LUC DECAUNES

« 1 / 2 LUC DECAUNES C'est peut-être dans l'œuvre de Luc Decaunes' que l'on voit s'accomplir le plus clairement cette «mutation» du surréalisme que je définissais plus haut.

Decaunes doit beaucoup à Éluard, mais plus encore à Breton.

C'est dans Nadja sans doute, plutôt que dans Les yeux fertile5 qu'il a découvert, ou plus exactement reconnu, les pouvoirs illumi­ nants de l'amour, que ses origines provençales le dispo· saient à admettre.

Comme Lucien Becker, mais avec plus de confiance encore, il s'est abandonné à cette merveille d'aimer follement cette femme unique, cette Ève dont Joë Bousquet dit qu'elle suffit à nous lier à l'essence du monde et dont Gœthe disait qu'elle est la clef de voûte de l'édifice.

Il y a en lui un troubadour mystique, un délirant adorateur de la Beauté chamelle, à la fois divine et vénéneuse, et il a écrit des poèmes d'amour qui resteront parmi les plus beaux de notre littérature : ANATOMIE IMAGE DU CŒUR MÉCANIQUE Lumière vivante des yeux Échelle de soie tissée avec les fibres de la chair Qui se déroule et descend vers notre ombre 1.

Né en 1913 à Marseille.

Œuvres poétiques : L'indicatif présent ou fin/inne tel qu'ü est (Ed.

Soutes), A l'œü nu (Les Cahiers du Sud), Le cœ1Lr en ordr~ (Méridien), Le droit de regard (Seghers), Musique et poésie ininterrompues (Seghers), L'amour sans preuves (Laffont), Rai· IOns ardentes (Renaissance du Livre). 2 / 2. »