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Macédoine (2000-2001)

Publié le 19/09/2020

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« Macédoine (2000-2001) Insurrection albanaise Épargnée depuis son indépendance (1991) par les guerres qui ont accompagné la désagrégation de l'ancienne Yougoslavie, la Macédoine a vu éclater sur son sol, en mars 2001, une insurrection armée albanaise opérant à partir des montagnes limitrophes du Kosovo.

Le péril venait moins du potentiel militaire limité de cette nouvelle UCK (le sigle ne signifie plus "Armée de libération du Kosovo" mais "Armée de libération nationale") que des risques de déstabilisation d'un État où les Macédoniens slaves (66 % de la population au recensement de 1994) vivent une cohabitation inquiète avec les Albanais (23 % selon cette source, 30 % à 40 % selon eux-mêmes).

Ceux-ci, refusant d'être traités en minorité, réclamaient le statut de seconde nation constitutive de l'État, l'usage officiel de leur langue, la reconnaissance de l'université qu'ils ont créée à Tetovo en 1994 et un meilleur accès à la fonction publique.

Associés l'un après l'autre aux majorités de gouvernement successives, leurs deux partis politiques principaux n'ont presque rien obtenu, entamant leur crédibilité, d'où la radicalisation de groupes qui, inspirés par l'expérience du Kosovo (1998-1999), espéraient obtenir gain de cause en alarmant la communauté internationale. De fait, l'Union européenne et les États-Unis ont réagi sans délai, condamnant l'insurrection mais incitant les autorités de Skopje à la modération dans l'engagement militaire et à la recherche d'une solution politique.

Toutefois, l'accalmie d'avril 2001 n'a produit aucun résultat et les combats ont repris le mois suivant.

Les pressions internationales ont amené à la formation d'un gouvernement de grande coalition : le VMRO-DPMNE (Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne - Parti démocratique pour l'unité nationale macédonienne, au pouvoir depuis décembre 1998) et son allié le Parti démocratique des Albanais (PDSh) ont été rejoints par l'Alliance social-démocrate de Macédoine (SDSM) et le Parti de la prospérité démocratique (PPD, albanais), précédemment ensemble au pouvoir.

Pour prix de son ralliement, l'opposition a obtenu la tenue d'élections législatives anticipées, prévues pour janvier 2002.

La tactique était d'isoler politiquement les rebelles - dont les partis albanais du Kosovo ont également condamné l'action -, de les amener à déposer les armes et de négocier sans eux un accord sur les droits de la communauté albanaise en Macédoine.

En juin 2001, les dissensions entre partis bloquaient toute initiative politique.

Début juillet, cependant, un cessez-le-feu a été conclu et un accord politique permettait d'envisager une réforme constitutionnelle, tandis que l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique nord) étudiait le déploiement d'une force destinée à désarmer l'UCK, si celle-ci y consentait.. »

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