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Luigi Cherubini

Publié le 16/05/2020

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« Luigi Cherubini Parmi les compositeurs de naissance italienne qui vécurent à Paris et illustrèrent la musique en France, Cherubini tient une placeéminente.

S'il ne connut ni les honneurs dont un Lully fut comblé, ni les éclatants succès qu'obtinrent un Piccini et plus tard un Rossini, ilexerça cependant une influence décisive sur l'art lyrique français.

Ses amis, Méhul, Gossec, Lesueur, reconnurent en lui un maître, etses élèves, Boieldieu, Halévy, Auber, Adam, formés à la sévère discipline de cet héritier de Palestrina, lui vouèrent une profondevénération. Cherubini naît à Florence, le 15 septembre 1760.

Enfant, il montre d'étonnantes dispositions : à neuf ans, il pratique aisément lecontrepoint et à treize, compose une messe pour quatre voix, orgue et orchestre.

Une pension du Grand Duc de Toscane lui permetd'aller, encore adolescent, à Bologne, recevoir les conseils de Sarti.

Ce maître, alors réputé, l'initie au style palestrinien et le juge sidoué qu'il lui confie le soin d'écrire différentes parties de ses propres opéras.

A vingt ans, en possession d'un sûr métier, le jeunemusicien donne son premier ouvrage : Quinto Fabio.

D'autres suivent bientôt et lui assurent de beaux succès sur les scènes italiennes.Londres, alors, l'appelle et le fête, mais il n'y restera que deux ans, son ami Viotti l'ayant persuadé de le rejoindre à Paris. Nous sommes en 1786 ; la Monarchie agonise, la Révolution gronde, toutes les institutions sont menacées.

Le théâtre est le seul lieuoù, pour quelques instants, s'apaisent les passions déchaînées.

La troupe italienne, toujours en faveur, tient scène à la Foire Saint-Germain.

Cherubini compose des airs et des ensembles pour les pièces du répertoire ; le charme, l'élégance, la science vocale de cesintermèdes font l'admiration des musiciens.

Mais la grande tourmente arrive. Années difficiles et besogneuses ; la situation du musicien reste précaire et son existence subit le contrecoup des vicissitudes politiquesqui bouleversent le pays ; Cherubini dut composer Hymnes, Chants et Odes sur des vers patriotiques, souvent exécrables. Malgré l'incertitude des temps, il ne cesse d'écrire pour le théâtre et parvient à faire représenter plusieurs ouvrages : Lodoïska en1791, Médée en 1797, l'Hôtellerie portugaise en 1798, et l'une de ses plus remarquables partitions : les Deux Journées, opéra-comiquecréé en 1800, qui porte en lui le principe d'un nouveau style dramatique. Cherubini, célèbre pour la vivacité de ses reparties, est un homme fier, entier et de nature irritable.

Berlioz rapporte une significativeapostrophe du musicien ; lors d'une discussion le mettant aux prises avec un théoricien entêté dans ses principes, le compositeur neparvenant pas à expulser son interlocuteur s'écria, bouillant de colère : "Sortez de chez moi, sortez, vous dis-je, ou je me jette par lafenêtre et l'on dira que c'est vous qui m'avez assassiné !" Ses traits mordants ne ménagent personne et l'exposent dangereusement.N'aurait-il pas répondu au Premier Consul qui lui manifestait ouvertement son déplaisir : "Citoyen Consul, mêlez-vous de gagner desbatailles et laissez-moi faire mon métier auquel vous n'entendez rien !" Devenu empereur, Napoléon Ier lui témoignera la mêmeantipathie et s'obstinera à prononcer son nom à la française, voulant faire entendre par là qu'il ne le juge pas digne de porter un nomitalien.

Au reste, on sait l'aversion de Napoléon pour la musique "qui l'empêchait de songer aux affaires de l'État".

Il aurait volontiersremplacé l'orchestre par une harpe éolienne, note malicieusement Berlioz. Cherubini souffrit de cette défaveur au point de quitter Paris.

En 1805, il se met en route pour Vienne ; il y rencontre Haydn auquel ilremet, de la part des artistes du Conservatoire, une médaille d'or frappée spécialement pour honorer le vieux Maître.

Son retour,l'année suivante, n'adoucit pas les blessures de son amour-propre.

Démoralisé, il abandonne la composition pour herboriser et peindrede petits paysages, d'ailleurs exquis.

Mais voici qu'une circonstance fortuite va révéler un aspect inconnu de son talent : séjournantpour sa santé au château de la princesse de Chimay, il reçoit la commande d'une messe.

C'est alors qu'il compose sa fameuse messeen fa ; par la noblesse du sentiment, la pureté du style, l'art du contrepoint, il égale dans cette Oeuvre les plus grands maîtres.L'admiration est unanime ; cependant Cherubini devra attendre le retour des Bourbons pour que justice lui soit publiquement rendue.Louis XVIII le fait chevalier de la Légion d'honneur et, en 1816, le nomme directeur de sa chapelle.

Cette nouvelle activité lui permettrade se montrer le digne héritier des grands classiques italiens qui illustrèrent la musique sacrée.

Les onze Messes, les deux Requiem, leMagnificat, le Te Deum, la Messe de Sacre de Charles X, les trente-huit Motets et Graduels avec orchestre, qu'il compose, témoignentde son élévation de pensée et de sa magnifique maîtrise.

Cherubini se trouve enfin dans une situation plus favorable ; elle sestabilisera avec sa nomination en 1821, au poste de directeur du Conservatoire, emploi qu'il occupera une année encore avant sa mort,survenue le 15 mars 1842. L'influence de Cherubini sur la jeune génération fut profonde.

La stricte formation qu'il donna à des compositeurs de la valeur d'unBoieldieu, d'un Auber, d'un Halévy, d'un Adam, se fit sentir dans toutes leurs productions théâtrales.

Il leur apprit à respecter leur art, àpenser toujours en musiciens, à ne rien sacrifier aux goûts inconstants du public.

Ces qualités, qui furent par excellence les siennes,l'éloignèrent de la foule.

Architecte épris de formes parfaites, symphoniste en possession d'un métier impeccable, mélodiste àl'inspiration inépuisable, mais toujours châtiée, Cherubini aborde le théâtre avec une conception du "beau musical" qui relègue ausecond plan le mouvement dramatique.

Son écriture, toujours digne d'admiration, n'obéit qu'à ses propres lois ; elle refuse de selaisser asservir par l'action scénique.

Ainsi s'explique que ses ouvrages aient été délaissés, malgré les pages admirables querenferment ses quinze opéras italiens et ses quatorze opéras français, notamment Anacréon, les Abencérages et Ali Baba. Cherubini est un novateur ; c'est par lui que s'opère l'évolution de l'ouverture, de l'opéra de Gluck à l'opéra romantique ; il introduitdans ses Oeuvres lyriques le principe du leitmotiv, principe auquel le drame wagnérien conférera la valeur d'un dogme.

Wagner, lui-même, l'a reconnu : "Les ouvrages de Cherubini contiennent les esquisses poétiques de la principale idée du drame musical, envisagéedans ses traits généraux." Venu après Mozart et avant Beethoven, Cherubini n'est pas amoindri par la proximité de ces deux génies souverains.

Il devait luiappartenir de transmettre, à travers une des périodes les plus tourmentées de l'histoire, les règles incorruptibles de l'art classique.. »

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