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Louis Aragon : « La poésie est un miroir brouillé de notre société et chaque poète souffle sur ce miroir : son haleine différemment l'embue. »

Publié le 17/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Louis Aragon : « La poésie est un miroir brouillé de notre société et chaque poète souffle sur ce miroir : son haleine différemment l'embue. » Ce document contient 2452 mots soit 5 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.

« On peut définir la poésie par ce qui s'écarte du langage de tous les jours.

En effet, le travail effectué sur les images et les sonorités sort le lecteur de son siège et le faits'évader.

Montaigne disait que « [La poésie] ne pratique point notre jugement ; elle le ravit et le ravage.

».

De ce point de vu, on peut penser que la poésie ne touchepas la réalité et n'est pas rationnelle.

Pourtant, elle émane de la réalité, l'exalte ou la nie.

Le poète Louis Aragon a dit : « La poésie est un miroir brouillé de notresociété et chaque poète souffle sur ce miroir : son haleine différemment l'embue.

».

Ainsi, chaque poète est libre de soit refléter fidèlement la société ou bien le'brouiller' avec son génie personnel. En la poésie nous pouvons souvent voir une analyse ou expression des sentiments des humains, des réjouissances et les tragédies de la vie.

Les poètes sont desobservateurs, comme dit Victor Hugo dans la préface des Contemplations : « Nul n'a l'honneur d'avoir une vie qui soit à lui.

Ma vie est la vôtre, votre vie est lamienne, vous vivez ce que je vis ; la destinée est une.

Prenez donc ce miroir, et regardez-vous-y.

» ; l'auteur mentionne ce miroir dont nous parlons et élargit son sens: le reflet n'est pas seulement de la société mais aussi de la destinée.

Nous pouvons prendre plusieurs exemples de poètes qui écrivent de leurs observations.

Enpremier il y a Charles Baudelaire qui, dans son poème Les Foules, parle des âmes errantes, étant les poètes, et des corps vacants, étant les personnes observées.

Endisant « Le poète jouit de cet incomparable privilège, qu'il peut à sa guise être lui-même et autrui...il entre...dans le personnage de chacun.

» il reprend ce que disaitHugo et démontre bien qu'il est observateur des individus dans cette foule.

Le second poète est Arthur Rimbaud, l'héritier du premier.

La Lettre du Voyant qu'il écrita Paul Demeny amène une autre vu du poète : « il cherche son âme, il l'inspecte, il la tente, l'apprend.

Dès qu'il la sait, il doit la cultiver ».

C'est une autre formed'observation que nous présente Rimbaud.

Il soutient d'ailleurs qu' « il faut être voyant, se faire voyant ».

Ainsi on peut comprendre que le poète est non seulement unobservateur mais en fait un voyant, mais cela rend le cercle des poètes élitiste et fermé.Les œuvres poétiques traitent souvent de thèmes éternels tel l'amour, la fuite du temps, la nature.

Ces thèmes récurrent traversent toutes les époques et sont ressentiesdans toutes les sociétés.

Parlons tout d'abord de la nature.

Tous les poètes y font allusion dans leurs poèmes que ce soit pour poser un contexte (Green de PaulVerlaine), pour envoûter le lecteur (Dormir dormir dans les pierres de Benjamin Péret) ou que le poème n'évoque qu'elle.

Nous allons étudier ce dernier cas grâce àdeux poèmes.

Le premier est Aube d'Arthur Rimbaud.

Dans ce poème en prose, le jeune poète a essayé d'exprimer ce qu'il voyait en la nature avec ses mots et c'estpour cela que certaines de ses expressions sont inattendues comme « L'eau était morte » et « Les camps d'ombre ».

Dans ce texte, il tente de décrire l'aube d'étécomme il la voit en se promenant, lorsqu'il l'embrasse.

Le deuxième est Le coucher du soleil de Gérard de Nerval.

Ce poème est la description du crépuscule enregardant les Tuileries.

Ici, il ne parle pas de la faune ou de la flore mais réellement et exclusivement du soleil et sa disparition.

Il dit aussi que c'est un « mouvanttableau » et parle donc des émotions de l'humain.

L'évocation de la nature dans la poésie en fait réellement un miroir de la société parce que la nature est toujoursprésente et suscite presque toujours les mêmes sensations chez chaque personne.Nous pouvons ensuite parler de la fuite du temps.

Regardons William Shakespeare qui en a souvent parlé dans ses sonnets, et plus précisément le Sonnet XIV qu'il aécrit sur demande d'un homme dont le fils ne voulait pas se marier et prenait une vie de débauche.

Dans le dernier couplet, il est écrit « And nothing 'gainst time'sscythe can make defence » (Rien ne peut se défendre contre la faux du temps), il essaie donc de passer le message de « Carpe Diem ».

L'idée générale du poème estque la beauté n'est qu'éphémère et qu'il faut se reproduire car on ne peut pas arrêter le temps.

Regardons maintenant Arthur Rimbaud.

Ma Bohème est un poèmeracontant une fugue du jeune poète qui est présentée clairement : « Je m'en allais ».

Ici nous pouvons voir une fuite dans l'espace (« j'égrenais dans ma course ; Desrimes.

»), dans le temps et de la pensée (« Oh! Là! Là! Que d'amours splendides j'ai rêvées! »).

La fugue peut être pour de nombreuses raisons mais l'on peutsupposer que c'est aussi pour fuir le temps puisqu'il parle du temps passé : « Ces bons soirs de Septembre » et parce que le texte traite du thème du rêve qui va au-delà du temps.Le dernier thème dont nous allons parler est l'amour.

Pour ce, prêtons l'œil aux poèmes de Pierre de Ronsard et plus particulièrement au Sonnet XLVIII ou Chacunqui voit.

Cet auteur écrivit d'ailleurs trois tomes de poèmes appelés Les Amours dédiés à Marie (qui est le centre d'intérêt du poème que nous allons voir), Hélène etCassandre.

La plupart des poètes écrivent plus souvent à propos de leurs chagrins d'amour que de leur bonheur conjugal ; Ronsard montre ici son désespoir face à unamour sans réciprocité.

Dès le début de ce poème, on parle de ce sentiment : « « Ronsard, vous êtes amoureux » » et jusqu'à la fin, sont évoqués les malheurs enduréspar cet état amoureux.

Nous pouvons aussi regarder le poème Et la mer et l'amour de Pierre de Marbeuf.

Le poète compare l'amour et la mer en montrant leursressemblances : « ont l'amer pour partage », « ne sont point sans orages ».

C'est une sorte de prévention à ceux qui cherchent l'amour : « Celui qui craint les mauxqu'on souffre pour aimer, ; Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer ».

Lui aussi parle de son malheur amoureux puisqu'il finit sur une note de tristesse : « Toiamour qui me brûle est si fort douloureux ».La fidélité de ce miroir est aussi démontré par la représentation des conceptions de l'époque dans laquelle vit le poète ou selon le sexe du poète.

Tout d'abordregardons la différence entre les sexes avec Cent et cent fois penser de Pierre de Ronsard et Je vis, je meurs de Louise Labé.

Ce premier n'exprime que sont désarroi ettermine sur la mort : « sont de ma mort les plus certains augures », alors que cette dernière semble être lunatique et termine sur la résignation et la vie.

Il paraît quechaque homme devient suicidaire à cause de l'amour non réciproque puis, souvent, en meurt alors que la femme en devient folle et résignée.Grâce à l'histoire on peut voir les raisons de l'évolution de la poésie d'amour : elle correspond à des périodes de transformation sociale et morale.

Le XIIe siècle est ledébut du relâchement au niveau religieux : il y a une libération de principes rigoureux du christianisme, et ainsi la chanson courtoise se répand et l'émancipation de lafemme se voit en route.

Mais ensuite arrivèrent les Croisades qui marquèrent une régression résultant dans l'arrêt de la libération de la femme.

Elles retournent à êtresoit associée à la Vierge Marie, soit réduite à une courtisane.

Lors de la période du Romantisme, on comprend enfin que l'émancipation de la société, de l'amour et dela femme sont liés en se font ensembles.

Au XXe siècle, la poésie amoureuse tourne à l'expression du plaisir avec la découverte de la racine du plaisir.Dans la poésie autre que amoureuse, on peut aussi voir des teintures de l'époque.

Par exemple dans le poème Souvenir de la nuit du 4 de Victor Hugo, on voitréellement la tragédie de cette époque en particulier lors du coup d'état et du règne de Louis-Napoléon Bonaparte.

L'auteur écrit son malheur et celui de nombreuxautres qui souffrent, dans leur situation ou moralement de leur gouverneur.

Ce sentiment ainsi montré prouve la fidélité de la poésie envers la société. Ce que nous pouvons aussi voir dans l'art poétique est le génie personnel qu'apporte chaque poète à son œuvre.

Pour étudier la façon dont est 'brouillé' le miroir de lasociété, nous allons regarder comment chacun l'embue avec quelques auteurs importants : Gérard de Nerval, Arthur Rimbaud, Jean de La Fontaine et CharlesBaudelaire.Prenons d'abord ce premier.

Ce poète a souvent été affirmé fou.

Il a d'ailleurs été interné plusieurs fois, avant d'être retrouvé pendu.

Étant donné qu'il avait deshallucinations, et qu'il les transmettait dans ses écrits, sa poésie mélange le réel et l'iréel.

Dans El Desdichado, il emmène le lecteur dans l'éspace : « Ma seule étoilesest morte », « luth constellé », « Soleil noir » ; à travers le monde : « Prince d'Aquitaine », « Pausilippe », « mer d'Italie » ; et dans les légendes de l'Antiquité et desDieux : « Amour », « Phébus », « Lusignan », « Orphée ».

Il évoque à la fin de son poème, ses crises de folie : « Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron » cequi montre l'étendu de son mal.

Il a tendance à projeter ses lecteurs loin de là où ils sont et de les faire rêvés comme par exemple dans Fantaisie.

Il nous porte auchâteau de Louis XIII : « Puis un château de brique à coin de pierres ».

Nerval explore souvent le thème de l'amour inacessible et la quête de la femme idéale à la foispromise et perdue.

Dans Une allée du Luxembourg, il parle d'un « doux rayon », qui serait une femme traversant la nuit noire du poète et le laissant seul et dépourvu.Avec Nerval, le lecteur entre dans un monde de rêves et de perceptions où l'inconscient envahit la réalité.

Il dit lui-même que ses sonnets « perdraient de leur charmeà être expliqués si la chose était possible ».Nous allons aussi parler de Rimbaud qui est « Voyant » et « voleur de feu » en observant principalement sa Lettre du Voyant qu'il écrit a Paul Demeny, dont nousavons parlé précédemment.

Pour le jeune auteur, devenir poète est un « raisonné dérèglement de tous les sens » et une culture de son âme qu'il doit connaître en longet en large.

Donc « il faut être voyant, se faire voyant ».

La vision du poète par Rimbaud est donc très élitiste : « en tout cerveau s'accomplit un développementnaturel ; tant d'égoistes se proclament auteurs ; il en est bien d'autres qui s'attribuent leur progrès intellectuel ! », et il méprise tous ce qui ne sont pas conformes à savision.

La jeune amène aussi une perception tout à fait sensorielle du monde, de la langue et de la poésie : « Cette langue sera de l'âme pour l'âme, résumant tout,parfums, sons, couleurs, de la pensée accrochant la pensée et tirant ».

Le poète est donc voleur de feu, « il est chargé de l'humanité, des animaux mêmes ».

Unexemple de son écriture voyante est Fleurs : ici, il n'y a pas de descriptions détaillée mais une certaine magie jaillit de la douceur des velours et de la soie, de l'or etdes émeraudes.

On peut aussi regarder Aube où il rend la banalité du réveil de la nature en un rêve féerique.

Mais Rimbaud ayant un point de vu quelques peu. »

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