maison miroir: « Tout logis qu'on habite longtemps devient prison ! »
Publié le 01/12/2022
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«
2SNIR
Culture Général Expression
« Tout logis qu'on habite longtemps devient prison ! » Si l'on en croit cette sentence
péremptoire de Guy de Maupassant, l'homme ne saurait s'accommoder d'une résidence
fixe.
C'est en devenant sédentaire pourtant qu'il crée les civilisations.Tout être humain voit
dans son « chez-soi » le seul et l’unique refuge, aime sa maison, surtout s'il y réside depuis
longtemps, encore plus s'il y est né, en fait souvent le véritable royaume de son esprit.
De tout temps , trouver un abri est le premier souci de l'être humain,du premier
homme sédentaire au jeune couple, qui vient de fonder un foyer.
Le mot est suffisamment
éloquent en lui-même : il signifie la nécessité de s'abriter des intempéries de la vie.
Être
sans-abri comme l'on disait autrefois, S.D.F.
comme l'on dit aujourd'hui, a toujours été vu
comme le comble de la misère.
« Être dans ses meubles », « avoir ses habitudes » n'est pas un état aussi désolant
que Maupassant semble le considérer.
Bien de nos« sans domicile fixe » aimeraient tant,
hélas, trouver une de ces « prisons » pour y séjourner, sans en être délogés ni y être
dérangés,le plus longtemps possible.
La sagesse populaire qui assimile trois
déménagements à un incendie connaît bien les vertus de la stabilité,en matière de logement
comme dans d'autres domaines.
C'est que rien n'égale le réconfort du logis familier et
familial.
Le déjà-vu ennuie peut-être mais l'assurance de retrouver ses aises,même si elles
ne sont pas synonymes de luxe, ni même d'aisance, est irremplaçable pour peu que, dans la
vie, on prétende songer à autre chose qu'au quotidien et au matériel.La nostalgie est un
effet de l'éloignement.
C'est quand on est loin du chez-soi, même pour un temps
relativement court, que l'on s'aperçoit combien l'on aime sa résidence habituelle.
Un pincement au cœur nous rappelle alors que notre famille a résidé ou réside
toujours dans la maison dont nous nous sommes,volontairement ou contre notre gré,
éloignés, pour un temps ou pour longtemps.
Le sentiment de nostalgie - étymologiquement
« le désir du retour » - est à l'œuvre pour nous rappeler visages chers et souvenirs
attachants.
Bien des poètes l'ont dit : la maison dont on est le complice de longue date a une
âme : elle parle, pleure et rit.
L'individu, même seul,sent, dans sa propre maison qu'il
connaît et qu'il aime, comme une présence familière.
Il n'y éprouve à aucun moment
l'étrange maladie du voyageur perdu en terre inconnue.
Les murs lui font signe ; les meubles lui parlent.
Il y respire beaucoup plus librement
qu'en lieu étranger ou hostile.
Les maisons, ou les appartements,....
»
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