Liban 2002-2003

« Liban 2002-2003 Retour équivoque sur la scène internationale L'année 2002 aura été celle du retour du Liban sur la scène internationale et celle de l'amélioration progressive de sa situation économique.

La situation politique est restée marquée par une instabilité relative, dominée tout au long de l'année par le débat autour des relatiions avec la Syrie, la tension au sud du pays et le dossier palestinien, sans compter les conséquences de la guerre anglo-américaine en Irak (mars-avril 2003). L'accueil du «sommet» de la Ligue des États arabes en mars 2002 et celui, en octobre, de la Francophonie, ce dernier retardé d'un an en raison des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, ont marqué le retour du Liban sur la scène internationale.

Autre bonne nouvelle pour le pays, après moult atermoiements et pressions politiques diverses, en particulier américaines, la réunion des donateurs dite «Paris-2» a enfin pu se tenir à Paris le 23 novembre 2002, sous la présidence de Jacques Chirac.

Les États-Unis ont avalisé la tenue de la rencontre, mais n'y ont pas participé.

Au total, les donateurs, en majorité les pays du Golfe, se sont engagés à hauteur de 4,5 milliards de dollars.

La dette vertigineuse du pays a ainsi pu commencer à être restructurée.

Additionnée aux rentrées de la TVA (taxe à la valeur ajoutée) créée en février 2002, cette aide a permis une amélioration sensible de la situation économique du pays. Il n'en est pas allé de même de la situation politique.

En juin, le candidat de l'opposition emportait une élection législative partielle transformée en test pour le pouvoir.

Mais sa victoire était invalidée en novembre après une longue polémique, alors qu'était fermée définitivement sa chaîne de télévision. Le débat autour du rôle politique de la Syrie au Liban a fait rage tout au long de l'année, en particulier en juin durant la conférence maronite de Los Angeles, où des opposants ont violemment pris à partie Damas, suscitant le scandale au Liban.

Les adieux grandioses faits au général Ghazi Kanaan, rappelé en Syrie après plus de vingt ans à la tête des renseignements syriens au Liban, ont d'ailleurs montré la persistance de la solidarité des élites au pouvoir au Liban et en Syrie.

Après la guerre anglo-américaine contre l'Irak, et au vu des pressions américaines exercées sur Damas, les opposants à la présence syrienne ont repris espoir, même si un remaniement ministériel a de nouveau mis aux commandes une équipe encore davantage prosyrienne. Au Sud, après une série d'attaques du Hezbollah pro-iranien en avril 2002 dans la zone contestée des «fermes de Chebaa», le front s'est de nouveau stabilisé, avec une seule attaque en janvier 2003.

La visite du président iranien Khatami en mai 2003 pourrait avoir sonné le glas de la résistance armée, l'Iran s'engageant à ne plus intervenir dans les affaires libanaises.

Pour résister aux pressions américaines après la guerre contre l'Irak, le Liban a également affirmé avoir démantelé de nombreux réseaux terroristes islamistes, en particulier dans le camp palestinien de Ain Heloué, à Saida, où la tension a persisté toute l'année.. »