, en fait, des idées mathématiques.

Malebranche est l'héritierenthousiaste du mécanisme cartésien (c'est ce mécanisme qui est exposé dans le Traité de l'homme queMalebranche dévora avec tant de ferveur).

« Démontrer c'est développer une idée claire et en déduire avecévidence ce que cette idée renferme nécessairement et nous n'avons, ce me semble, d'idées assez claires pour fairedes démonstrations que celles de l'étendue et des nombres ».

Ici encore Malebranche oppose pourtant une penséecartésienne à une autre pensée cartésienne.

Pour Descartes l'évidence métaphysique du cogito est plus profondeque l'évidence d'une démonstration mathématique.

Pour Malebranche c'est le contraire.

Le bon mathématicienconnaît avec une évidence parfaite les idées de Dieu.

Il comprend lumineusement le raisonnement mathématique,mais il ne se connaît pas lui-même.

Nous n'avons pas une idée claire et distincte de notre âme.

En dehors desmathématiques il n'est rien de clairement intelligible Les mathématiques sont le modèle du réel concret, mais aucuneidée claire et distincte ne nous assure de l'existence matérielle du monde concret.

Pour y croire Malebranche abesoin de la foi et du témoignage de la Bible.

1 Puisqu'il est dit, au livre de la Genèse, que Dieu a créé le monde,Malebranche le croira.

En tant que bon chrétien, Malebranche veut bien croire que le monde matériel existe.

En tantque philosophe, il ne le sait pas et incline à l'idéalisme. La grande pensée de Malebranche, est, répétons-le, /a toute-puissance souveraine et absolue de Dieu.

Comme ledit la Bible, il n'y a que Dieu qui soit Dieu.

Dieu seul est créateur.

Dieu seul est Cause.

Imaginer qu'il y a dans lanature, des causes efficaces c'est blasphémer, c'esr supposer de petites divinités à l'œuvre dans les choses, c'estsombrer dans le paganisme.

En réalité, pour un philosophe aussi profondément religieux que Malebranche, Dieu n'estpas seulement l'unique objet de la connaissance.

Il est la seule cause qui agisse dans l'univers.

« Il y a contradictionqu'un corps en puisse remuer un autre.

Je dis plus : il y a contradiction que vous puissiez remuer votre fauteuil.

Cen'est pas assez, il y a contradiction que tous les anges et les démons joints ensemble puissent ébranler un fétu depaille...

Rien n'est plus mobile qu'une sphère sur un plan.

Mais toutes les puissances imaginables ne pourrontl'ébranler si Dieu ne s'en mêle ».

De cela voyons les conséquences.

Une boule de billard en heurte une autre quis'ébranle.

Le choc n'est pas, ne peut pas être la cause de ce mouvement.

Il n'est que la condition, que l'occasion,Dieu seul est cause.

Il n'y a pas de causes dans la nature, seulement des lois.

Autrement dit Dieu a réglé lesconditions dans lesquelles s'exercera son « efficace ».

Le savant peut connaître ces lois, le cadre mathématique,dans lequel se déploie la toute-puissance divine.

C'est déjà si l'on veut « le stade positif » d'Auguste Comte — lesfaits sont liés entre eux par des lois exprimables en langage mathématique.

Mais pour Malebranche loin de discréditerle « stade théologique » ce positivisme avant la lettre en est la conséquence directe ! Le christianisme — qui nousdemande d'expulser de la nature les divinités païennes — préside chez Malebranche à la naissance de la sciencemoderne. La Théorie des « causes occasionnelles » permet aussi à Malebranche d'introduire les idées claires et distinctes dans. »

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