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Littérature hispano-américaine

Publié le 21/06/2020

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« 867.2 - LA PÉRIODE CONTEMPORAINE. A - Le modernisme. a) Généralités. On désigne ainsi le mouvement littéraire, au demeurant fort complexe, qui a été le fait de la génération de 1890. Selon la critique hispano-américaine, la première oeuvre « moderniste » serait le recueil de vers lsmaelillo, publié en 1882 par le Cubain José Marti (1853-1895) qui figure parmi les précurseurs du mouvement à côté des poètes comme Julién del Casai, José Asunciôn Silva, Manuel Gutiérrez Néjera, etc. Après avoir profondément marqué la vie littéraire non seulement en Amérique latine mais aussi en Espagne (Antonio et Manuel Machado), le modernisme disparaîtra, en tant que mouvement, au lendemain de la Première Guerre mondiale mais sa leçon ne sera pas perdue. Précisons les grandes lignes de force de ce que fut le modernisme hispano-américain. • Après la longue période « louis-philipparde » (les Allemands diraient « Biedermeier » et les Britanniques « victorienne ») dans laquelle s'est complue la société hispano-américaine, la nouvelle génération (celle de 1880-1890), touchée par le Parnasse et le symbolisme européens, est en droit de refuser ce monde de planteurs, de boutiquiers, de banquiers de tout poil pour lesquels on a mis en faveur le mot rastaquouère (rastracueros). A la littérature petite-bourgeoise, d'origine positiviste, elle va opposer une littérature raffinée, d'un raffinement allant parfois jusqu'au snobisme et à l'esthétisme. • Le modernisme, c'est pour l'Amérique latine, l'équivalent de l‘alexandrinisme dans le monde gréco-romain : une recherche de la pureté formelle, de l'art pour l'art. Mais c'est aussi la quête d'une certaine pureté sociale. Les modernistes se détachent — du moins en paroles — de la classe dirigeante, grossièrement matérialiste. Ils lui opposent des valeurs européennes surtout françaises : la musique de Debussy, Baudelaire, Verlaine et Mallarmé, sans oublier, d'autre part, les Américains Poe et Whitman. • Le grand maitre du mouvement est le Nicaraguayen Rubén Dario, le premier Latino-américain à avoir connu une audience mondiale (Azul, 1888; Proses profanes, 1896; Chants de vie et d'espérance, 1905). Certes, nous autres Européens, dont la littérature est, à cette époque, prodigieusement riche, nous pouvons être hésitants devant cette oeuvre qui doit beaucoup à Baudelaire, à Victor Hugo, à Verlaine; premier dans son village, il aurait été peut-être classé dans le peloton anonyme des poètes de qualité, mais secondaires, dans notre Rome. Cependant, il faut se méfier de cette attitude condescendante de certaines critiques européennes pour les tentatives américaines de cette époque; le contemporain français de Dario, considéré officiellement comme l'un des plus grands poètes de son temps et qui obtint le premier prix Nobel de littérature fut Sully-Prudhomme (1839-1907) : comparé à Dario, il semble médiocre (il est vrai que comparé à Rimbaud ou à Baudelaire, son aîné de 18 ans, il est le représentant de la platitude poétique intégrale). • Le caractère superficiel des modernistes est apparu très tôt aux critiques hispano-américains («Tords le cou au cygne... » recommandait, en 1910, le poète mexicain Enrique Gonzalez Martinez). Mais il se peut que la poésie d'outre-Atlantique ait eu besoin de ce courant qui a du moins le mérite d'avoir rénové les moyens d'expression littéraire et de préparer la langue dont se serviront les écrivains de la génération suivante. Et puis... n'est-ce pas à la génération de ces modernistes qu'appartient Isidore Ducasse (né en 1846 à Montevideo, qui fut aussi la patrie de Jules Laforgue et de Jules Supervielle). b) Les hommes et les oeuvres. Le caractère international du modernisme nous conduit à oublier les classifications de la période précédente; c'est d'ailleurs à partir de 1890, comme nous le signalions au début de cet exposé, que les écrivains hispano-américains se sentent appartenir à une communauté sans frontières. Le tableau n° 23 de l'Annexe indique les principaux noms qui ont illustré le mouvement. B - Les principaux courants contemporains. a) Généralités. Rubén Darfo meurt en 1916, après avoir adressé aux « barbares » qui menacent « Lutèce » (c'est-à-dire Rubén Dario. aux Allemands qui bombardent Paris où il a longtemps séjourné) d'émouvantes imprécations. En 1910 a eu lieu la révolution mexicaine qui a donné naissance à une abondante littérature romanesque avec notamment les oeuvres de Mariano Azuela (voir ci-dessous) et de Martin Luis Guzman, auteur de L'Aigle et le serpent, L'Ombre du Caudillo. L'Amérique latine s'éloigne — très lentement — de l'ère des colonels, des dictateurs, des caciques, des coups d'État mensuels, pour pénétrer dans l'ère révolutionnaire. Certes, les régimes politiques, quels qu'ils soient, sont encore conservateurs et préservent quelques grands intérêts économiques; un régime semi-colonial est encore entretenu en certaines parties du monde américain (aux Antilles par exemple) ; mais l'élite intellectuelle de Buenos Aires, de Mexico, de Lima, de Montevideo comprend peu à peu que son rôle doit changer. Petit à petit, la poésie devient la révolution. Les milieux d'avant-garde, en Amérique latine comme en Europe, sont attirés par les idéologies marxistes et para-marxistes; si certains — et ils sont ...»

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