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Les variables explicatives de l’engagement politique

Publié le 02/06/2022

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« Synthèse : Dossier 2 : Comment expliquer l’engagement politique ? B – Quelles variables influencent l’engagement politique ? ● La catégorie socioprofessionnelle et le diplôme D’une part, L’intérêt pour la politique, la compétence politique (connaissance du fonctionnement du monde politique et sentiment d’être autorisé à exprimer une opinion politique) sont corrélés positivement au milieu social.

Les études sociologiques montrent que l’accumulation de connaissances et compétences scolaires (niveau de diplôme) favorise l’acquisition des connaissances nécessaires pour se repérer dans l’univers politique et exprimer une opinion.

Mais elles montrent aussi que le fait d’exercer une position sociale favorisée (degré élevé d’autonomie et de responsabilités au travail, position hiérarchique élevée, exercice d’un métier socialement prestigieux...) encourage le fait de se sentir autorisé à s’intéresser à la politique, à exprimer sa vision politique du monde. D’autre part, la socialisation politique (au sein de la famille) augmente fortement la probabilité de s’y intéresser soi-même. Or comme la reproduction sociale reste un phénomène social important en France, cela explique aussi le plus fort intérêt pour la politique des membres des catégories sociales favorisées (lorsqu’elles ont été élevées par des parents appartenant aux mêmes catégories). Les statistiques montrent que les cadres et professions intellectuelles supérieures CPIS sont très largement surreprésentés au sein du groupe des députés (et dans une moindre mesure la PCS artisans commerçants chefs d’entreprise aussi).

Les classes populaires (employés et ouvriers) sont très largement sous-représentées. Le diplôme joue un rôle important dans l’engagement associatif.

Les individus les plus diplômés vont davantage s’engager, manifester de l’intérêt pour la politique que les moins diplômés.

Les diplômés du supérieur ont plus de chance d’appartenir à une association de défense de droits et d’intérêts communs que les non-diplômés en France. ● Les effets d’âge et de la génération L’âge des individus et leur génération sont aussi à prendre en compte. Les jeunes (18-30 ans) ont moins recours au vote : ils sont plus nombreux à s’abstenir.

Leur comportement dominant est le vote intermittent (traduisant une mobilisation uniquement pour les élections qui ont le plus d’importance à leurs yeux, mais aussi une forte défiance vis-à-vis des partis politiques et des responsables politiques de manière générale).

Lorsqu’ils votent, ce vote est moins souvent un vote d’engagement que pour les autres classes d’âge : ils restent moins fidèles au même parti ou au même camp politique, et ils se dirigent plus vers des votes « radicaux », Ils sont aussi moins fréquemment engagés dans des partis politiques et des syndicats que les autres catégories d’âge. On pourrait en déduire que les jeunes ont tendance à se désintéresser de la politique, et donc qu’ils sont réticents à s’engager.

Toutefois, d’autres données viennent contredire ce constat.

Tout d’abord, l’intérêt déclaré pour la politique est plus élevé que dans les autres classes d’âge ; par ailleurs, une part significative d’entre eux s’investissent dans des pratiques associatives bénévoles, ce qui contredit l’idée d’une jeunesse individualiste et repliée sur elle-même.

Ils participent, ou se déclarent favorable plus souvent que les autres classes d’âge à des formes de participation non électorale de nature plus protestataire, comme les manifestations, ou les pétitions.

Lorsqu’ils s’engagent dans des organisations politiques, ils valorisent la possibilité de faire circuler des informations, de prendre des initiatives et de peser sur les décisions prises.

Enfin, ils sont aussi nombreux à investir des formes de participation politiques numériques : pétitions en ligne, participation à des concertations en ligne, veille sur l’activité des élus, expression d’opinions politiques sur les réseaux sociaux... ● Le sexe et l’engagement politique Le sexe influence l’engagement politique, les hommes étant plus présents et plus représentés dans les activités politiques que les femmes.

Cela s’explique largement par une socialisation politique différenciée entre les sexes et une division sexuée au travail domestique et au travail militant qui laisse plus de disponibilités aux hommes pour se mobiliser.. »

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