L'expression à chacun sa vérité a-t-elle un sens?

« L’expression « à chacun sa vérité » a-t-elle un sens ? On pourrait être amenés à penser qu’il existe une seule et unique vérité universelle et indiscutable.

En effet en mathématique deux plus deux seront toujours égale à quatre, et personne ne pourra discuter de cette égalité ou la remettre en cause.

Pourtant la vérité « le ciel est bleu » par exemple, ne peut être vraie que si on l’énonce sous un ciel bleu, on remarque donc que certaines vérités ne le sont que dans un cadre spatio-temporelle précis.

Alors l’expression « à chacun sa vérité » a-t-elle un sens ? Ou alors est-elle absurde ? La vérité est-elle une notion abstraite ou figée ? Quel lien la raison a-elle avec la vérité ? et avec l’évidence ? Dans quel cas pouvons-nous affirmer avoir accès à une vérités immuable et universelle ? Et quand est-ce que pouvons-nous admettre qu’il existe une multitude de vérités différentes selon les individus ou le cadre spatio-temporelle ? On pourrait d’abord être porté à croire qu’il y a une seule et unique vérité pour tout le monde. Notre monde est basé sur plusieurs vérités immuables, des vérités acceptées par tout le monde comme la science de l’algèbre, Platon relate la thèse de Socrate qui pour lui la science des nombres qu'est l’arithmétique apparaît comme le modèle même de la science, ses objets sont en effet des êtres immuables, parfait, étranger au devenir.

Socrate dit : « cette séance a l'air de nous être indispensable puisqu'il est évident qu'elle oblige l’âme à se servir de la pure intelligence pour atteindre la vérité en soi.

» in République livre VI.

Pour Platon, si le propre de l’opinion est d’être variable et fugace, la vérité est au contraire universelle et immuable.

Dans notre existence sensible la faculté humaine qu'est la raison permet de concevoir des idéaux même inaccessibles qui permet de juger dans la pratique notre réalité imparfaite pour tenter de la perfectionner c'est grâce à notre raison que nous avons un sens du devoir qui peut s'imposer indépendamment des circonstances temporelles.

Connaître l'absence de la justice de la bonne action c'est pouvoir ensuite tenter de faire coïncider la pratique avec la théorie le fait avec le droit ce qui est avec ce qui doit être. La vérité peut aussi paraître évidente, c’est-à-dire qu’elle se voit immédiatement, l’évidence pour Descartes est le caractère des « idées claires et distinctes », objets d’une intuition intellectuelle, et éléments premiers du savoir.

L’évidence est alors le critère le plus parfait de certitude : tout ce qui peut être reçu comme vrai est soit évident, soit déduit à partir d’évidences premières.

Cette thèse de Descartes, selon laquelle le fondement de la connaissance revient, en ultime instance s , de sorte que la vérité , du point de vue de l'esprit humain, n'est pas ce à quoi la pensée doit d'être conforme, mais ce qui ne peut qu'être conforme à notre pensée. Bien que dans le domaine de la science les vérités énoncés sont universelles, dans la vie courante il est un peu plus difficile d’affirmer que l’on détient une vérité immuable. Le flux incessant des événements provoque un vertige qui semble ruiner l’idée même de vérité.

Les réalités du monde sont changeantes, mouvantes toute réalité est soumise au devenir, et. »