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Mahomet II

Publié le 16/05/2020

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« Mahomet II Le 29 mai 1453, après un siège de huit semaines, le jeune sultan Mahomet II (Mehmed II), qui n'avait que vingt etun ans, entrait dans Constantinople, mettant ainsi fin à un prestigieux empire millénaire.

Qui était ce jeune conquérant ? Son père Mourad II était, au dire du voyageur français Bertrandon de la Broquière,une “ doulce personne, bénigne et large de donner seignourie et argent ”.

Il avait auprès de lui des renégatschrétiens et s'était montré constructeur intrépide ; surtout il s'était penché sur l'organisation de son armée, sansdoute une des meilleures de l'époque, préparant ainsi le terrain pour l'étonnante carrière militaire de son successeur,Mahomet II.

Lorsque Mourad, en proie à une crise mystique, abdiqua, Mahomet n'avait que treize ans.

A un certain moment, pour parer à une crise intérieure,Mourad avait été rappelé de sa résidence anatolienne pour reprendre les rênes du pouvoir.

Aussi bien, lorsque en 1451, terrassé par uneapoplexie, il laissa comme successeur ce jeune homme de dix-neuf ans, personne parmi les ennemis des Turcs ne considéra ce prince capable demaintenir les conquêtes européennes de son père et de ses devanciers.

L'humaniste italien Filelfo essaya de persuader Charles VII de France de se mettre à la tête de la chrétienté pour chasser les Turcs des Balkans et pour les écraser, même en Anatolie...

Le savant italien était loin de se douterque, dans peu de temps, ce jeune sultan, qui n'était aimé ni de son entourage immédiat ni de l'armée (il méprisait la popularité) allait s'emparer de lacapitale byzantine et allait semer l'effroi dans le monde chrétien pendant des dizaines d'années.

La mère du jeune sultan était d'origine inconnue, ce qui ne saurait nous surprendre, étant donné le nombre des épouses que comportait le haremdu sultan.

Était-ce une Turque ? Plus probablement une chrétienne (peut-être une Grecque, ou une esclave d'origine slave, ou, plus probablement,une Italienne).

Élevé tout d'abord à Andrinople par sa mère et une gouvernante, Mahomet fut confié par Mourad à un maître d'origine kurde quitenta d'assagir, voire à coups de férule, cet enfant rebelle et à lui inculquer une bonne orientation dans la littérature islamique et grecque.

Le jeunehéritier turc ne tarda pas à apprendre le grec, l'arabe, le persan, le latin.

Il put avoir connaissance des exploits d' Alexandre le Grand P012 , grâce aux traditions consignées en persan et en turc.

Dans sa bibliothèque figurait l'histoire des campagnes du conquérant macédonien rédigée par FlaviusArrianus.

Il n'ignorait pas la carrière de César P059 .

Le jeune sultan se proposa de surpasser la gloire de ces deux modèles de l'Antiquité.

Entouré d'humanistes italiens, il s'intéressa aux souvenirs de Troie et ne tarda pas à visiter et admirer les vestiges classiques d'Athènes.

Protecteur des érudits et des lettrés, s'intéressant à la philosophie, ce conquérant s'adonna lui-même à la poésie.Cependant, quelque quatre-vingts poèmes rédigés en turc ne sauraient être comparés, même de très loin, à sesexploits militaires...

C'est grâce à son penchant accusé pour l'activité culturelle qu'il fit venir à sa cour Gentile Bellini A1039 .

Le portrait que le grand peintre vénitien fit du sultan est conservé à Londres ; il nous permet de nous rendre compte de l'aspect maladif du conquérant de Constantinople, vers la fin de savie.

Ses traits sont rendus aussi sur des médailles gravées P214M2 par des artistes, toujours des Italiens, invités à Constantinople.

On peut donc affirmer que Mahomet II ne resta pas étranger à l'esprit de la Renaissance, ce qui ne l'empêcha pasd'être un rude guerrier dont les visées ultimes étaient la “ Monarchia del Mondo ”, car après la conquête deConstantinople, il considérait qu'il lui fallait s'emparer également de Rome.

Conquêtes après conquêtes se succédèrent pendant des années, grâce à une armée de premier ordre, héritée dureste de son père.

Le noyau en était formé par les Janissaires P299M2 .

Peu nombreux (trois mille sous Mourad, cinq mille sous Mahomet II, huit mille vers la fin de son règne), ils étaient on le sait d'origine chrétienne.

Sans famille, ils ne connaissaient qu'un chef : le sultan, et n'avaient qu'un but : la guerre et lebutin.

Quant à l'armée proprement dite, les effectifs en étaient variables, selon les circonstances.

Lors du siège de Constantinople P299M1 en 1453, les chrétiens les grossissaient jusqu'à quatre cent mille hommes.

Chiffre absurde, eu égard aux approvisionnements nécessaires, sans parler despossibilités de manœuvre.

Les assaillants de la capitale impériale n'ont pas dû dépasser le nombre de quatre-vingts à cent mille hommes,supériorité numérique écrasante d'ailleurs par rapport aux quelque sept mille défenseurs de la capitale byzantine.

Mais l'armée du sultan était très différente de ce qu'on connaissait en Occident.

L'ordre et la discipline y régnaientde telle manière qu'un écrivain chrétien de l'époque la comparait à un ordre militaire sévère.

C'était aussi la seulearmée de l'époque comportant un service d'approvisionnement bien organisé.

Pendant ses nombreuses guerres, à commencer par celle contre Constantinople, le sultan eut recours naturellementà des forces navales.

Il faut supposer qu'un certain concours étranger ne lui fit pas défaut lorsqu'il constitua uneflotte assez considérable.

S'il s'agit de chercher ses sources d'inspiration maritime, il nous faut penser aux naviresvénitiens, génois, catalans, à la flotte de guerre égyptienne et, ajoutons aussi, aux vaisseaux de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, établi à Rhodes.

Y avait-il parmi les Turcs, à cette époque, des ingénieurs, des marins, à mêmede construire des navires ? Ne faut-il pas penser plutôt à des spécialistes étrangers, peut-être à des Grecs del'Archipel et d'ailleurs, à des Italiens ? En tout cas, la fameuse manœuvre qui permit le passage, en 1453, desoixante-douze petites embarcations par-dessus la colline de Péra, dans la Corne d'Or, a dû être inspirée par unchrétien, très probablement un Italien.

Le procédé n'était pas nouveau, car plusieurs siècles auparavant, lesByzantins y avaient eu recours (IXe siècle), lorsqu'ils firent transporter une flotte par-dessus l'isthme de Corinthe.

Ces collaborateurs chrétiens ou d'origine chrétienne ne firent pas défaut au sultan.

L'amiral qui commandait la flotte sous les murs deConstantinople, Baltoglou, était un renégat bulgare.

Brutalement déposé à la suite d'un échec, il fut remplacé par un autre renégat.

Dans l'armée. »

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