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MAETERLINCK Maurice

Publié le 07/11/2020

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Il sied de souligner la concomitance de ces deux révélations, et non pas pour diminuer le mérite de Claudel (qui ira plus loin et plus haut que son maître), mais bien plutôt pour admirer qu'au niveau du génie les dettes spirituelles se reconnaissent avec une si belle honnêteté. Et à son tour, Maeterlinck, loin de tenir Claudel pour un épigone, va superbement lui écrire (au lendemain de la publication de Tête d'Or) qu'il le considère comme « le plus grand poète de la terre ». (Ajoutons que la pièce de Claudel, non jouée, avait été tirée à cent exemplaires, et celle de Maeterlinck, à trente). Pelléas et Mélisande (1892) n'a guère plus de succès ; ce n'est que dix ans plus tard, à la faveur du scandale déclenché par la partition très audacieuse de Debussy (1902) que le chef-d'œuvre de Maeterlinck pourra attirer, très indirectement, l'attention. On oublie parfois, au surplus, que Pelléas n'est pas un livret d'opéra. Les musiciens, chacun le sait, ont avancé l'hypothèse que si l'opéra de Debussy montre aujourd'hui quelques rides, c'est « à cause du texte » ; mais il serait peut-être curieux de risquer l'hypothèse inverse et d'essayer de voir si le texte ne tient pas debout tout seul, et si ce n'est pas la musique qui porte sa date : ce récitatif à notes répétées, pâle, monocorde (alors que Maeterlinck au contraire, nourri de Shakespeare, s'évertue à faire alterner les « humeurs » : douceur et violence, ironie et gravité). Observons donc un peu ce texte pour lui-même. Pelléas est une pièce faite avec rien. Une situation résolument banale en soi, digne d'une comédie boulevar-dière : deux hommes, dont l'un, déjà grisonnant, vient d'épouser une adolescente. Mais le ton naît de l'implicite, de l'étrangeté du lieu (une forêt, puis une grotte, une pièce obscure, une fontaine), de l'art du silence, enfin, selon la formule chère à l'essayiste Maeterlinck ; car les deux amants, Mélisande et le jeune Pelléas, se parlent à peine. Et le mari jaloux, d'ailleurs, ne s'exprime guère davantage. De même, il ne fait rien pour empêcher la suite. Il voit venir ; il attend ce qui doit inévitablement arriver. Se fâche-t-il, c'est à contretemps. Sans motif. Alors il traînera la jeune femme par les cheveux sur le carrelage, ou bien il brutalisera par mégarde le petit enfant Yniold qui n'y est pour nen. Quand son épouse a perdu la bague qu'il lui a donnée, c'est lui qui imagine, pour mener à bien les recherches, d'y envoyer ensemble le trop beau Pelléas et la trop douce Mélisande. Un jour, il tuera le jeune homme, sur un coup de tête et, comme il dit, simplement parce que c'est l'usage.

« 1 / 2 MA ETE R LIN C K Maurice l 862-1949 Poète et auteur dramatique belge d'expression française, né à Gand. Rien à dire sur cette vie sans histoire, si ce n'est qu'il attend d'être célèbre pour venir à Paris.

Il a alors trente-cinq ans (1896) et l'essentiel de son œuvre est déjà derrière lui : ses deux recueils de poèmes, ses deux plus belles tragédies (La Princesse Maleine et Pelléas), enfin le pre­ mier -et de loin le meilleur -de ses essais, Le Trésor des humbles, qui paraît l'année même de so� arrivée en France.

Car cette étonnante pro­ duction sera bien longtemps poursuivie sur trois plans: la poésie, la philosophie, le théâtre. C'est au demeurant, le penseur qui survivra seul -pendant un 2 / 2. »

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