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L'État est-il l'ennemi de l'individu ?

Publié le 15/05/2020

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« [Introduction] Au XX° siècle plus encore que dans les siècles précédents, certains États sont apparus préoccupés par l'écrasementdes individus composant leur population : dans les totalitarismes, le pouvoir concentré au sommet interdit touteinitiative, ou même toute pensée particulière.

Le citoyen est noyé dans une masse indistincte, et tout écart de sapart estgravement sanctionné.

Une telle situation est-elle l'aboutissement logique de la forme étatique, ou peut-onconsidérer qu'il y a dans de telles situations une véritable perversion de l'État et de ce qu'il doitêtre ? [I.

L'État met fin à une indépendance antérieure] Les théoriciens de l'« homme naturel » (Rousseau, mais déjà Platon à sa manière) affirment qu'il existe dans l'hommeinitial une forme première de la liberté.

La solitude s'accompagne en effet de la capacité de combler ses désirspropres, à son rythme personnel, sans avoir à tenir compte de la présence d'autrui.

Toutefois, même si cetteindépendance paraît appréciable, on peut se demander si elle caractérise bien un individu au sens propre : celui-ciest-il possible en l'absence des autres ? Peut-il se définir (avoir conscience de lui-même) sans s'opposermentalement à d'autres présences humaines ?La cohabitation, dans les premiers groupes humains, entraîne nécessairement une modification de l'indépendancepremière.

Il faut désormais tenir compte des autres, et harmoniser ses actions avec les leurs.

Platon en souligne lesavantages (la production par exemple, se spécialisant, est mieux et plus rapidement faite), Rousseau en déduit sathèse du contrat social : l'existence collective n'est possible que par et après l'aliénation totale de l'indépendancenaturelle.

C'est donc parce qu'il s'inscrit dans la société - avant même qu'il y ait à strictement parler un État, ouque l'on en définisse la forme - que l'individu doit renoncer à ne faire que ce que bon lui semblait.Au-delà du regroupement social, la constitution de l'État va poser de nouveaux problèmes.

L'existence en sociétéconcerne bien des individus, qui restent distincts les uns des autres, et ont des pensées, des sentiments, despassions qui n'appartiennent qu'à chacun d'entre eux (Rousseau montre précisément que pensées, sentiments, etc.,ne sont possibles dans l'individu qu'à partir du moment où il y a société) : l'État va-t-il les respecter, ou, aucontraire, les faire disparaître ? [II.

Critique de la machine étatique] Si l'on évoque les théories de Hobbes, on constate que la machinerie du pouvoir a pour fonction de ne laisser aucitoyen pratiquement aucune initiative.

Face au pouvoir du « tyran », il n'y a que l'obéissance.

Mais Hobbes soulignesimultanément que ce n'est que grâce à l'instauration d'un tel système que les concepts de justice, de loi, demorale, ou de droit acquièrent du sens et correspondent à une réalité.

En sorte qu'il faudrait considérer que ce n'estglobalement que grâce à la mise en place de l'État - et peut-être même du plus exigeant - que l'individu trouve sonpropre espace.

Que ce dernier soit restreint importe alors assez peu, s'il est vrai que, sans l'État, il n'existeraitaucunement.C'est précisément ce que n'admettent pas les théories anarchistes, qui supposent que l'individu existe avant l'État,et que ce dernier n'est dès lors qu'une machine qui l'annule et le fait disparaître sous le poids de devoirs qui lui sontimposés.

Si l'on souligne d'abord, comme le fait notamment Max Stirner, l'unicité de l'individu, on le dotesimultanément de qualités caractéristiques, l'intervention de l'État ne pouvant ensuite que détruire ces dernières.L'État devient automatiquement l'ennemi de l'individu parce qu'il impose des exigences correspondant à des intérêtscollectifs, alors que l'« Unique », comme le nomme Stirner, ne devrait se soucier que de ses intérêts et désirssinguliers et personnels.Si l'on admet par ailleurs que l'État n'est rien de mieux que le représentant de la classe dominante et de sesintérêts, on aboutit à un constat du même ordre, même s'il n'est pas exactement équivalent.

Dans la sociétémoderne, l'individu « bourgeois » ne semble sans doute pas victime de l'État, mais c'est évidemment le « prolétaire »qui souffre le plus immédiatement du fait que l'État correspond aux intérêts de la classe qui l'exploite.

Toutefois, onpeut noter que l'idéologie bourgeoise est elle-même constitutive de la notion d'individu, en sorte que l'individubourgeois est trompé dans sa vision des rapports humains.

C'est bien ce que montre notamment la critique, rédigéepar Marx, de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen : cette Déclaration ne concerne en fait qu'unhomme bourgeois, individualiste et séparé du collectif.

En conséquence les deux consciences sont fausses, et c'estl'État lui-même qui produit une notion d'individu à laquelle adhère la conscience ouvrière en allant contre ses propresintérêts.. »

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