L'État français de 1940 à 1944: le choixde la collaboration avec l'Allemagne ?

« C'est à Montoire (octobre 1940), lors de la rencontre entre Pétain et Hitler, qu'est née officiellement la politique de«collaboration » entre la France et l'Allemagne.

Ce choix, aux dires de son promoteur, s'imposerait alors par lanécessité de tenir compte des réalités de la guerre (la victoire allemande), et par la possibilité de sauver le paysd'un désastre plus grand : maintien de l'unité du pays ; allégement des clauses d'armistice; amélioration du sort desprisonniers.Sur cette conception ambiguë d'une politique du moindre mal se greffent des motivations nettement plus favorablesà l'Allemagne.

Déjà, Pétain considère que la France devra trouver sa place dans le futur « ordre européen », ce queconfirme un peu plus tard Laval, partisan de resserrer encore les liens franco-allemands.

Or, que peut être ce nouvelordre, sinon un ordre nazi ? La presse collaborationniste ne manque pas de souligner que les vrais ennemis de laFrance ne sont pas les Allemands mais ceux qui veulent entraver ce projet.

Ainsi, le choix de la collaborationdevient-il le choix d'entrer dans un camp et de participer à l'effort de guerre allemand, au combat anticommuniste, àla répression des francs-maçons, à la persécution des juifs.La collaboration s'est révélée économiquement ruineuse : les prélèvements allemands sur la production française ontété énormes et se sont accrus année après année, entraînant un appauvrissement constant du pays.

Le choixcalculé de Montoire est dès lors apparu comme un marché de dupes puisque la France n'a pas connu un sortparticulièrement favorable durant l'occupation.

Enfin, en mettant l'État français au service d'une puissanceétrangère et de valeurs jugées déshonorantes, la politique de collaboration a pu être considérée également commeruineuse sur le plan moral.. »