Madagascar (2000-2001)
Publié le 19/09/2020
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Madagascar (2000-2001)
L'Arema, grand vainqueur de tous les scrutins
Après avoir remporté la majorité des municipalités lors des élections d'octobre
2000, puis fait main basse sur les sièges de conseillers provinciaux lors du
scrutin de décembre 2000, l'Arema (Alliance pour la rénovation de Madagascar,
parti gouvernemental) a remporté sans difficulté 49 des 60 sièges de sénateurs
désignés par plus de 1 700 grands électeurs, le 18 mars 2001.
Trente autres
postes de sénateurs ont été affectés par le président Didier Ratsiraka
(fondateur de l'Arema), venant encore accroître l'ampleur de cette "marée rouge"
(couleur du parti gouvernemental).
Enfin, le 10 juin 2001, les six candidats de
l'Arema aux postes de gouverneurs de province ont tous été élus.
Ayant ainsi en main tous les leviers institutionnels, l'Arema a appelé le
président Ratsiraka à présenter sa candidature au prochain scrutin présidentiel
prévu pour la fin 2001 ou le début 2002.
Si sa santé lui permet de se présenter
(il souffre d'un début de cécité dû à un diabète mal soigné), D.
Ratsiraka
n'aura guère de peine à se faire réélire, tant son opposition est apparue en
déliquescence.
Cette dernière n'a obtenu que 11 sièges de sénateurs, alors même
que la moitié des grands électeurs n'étaient pas membres de l'Arema.
Mais, si le
chef de l'État ne pouvait se représenter, les prétendants de l'opposition
auraient un peu plus de chance de jouer leur carte et, surtout, le camp de la
majorité présidentielle, déjà traversé de divisions latentes (notamment entre le
Premier ministre Tantely Andrianarivo et le vice-premier ministre et ministre
des Finances Pierrot Rajaonarivelo), se déchirerait à coup sûr.
Malgré sa relative aisance politique, le gouvernement a montré sa grande
difficulté à réorienter l'économie nationale en faveur de la croissance et
notamment à appliquer les réformes structurelles auxquelles il s'est engagé
auprès de ses bailleurs de fonds multilatéraux.
Ainsi, en matière de recettes
fiscales, les choses ne s'étaient guère améliorées au premier trimestre 2001 :
selon des statistiques officielles (mais encore provisoires), l'écart, pour
janvier et février 2001, entre les recettes fiscales engrangées et les
prévisions était de 114,9 milliards de francs malgaches (20 millions €).
Les
plus "mauvais payeurs" étaient des sociétés d'État, notamment la Solima
(produits pétroliers) dont le processus de privatisation - devant être mené à
bien fin 2000 - n'était toujours pas entièrement achevé en juin 2001.
De ce
fait, les privatisations d'autres sociétés d'État comme Telma
(télécommunications) ou Air Madagascar (transport aérien) étaient carrément
interrompues.
Cette lenteur des réformes a agacé jusqu'aux représentants
français auprès du FMI, qui étaient jusque-là des appuis traditionnels des
autorités malgaches.
Au plan social, la Grande Île demeurait la cible des critiques des organisations
syndicales internationales pour le non-respect de certaines normes fondamentales
du travail.
C'est ainsi que la Confédération internationale des syndicats libres
(CISL) a transmis un rapport à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), en
février 2001, soulignant la violation par Madagascar de la convention 29 de
l'Organisation internationale du travail (OIT) relative au travail forcé,
indiquant que le "recours à des prisonniers et à des détenus comme main-d' œuvre.
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