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L'oeuvre de Tite-Live HISTOIRE ROMAINEen cent quarante-deux livres, dont ne nous sont parvenus que les livres I à X et XXIet VL et quelques fragments isolés, commencée vers 431 av.

Publié le 23/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : L'oeuvre de Tite-Live HISTOIRE ROMAINEen cent quarante-deux livres, dont ne nous sont parvenus que les livres I à X et XXIet VL et quelques fragments isolés, commencée vers 431 av. Ce document contient 41 mots soit 0 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Culture générale.


TITE-LIVE. Historien romain. 59 (?) av. J.-C.-17 ap. J.-C. Né à Patavium (aujourd’hui Padoue), ville de Vénétie, comprise au nombre des « sanctissima municipia », d’une famille aisée, d’origine plébéienne. Il avait quinze ans lors de l’assassinat de César. A dix-sept ans, il dut apprendre la fin tragique du « dernier républicain », Brutus, et il en garda un souvenir ineffaçable. Il semble avoir vécu les années troubles de la guerre civile dans sa ville natale. Après quoi, il vint s’établir à Rome, mais on ne sait pas à quelle époque, au juste. Il y passa toute sa vie. Peut-être, s’il faut en croire saint Jérôme, retourna-t-il à Patavium dans son extrême vieillesse. On lui donne six enfants. Il ne semble pas avoir exercé des fonctions publiques. De quelque cinq ans plus jeune qu'Auguste, il lui survécut trois ans à peine. C’est dire que son existence d’homme se situe entièrement dans les limites de ce règne. Il était connu personnellement de l’empereur et comptait parmi ses familiers (cf. Tacite, Ann., IV, 34). On sait également qu’il fréquentait la maison de Drusus : c’est lui qui avait orienté vers les études historiques le fils de celui-ci, Claude, futur empereur (Suétone, Claude, 41). On ne connaît pas exactement l’étendue de son œuvre. Mais tout porte à croire qu'elle devait être extrêmement vaste. Sénèque la trouvait « effrayante » (Epist., XLVI, 1). Il prêtait à Tite-Live, en plus de ses ouvrages historiques, des traités de morale et de philosophie dont rien, du reste, n’est parvenu jusqu’à nous. Quant à l'Histoire romaine, si l’on se réfère aux résumés qui sont l’œuvre d’un adaptateur demeuré inconnu et qui a vécu, semble-t-il, au IVe siècle après J.-C., elle aurait comporté cent quarante-deux livres et formé, dans l’ensemble, la matière de quelque dix mille pages. L’exposé s’arrête à la mort de Drusus qui eut lieu en l’an 9 av. J.-C.. On admet généralement que Tite-Live dut abandonner son œuvre avant de l’avoir terminée. A quelle époque Tite-Live a-t-il commencé à écrire son Histoire ? Un passage du chapitre XIX du livre I où il est question de la première fermeture du temple de Janus par « l’empereur César Auguste » permet d'en situer approximativement la date. Le livre en question dut être écrit entre les années 27 et 25 av. J.-C., autrement dit à l’époque où Tite-Live venait d’atteindre la trentaine. L’ouvrage apparaissait en livres au fur et à mesure de son achèvement. La division en décades, admise de nos jours, n’est mentionnée qu’à partir de la fin du Ve siècle ap. J.-C. Comment l’a-t-il conçu et quelles ont été les raisons qui avaient incite Tite-Live à l’entreprendre ? Dans sa célèbre préface du livre I, il a pris soin de répondre d’avance à ces deux questions. A l’en croire, il se réjouit surtout de pouvoir retirer de son travail l’avantage de « s’arracher au spectacle des maux » que lui offre son époque. Ce besoin d’évasion dans le passé, quel historien que le destin ayant fait naître et écrire à une époque où triomphent le despotisme et la force brutale, ne l’a pas éprouvé ? Mais, dira-t-on, il s’agit du siècle d’Auguste qui a vu la grandeur romaine atteindre son apogée ! Tel n’est pas, en tout cas, l’avis de Tite-Live et il le dit sans ambages, ne se souciant guère de ce qu’en penserait son auguste protecteur et ami, ainsi que tous les illustres personnages dont il a fait sa société. Dégoûte de ses contemporains chez qui « la cupidité et l’abus des plaisirs a fait naître le désir de se perdre et de tout perdre dans les excès du luxe et de la débauche », il se tourne vers les ombres glorieuses du passé romain. Ce passé, Tite-Live va le prendre tel qu’il se présente à lui, tissu de fables et de légendes dont il ne se propose nullement de défendre ou de contester la véracité. «J’y attache peu d’importance, dit-il. Ce qui doit surtout être étudié avec le plus grand soin selon moi, c’est la vie et les mœurs des premiers Romains, c’est l’œuvre des hommes qui, dans la paix et dans la guerre, ont forgé notre empire et l’ont agrandi. » C’est donc le peuple romain et non pas tel ou tel personnage illustre qui sera le héros de son histoire. C’est là une constatation dont on ne saurait trop souligner l’importance. Vu sous ce rapport, Tite-Live se présente à nous comme le plus « moderne » des historiens anciens. On notera aussi sa tendance constante à demeurer objectif dans la relation particulièrement longue et détaillée, des conflits de classes qui avaient agité la république romaine. Certes, il s’attache à faire valoir ses préférences démocratiques : il est foncièrement ami du peuple, et, bien que résolument hostile à toute espèce de démagogie, il lui apporte en toute circonstance sa constante sympathie. Mais il s’abstient en même temps de dénigrer systématiquement la noblesse. Quand il fait parler un patricien, il s’efforce de s’identifier à lui et essaie de rendre aussi convaincants que possible les arguments qu’il lui attribue. Ce qu’il condamne dans une égale mesure, quelles qu’en soient les origines, c’est la violence, le désordre, l’anarchie. Pourtant, quand il s’agit de chercher des excuses à des actes estimés répréhensibles, c’est pour les pauvres et pour les opprimés qu’il en trouve Je plus valables. La critique moderne a été sévère pour Tite-Live. Son ton familier, sa manière franche et cordiale de se mettre au diapason de ses lecteurs indisposaient les esprits graves et austères qui goûtaient mieux la réserve hautaine et dédaigneuse d’un Tacite, lequel, soit dit en passant, le tenait en grande estime (Ann., IV, 34). « Il n’y a, dans l’œuvre de Tite-Live, pas même l’ombre d’une pensée, écrivait en 1907 l’éminent historien italien Gaetano de Sanctis, rien n’est plus vulgaire que ses considérations politiques, militaires et religieuses. » En France, au cours de ces dernières années, on put lire sous la signature de M. Jean Bayet : « Les procédés de narrateur épique et de romancier psychologique auxquels s’adonne Tite-Live choquent au plus haut point notre goût de véracité sans enjolivures. » Et encore : « Incapable de discuter les sources et d’interpréter les faits même légendaires... il ne s’inquiète ni des lacunes ni des « trous » chronologiques... il n’a pas su créer même le soupçon de vraisemblance. » Il faut prendre Tite-Live, le prendre tel que son temps et son milieu l’ont formé, tel aussi qu’il voulait être et tel qu’il devint en effet par la grâce d’une œuvre prestigieuse, étendue sur l’espace d’un demi-siècle. Voyons en lui un éducateur passionné de ses contemporains. Ce que Tite-Live voulait donner à ses lecteurs, ce que ceux-ci attendaient de lui, ce qui pouvait leur être politiquement et moralement nécessaire, c’était une œuvre qui, par l’éclat de sa forme et la grandeur de son sujet aurait fait revivre la dignité nationale après les épreuves et les humiliations d’une période de troubles et de guerres civiles. Tite-Live est considéré comme le plus « littéraire » des historiens romains. Il l’est autant que Salluste et Tacite. Le souci de la forme était une constante préoccupation chez eux. Seulement, chacun d’eux y veillait d’une façon différente, selon ses moyens, son goût, son tempérament. Sous ce rapport, Tite-Live, bien entendu, est à l’opposé de Tacite. L’un et l’autre visent à des effets littéraires d’un maximum d’intensité. Mais tandis que Tacite les cherche dans une condensation de l’expression poussée jusqu’à la dernière limite, Tite-Live a recours à une amplification qui aboutit à une prolixité jugée, parfois à juste titre, démesurée. Mais on aurait tort de n’y voir que de la « facilité » naturelle mise au service d’une inégalable virtuosité. Il y a lieu d’établir une distinction entre la partie « oratoire » et « narrative » de son œuvre. On sait que Tite-Live passe pour être l’historien qui a particulièrement abusé de « discours » (ce mode de composition qui avait la plus grande faveur des lecteurs de son temps). Or, les travaux des érudits modernes (Kohl, Ull-mann) ont montré que la proportion des discours est considérablement moindre chez Tite-Live que chez Thucydide et chez Salluste. Ces morceaux d’éloquence témoignent de dons d’orateur, de « déclamateur », qui laissent deviner chez leur auteur un homme de théâtre et de forum, volontairement dédaigné. La partie « narrative » reflète une plus profonde recherche de raffinement stylistique. Dans les deux cas on tiendra compte d’une sensibilité naturelle, fortement prononcée, à laquelle Tite-Live se livre sans réserve aucune et qu’il sait partager avec ses lecteurs. Un lien d’intimité se trouve créé ainsi entre eux et lui, un lien qui ne les attachait pas, par exemple, à Salluste. Quintilien semble l’avoir compris quand il disait que Tite-Live pouvait être mis entre les mains des enfants tandis que Salluste était réservé aux hommes.

« L' œ uvre de Tite-Live. »

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